Quelque 311 candidats à l'émigration clandestine ont été arrêtés en 2008 sur la bande du littoral ouest du pays par les éléments des gardes-côtes. Selon une étude sur l'évolution depuis 1990 et un état des lieux de l'émigration clandestine dans l'Oranie, présentée par M. Boualia Rédouane, spécialiste dans le domaine de l'émigration clandestine, pas moins de 27 embarcations ont été saisies durant cette période, un autre détail qui vient confirmer l'engagement de certains jeunes à concrétiser leur rêve au risque de leurs vies. Ainsi, et en tentant d'expliciter les causes qui sont derrière ces cas d'émigration clandestine, le conférencier a précisé dans son intervention autour du phénomène que la nouveauté réside dans l'implication de jeunes femmes, dont une étudiante universitaire à l'institut des langues, une coiffeuse et tant d'autres en quête d'un nouveau monde. Dans un bilan comparatif communiqué à l'occasion d'un séminaire sur la réflexion autour du phénomène de la harga en Algérie, organisé dernièrement à la Maison diocésaine du développement à Alger, M. Boualia a rappelé que le nombre de clandestins a nettement augmenté, pour passer de 24 harraga arrêtés en 2002, à 182 en 2007 et à 244 durant les 7 premiers mois de l'année en cours. Outre la présence de femmes parmi le groupe de candidats, le bilan fait état de la présence d'étrangers, dont des Egyptiens, des Africains et même des Afghans. Autant d'indices qui renseignent bien sur le mode opératoire de nombreux réseaux qui n'hésitent pas à mettre en danger des vies humaines contre des sommes d'argent allant de 50.000 à 100.000 dinars. Tout en axant sur les facteurs psychologiques qui poussent ces jeunes désespérés à opter pour tenter l'aventure, l'intervenant a rappelé que parmi les causes figurent également le désespoir, la peur de l'avenir, entre autres. D'autres thèmes liés aux regards croisés sur les réalités de la migration irrégulière algérienne en Algérie et en Europe, le rôle du Croissant-Rouge algérien dans la prise en charge des migrants, le témoignage et la présentation du collectif des parents des harraga disparus en mer ont été abordés au cours de ce séminaire, sachant que les intervenants ont tenté de revoir la législation algérienne face à ce phénomène.