Le phénomène de la mendicité, avec bien souvent l'exploitation des enfants par leurs propres parents, ainsi que celui du vagabondage des sans domicile fixe (SDF) ne cessent de prendre des proportions inquiétantes à Constantine, surtout durant la saison estivale et en cette veille du mois de Ramadhan. Malgré des tournées effectuées régulièrement par des brigades composées des éléments de l'action sociale (DAS), de la police et des pompiers pour combattre le phénomène, ce dernier persiste à telle enseigne que le dossier a été finalement confié à une structure spécifique. Dans ce cadre, il a été décidé de la mise sur pied d'une commission de wilaya, qui sera chargée de lutter contre ces deux phénomènes avec, en dernier ressort, des prérogatives d'entamer des poursuites judiciaires contre les contrevenants. «Il ne manquait que le paraphe du wali pour la mise à exécution de l'arrêté portant création de cette commission, qui vient d'être signé en cette fin du mois de juillet écoulé», indique le chargé de communication des services de l'action sociale. Et M. Rahailia de poursuivre «maintenant, il ne nous reste à la DAS, à qui revient la présidence de la commission de wilaya en question, qu'à organiser une réunion regroupant les différentes administrations partenaires, devant y figurer comme membres, et procéder à son installation officielle dans les prochains jours, et en tout cas avant le mois de Ramadhan.» Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est durant ce mois de piété et de zakat que l'on enregistre de nouveaux et de nombreux candidats à la mendicité et au vagabondage dans la ville des ponts. La plupart de ceux-ci font de la mendicité un fonds de commerce, révèle notre vis-à-vis, qui cite des études de la DAS et des cas de mendiants «surpris» en possession de plusieurs millions de centimes. En tout état de cause, la commission de wilaya, qui sera pilotée par le directeur de l'action sociale et qui sera composée de représentants des directions de la santé et de la population, de celle de la sûreté nationale, de la protection civile, de tous les maires des communes de la wilaya et du président du Croissant-Rouge local, aura à faire le tri et procéder à l'étude au cas par cas des dossiers qui lui seront soumis. Elle dispose de la loi pour elle, notamment les articles 196 et 197 du code pénal, qui punit de un à plusieurs mois d'emprisonnement tous ceux qui jouissant d'une situation sociale et mentale ne sont pas obligés de recourir à la mendicité pour assurer leur survie, de même que seront particulièrement surveillés les parents exploitant leurs progénitures dans ce véritable fonds de commerce.