Alger 2009. Temps ensoleillé. Palais du peuple pas laid. Pelouse... euh pardon, gâteau bellouz et gazouz sur toutes les tables. Des médailles et des mets d'ail, relevés. Des voyages à l'étranger pour développer le tourisme en Algérie. «Le grand mérite revient au président de la République qui a endossé la responsabilité du développement et de la réforme de l'école algérienne», a tenu à souligner le vizir de l'Education nationale. Lors de la cérémonie qui devait honorer les lauréats du bac. Quand on dit «grand mérite», c'est, qu'en face, il y a «petit mérite». Devons-nous comprendre donc, que si le grand mérite revient au Président, le petit mérite lui revient de droit ? Zid, zid ya Benbouzid. Mais, ce que semble oublier le ouazir qui colle et qui fait école, c'est que l'enfant qui a eu la meilleure note, cette élève de terminale au Lycée Hammou Boutlélis d'Oran, n'a pas fait son cursus scolaire en Algérie. C'est dans un pays du Golfe qu'elle a fait ses classes. Ce n'est donc pas un fruit de l'école benbouzidienne, ni un produit des réformes de la madrassa algérienne. Cela ne diminue en rien les potentialités de cette lauréate, que nous félicitons au passage. Zid, zid ya Benbouzid, zid ! C'est, encore une fois, un exemple qu'il faut méditer. Et rien que pour ça, cette jeune lauréate mérite toute notre reconnaissance. Par ses résultats, elle a signifié à nous tous, que pour réussir, il faut partir. Oui, partir à l'étranger pour s'imposer après fel bled. C'est valable pour les scientifiques marginalisés chez nous qui font les beaux jours des firmes étrangères. Des universitaires obligés de se taire ici qui sont de toutes les conférences là-bas. Des «pieds-cassés» du foot algériens qui, partis là-bas, reviennent en pros ici. Alors, tu veux qu nzid ya Benbouzid ? Pourquoi donc s'étonner de voir trôner, devant chaque établissement scolaire, ces plaques de signalisation «Ralentir école !» qui disent long sur notre volonté d'avancer, n'est-ce pas Mouhoub?