Après avoir épuisé le volet réservé à l'approbation du budget supplémentaire 2009, plafonné aussi bien pour les recettes que pour les dépenses à 844.357.485 dinars, les élus de l'APW ont passé au peigne fin le secteur de l'hydraulique au cours de leur dernière session de mardi dernier, qui a fait l'objet d'intenses débats en raison notamment de son impact sur le développement local puisqu'il a eu la part du lion dans les différents programmes de développement. L'eau, comme chacun sait, a été de tout temps au centre des préoccupations de tous les peuples. Dans cette région du sud-ouest du pays, le problème de l'AEP ne connaît que depuis ces quelques quatre dernières années un véritable début de solution, un lourd héritage pour les responsables locaux qui ont eu le mérite de le prendre réellement à bras le corps. Cela ne veut pas dire pour autant que seules les petites et grandes agglomérations ont été concernées par l'amélioration des moyens d'approvisionnement. Bien au contraire, les nomades ont eu à bénéficier de pas moins de 113 puits et forages à travers les immensités de la steppe aussi bien pour leurs besoins quotidiens que pour leurs cheptels. En examinant sous toutes ses coutures ce secteur clé vital, les élus de l'APW ont également passé en revue le volet de l'assainissement, ce qui les a amenés inéluctablement à soulever l'épineux et complexe dossier relatif à la protection des berges de l'Oued Defla qui traverse la ville d'El-Bayadh de part en part. Une plaie qui continue encore d'empoisonner les riverains de cet oued, notamment aux abords de la mythique et non moins célèbre source d'El-Mahboula. En effet, la réalisation de murs de soutènement des berges est entravée par certains de ses riverains qui exigent, à titre de compensation et de dédommagement pour l'expropriation de quelques mètres carrés, des sommes inimaginables, entraînant ainsi des retards considérables dans les travaux. Pour ce seul projet, qui consiste en la protection des berges, avec la pose de canalisations souterraines pour l'évacuation des eaux usées de la ville, d'une longueur de 4,200 km, une enveloppe financière d'un montant de 163 milliards de centimes a été réservée, répartie entre 5 opérations. L'on a appris auprès de l'un des ingénieurs de la direction de l'hydraulique que ce projet connaît déjà un taux de réalisation de 85%. Et dire que des eaux stagnantes et nauséabondes se trouvent à ciel ouvert sous le pont d'El-Mahboula... L'alimentation en eau potable des deux chefs-lieux de commune de Rogassa et Cheguig, alimentés à partir de forages aux eaux salées, a figuré au centre des débats des élus, qui ont insisté sur la nécessité de mettre fin au calvaire enduré par les populations de ces deux localités. La réponse du responsable de l'hydraulique a été sans ambiguïté : l'exploitation de la nappe d'El-Hodna, au lieudit Bougrara, est entrée dans sa phase exécutoire. L'eau y sera acheminée par le biais de conduites à partir d'un important forage d'un débit de 80 litres/seconde vers un réservoir d'eau situé sur une colline distante de 60 kilomètres, puis transportée par canalisations sur 35 autres kilomètres pour approvisionner en même temps Cheguig et Rogassa. Mais dans combien de temps encore ! Second dossier ouvert lors de cette session de l'APW, celui du foncier agricole et urbain, qui a focalisé l'attention en raison plus particulièrement de la mainmise de la maffia locale sur tous les terrains, qui a fait main basse sur de vastes espaces aussi bien en milieu rural qu'urbain. C'était le moment tant attendu et le clou de la session pour mettre à nu certaines pratiques, un dossier très croustillant qui a fait sortir le wali de ses gongs, lequel n'a pas hésité à enfourcher sa monture, un vrai pur-sang arabe, et entonner le glas pour cette faune de faux investisseurs de tous bords. En décidant la lutte contre la dilapidation du foncier, le chef de l'exécutif a voulu cette fois-ci remettre les pendules à l'heure en étalant les quatre vérités sur ceux qui, au lieu de se forger une nouvelle vocation, se sont emparés des terres agricoles sous le fallacieux prétexte d'investir soit dans la petite industrie, soit dans l'agriculture. C'est un secret de Polichinelle, car tout El-Bayadh sait qu'une faune de personnes bien introduites dans les arcanes des 8 chefs-lieux de commune (daïras) de la wilaya a acquis dans les coulisses des mairies de vastes lots de terrains et terres agricoles dans des conditions défiant l'imagination, sans pour autant se lancer dans la concrétisation de leurs «projets», et parmi eux des élus locaux très puissants. A ce propos, le premier responsable de la wilaya, connu pour son franc-parler, a déclaré qu'il mènera une lutte sans merci pour la récupération de ces lots de terrains et de ces terres agricoles, quel que soit le prix à mettre, à la satisfaction générale de la salle, mais aussi en provoquant des sueurs froides chez certains élus. D'autres élus, plus sereins et lucides, nous susurreront à l'oreille que l'heure de la probité a sonné, en faisant allusion à ces investisseurs d'un jour qui se sont accaparés de tous les espaces et poches vides de la ville de la taille d'un mouchoir, sinon d'un terrain de football, dans les trois principaux chef-lieux des daïras d'El-Bayadh, de Bougtob et d'El-Abiodh, et d'autres de parcelles de terres agricoles qui actuellement empêchent toute extension du tissu urbain. Des hôtels à l'état de carcasses, des pans entiers de terrains envahis par les mauvaises herbes et servant de beuveries, alors que ces villes manquent de sites d'implantation pour les futurs établissements sociaux éducatifs et culturels. Le cas du chef-lieu de wilaya est éloquent et très instructif en la matière. Le premier responsable de la wilaya a depuis longtemps affûté ses armes, mais hélas il se trouve seul au front. Les troupes font cruellement défaut pour mener l'opération d'assainissement du foncier à terme, mais l'espoir est encore permis, surenchérira un élu de l'APW à l'issue de cette session, en se référant à la pugnacité du responsable de l'exécutif, conclura-t-il. Le bal ne fait que commencer, avons-nous constaté, puisqu'un puissant et indéboulonnable élu local en a fait les frais tout récemment. Avant de clôturer la séance matinale de cette session, l'absentéisme a été longuement évoqué, puisqu'il ne cesse d'alimenter les discussions sur toutes les terrasses des cafés. Des administrations, sous surveillance du public, sont désertées à longueur de journée au chef-lieu de wilaya. Que dire alors de celles des communes enclavées, où des commis de l'Etat et des fonctionnaires, drapés de turbans, sirotent un thé en laissant les administrés faire le pied de grue, ou qui regagnent leurs bureaux respectifs en milieu de matinée. Tels ont été les griefs énoncés par les élus locaux de l'APW. Des dispositions et mesures urgentes ont été adoptées pour rappeler à l'ordre certains directeurs et membres de l'exécutif pour faire preuve dorénavant de plus de rigueur et de sévérité à l'égard de ces agents et fonctionnaires défaillants. Enfin, dernier point soulevé par l'un des élus, la réhabilitation de la mythique source d'El-Mahboula, à laquelle tout Baydhi s'identifie et peut s'enorgueillir, même s'il a changé de résidence. Symbole inaltérable et inaliénable de la ville, El-Mahboula appelle toute l'intelligentsia à mettre la main à la pâte pour lui redonner ses lettres de noblesse, telle qu'était auparavant «la fille geryvilloise d'antan». Un appel de détresse du wali d'El-Bayadh qui mérite la mobilisation de tous les habitants de cette ville. L'argent est disponible pour la réhabiliter, mais hélas les idées généreuses font cruellement défaut.