Qui a dit que la vie était l'apanage du biologiste ? Car du virus informatique au « second life » où des vies artificielles sont créées et gérées au prix d'efforts virtuels, des jeux vidéo en réseaux où la survie devient l'enjeu de grands paris, et les casinos on line, ces produits nous projettent sur un univers numérique, une vie qui a tendance justement à repousser les limites du génie humain en matière de gestion des connaissances, conduisant au fait que les frontières entre le réel et le virtuel ne sont plus très claires. Graig Venter (U.S.A) déjà en 1999, avait entamé le séquençage du génome humain, les algorithmes génétiques ont été proposés dans les années 80 pour donner la chance à des bouts de programmes de constituer des solutions optimales dans une population à la Darwinienne où le jeu de la vie consiste justement à perpétuer « la vie », les calculateurs seront d'un grand secours à l'humanité s'ils sont utilisés à bon escient. Ils peuvent nous montrer nos propres défauts, aider notre médecine, retracer notre histoire depuis notre création ou découvrir notre futur. La modélisation et la simulation en génétique feront de nous des êtres aussi combatifs que le ginkobilboa, l'espèce de cafard qui a pu résister à tous les bouleversements climatiques depuis 350 millions d'années. Le programme SETI (search for extra terrestrial intelligence) mobilise les plus puissants ordinateurs afin d'analyser les signaux qui nous parviennent de l'espace, Earth simulator au Japon est l'autre grand consommateur de ressources informatiques pour comprendre le fonctionnement de la technonique des plaques afin de prévenir les tremblements de terre. Je crois que l'esprit humain aussi bien que celui des producteurs de films tels que « Matrix » est très visionnaire, il ne tardera pas à assister impuissant, à sa propre destruction à travers celle de sa planète, malgré qu'il ait pût prédire ces événements. Les simulations faites sur le réchauffement climatique (le film Home) n'augurent en effet rien de reluisant pour les futures générations. Les intentions sont pour la plupart de bonne foi, Les projets faisant appel au grilles de calcul afin de considérer toutes les machines au niveau mondial comme des neouds pouvant coopérer à la résolution d'un problème de manière distribuée, le projet « Tierra » où il s'agit de construire en version réseau, un écosystème virtuel capable d'exploiter votre machine même quand vous dormez n'est plus du domaine de la science fiction. Le projet de l'e-Algérie 2013 fait partie de cette catégorie en encourageant le développement des cyber-infrastructures et effacer la mauvaise expérience de Ousratic (un PC par foyer). Certaines (intentions n.d.l.r) sont par contre, nocives à la société, et peuvent produire des environnements où la suite peut être imprévisible, ou pour le moins incontrôlable. La reproduction étant la caractéristique de toute forme de vie, Tomas Ray (M.I.T) a pu inoculer un programme auto réplicateur à un virus informatique ce qui constitue un mauvais présage pour nos antivirus. Voilà, donnons un exemple concret et plus proche de nous. Un jour un enseignant envoie un mail à tous ses collègues pour se plaindre ou dénoncer une pratique qui lui semble maffieuse. Quel climat de conflits et de méfiance va-t-il engendrer ? Essayons de mesurer ou de quantifier les dégâts très souvent irréversibles. Tant de fois, j'ai alerté personnellement des conséquences de cette « guerre des mails », mais l'ampleur du phénomène ne fait qu'attiser encore la haine et détériorer les relations humaines, déjà fragilisées par l'effondrement de l'échelle des valeurs. En effet, on répond au message et c'est la spirale ; avec 4 millions d'internautes, cela peut faire du mal. Rien n'est fait malheureusement pour stopper cette gangrène, je pense que les lois sur la cybercriminalité doivent inclure ce type de délit. Le web 2, tout le monde en parle, tout le monde en chante les louanges, avec une architecture participative qui nous tapisse les autoroutes de l'information (c'est plutôt un parchemin à 128 Mb/s) et nous prépare vers la mise en place des RIG (réseaux Intranet Gouvernemental), doit être pour nous, en tant qu'informaticiens, le défi à relever afin d'aider notre pays à sortir de son sous développement, et le propulser vers les pays producteurs de richesse, car producteurs de savoir. C'est là, l'après pétrole dont on parle, ce n'est pas dans la guerre des mails, ni dans les cybers vendeurs d'exposés, ou dans la sous traitance des programmes. Autre exemple d'inertie inspiré de faits réels, au lieu de construire un site web dynamique, et l'entourer par les firewalls, on préfère se contenter d'un site statique pour des raisons de sécurité. L'ignorance cumulée ne peut qu'engendrer de l'incompétence, en outre l'avancée technologique doit tenir compte du contexte socio-économique ; elle ne peut pas se faire si la société et le civisme vont à reculons. Il n'y a qu'à voir quelle aurait été la catastrophe numérique dans un pays qui a du mal, et cela se comprend, à mettre en place la monétique. On ne fait déjà pas confiance à l'argent qu'on voit, qu'on palpe, alors que serait ce qu'on ne voit pas. Nous devons compter sur nous même, et mettre à profit tous les atouts qui s'offrent à nous par une conjoncture économique jusque là favorable, car cette situation ne va perdurer. Les plus optimistes du domaine prédisent que les effets de la crise mondiale qui s'est invitée à tous les débats, impliqueront une chute de 25% du PIB. Les ressources naturelles s'amenuisent, mais les ressources humaines et les connaissances sont intarissables pour peu qu'on sache les exploiter. Le savoir aussi doit être entretenu, assaini, de surcroit quand il émane de la source universelle qu'est l'Université. Débarrassons-nous de ce mal qui est à l'intérieur de nous, de cette drogue d'une autre forme, et qui s'extériorise à la moindre occasion. Savez-vous que Le carbone enfoui sous terre représente 50% (environ 300 Giga tonnes) de celui qui est présent dans l'atmosphère, et il est aberrant de voir des scientifiques proposer de restocker les déchets de carbone avec autant d'énergie et donc autant de CO2 à brûler, et la boucle est bouclée. Cette mauvaise foi est comme le CO2, elle doit être quelque part, alors on pense à la numériser ; elle circulera en paquets IP d'un backbone à l'autre à l'instar du sang qui coule dans nos veines. Voilà, on peut reproduire l'image de la vie en networking, le mal, le bien le progrès, la destruction, peut être un jour nos émotions ; les expériences des robots japonais qui pleurent nous font croire que la machine est le substitut de l'homme, pourquoi pas un subterfuge pour pérenniser ce qu'il n'a jamais pu être. Tels des systèmes multi-agents, l'informatique mime et duplique notre mode de vie (espérons juste être parmi les agents du bien). Dès qu'on rentre du boulot où on était déjà connecté, submergé des ondes électromagnétiques, wireless et autre, on se branche sur Skipe ou face book jusqu'à des heures tardives de la nuit. Nous passons à coté de l'essentiel de la vie : la famille, l'amitié, les pratiques religieuses etc. Combien de temps y consacrons-nous par jour ? Alors quelle sera la proportion d'humanisme des neuf (09) milliards d'être humains en 2050 ; ces accros du net seront-ils nos semblables est-on en droit de se poser ? Ou bien seront-ils mi-hommes mi-machines ? Pour une fois, tâchons de ne pas prendre uniquement le négatif de l'informatique en général et de l'Internet en particulier. Cette informatisation tout azimut fait effectivement peur quand on sait que la vie privée des personnes n'est plus à l'abri des intrusions, « des droits de regards », ou des hackers. On ne peut pas tout résoudre derrière un clavier, et jamais les cours en ligne ou le e-learning ne vaudront la présence au cours, dans un véritable amphithéâtre. Rien ne remplacera ces rencontres au café du coin, entouré de ses amis ; surtout pas les centaines de chatteurs, cachés devant leur écran. Alors la solution ? Encore une fois elle réside en nous, si elle est loin d'être une sinécure tant l'être humain pense par son égoïsme au détriment du bien être collectif ; Il n'y a pas d'autres alternatives, c'est l'utopie ou la mort. Au manque de coordination intersectorielle, nous devons répondre par canaliser nos efforts dans le bon sens, celui de la mise en commun et le partage de nos informations, de nos connaissances, de nos expériences, de notre savoir-faire afin de ne pas nous nourrir de promesses idylliques que nous font les autres ou tenus par les pouvoirs publics lors de meetings électoraux, mais de notre propre détermination d'aller de l'avant. Si on veut réduire notre facture d'importation qui s'élève annuellement à 1,5 milliards juste entre le blé et le lait en poudre (bien réels et non virtuels ces deux là), il est plus qu'urgent de privilégier la coopération et les actions transversales. Si la science a mis des siècles pour se développer, c'est justement parce qu'il n'y avait pas encore de système d'information qui permettait d'avoir les dernières découvertes par un simple clic, sans compter que les grecs, 200 ans avant J.C, ont fait de la rétention d'information. Seule, quelques gens étaient capables d'assimiler les connaissances pensaient-ils. Nous devons inventer un algorithme génétique qui verra l'émergence de l'optimum dans la formation par la recherche qui doit être accompagnée de la recherche dans la formation ; elle ne gardera dans sa stratégie élitiste que les meilleurs, les bons, et à l'image de la nature, éliminera sur son chemin, la médiocrité. Alors, étant convaincu que c'est l'informatique qui nous sauvera en réveillant nos consciences, entrons du bon pied dans l'ère du numérique !