Selon des sources de la direction de l'action sociale, DAS, l'activité des réseaux spécialisés dans l'exploitation des enfants dans la mendicité est en train de prendre une ampleur inquiétante. Des enquêtes diligentées par les services de la DAS, révèlent que ces réseaux ont souvent recours à des moyens parfois extrêmement graves pour faire fructifier leurs activités, dont le vol des bébés et l'exploitation des mères célibataires. Les enquêteurs révèlent que 80% des mendiants, engagés par ces réseaux, sont des salariés mensuels et ceux qui utilisent leurs enfants dans la mendicité, touchent des sommes allant de 1.000 à 2.000 dinars par jour. Le directeur de l'action sociale, en l'occurrence El Hadj Rahim, révèle à ce sujet: «Nos éléments assurent des patrouilles régulières à travers les grands quartiers et boulevards de la ville d'Oran pour prendre en charge les mendiants dont la présence est concentrée dans certains lieux, plus que d'autres. En effet, la plupart d'entre eux activent près de l'avenue Loubet et en ville nouvelle, près de l'établissement pénitentiaire. Les plus professionnels quittent les lieux avant la tombée de la nuit et évitent ainsi de tomber dans les mains de nos brigades, afin d'éviter d'être placés dans les centres de Diar El Rahma. Mais malheureusement, nous n'arrivons pas à les contrôler et ils quittent l'établissement dès le lendemain», dira notre interlocuteur avant d'expliquer: «La plupart des mendiants que nous prenons en charge refusent la prise en charge de la DAS et préfèrent la rue, vu qu'ils gagnent plus d'argent en mendiant.» Des mendiants salariés et des enfants, loués entre 1.000 et 2.000 DA/J Le chargé du dossier des SDF et des vagabonds au niveau de la direction de la DAS dira: «Une grande partie des mendiants rentrent chez eux, en fin de journée et je porte à votre connaissance que les rapports établis au sujet de l'état des sans-abris dans notre wilaya, indique que le nombre des SDF, pris en charge, oscille entre 05 et 10 par jour et parfois, les éléments qui effectuent les patrouilles nocturnes ne tombent sur aucun SDF, la quasi-majorité des mendiants étant des «professionnels», activant la journée.» Un autre responsable n'omettra pas de souligner que la mendicité est un délit pénalisé par la loi et la peine prévue est de 01 à 06 mois de prison ferme. L'année dernière, les services compétents, chargés de la lutte contre le phénomène de mendicité ont découvert une somme de 30 millions de centimes, chez une mendiante, retrouvée morte sur le trottoir mitoyen au service de l'infectieux.» Plusieurs cas similaires sont enregistrés au niveau des services habilités. Pour ce qui est des enquêtes diligentées par les services de sécurité, elles révèlent l'existence de plusieurs réseaux d'exploitation d'enfants et de femmes et même de handicapés dans l'activité de la mendicité. Ces derniers perçoivent quotidiennement une somme de 1.000 à 2000 dinars en contrepartie de leurs services. L'on saura aussi que le transport du domicile au lieu de «travail»estpris en charge par leurs employeurs. L'explosion de la cellule familiale et la déperdition scolaire exposent les enfants au danger moral A l'instar des importants centres urbains du pays, le phénomène de la mendicité n'a nullement épargné la ville d'Oran et il tend à prendre des proportions inquiétantes, depuis quelques temps. En effet, un nombre considérable de personnes, âgées et moins âgées, notamment des femmes, font la manche devant des lieux à forte concentration populaire et plus particulièrement aux alentours des mosquées. Souvent, ces «mendiantes» sont entourées d'enfants, en bas âge et ce, afin d'apitoyer les gens sur leur situation sociale, mais cet apparat n'est en fait qu'une sorte de mascarade. Du côté de la gendarmerie, l'on saura qu'il a été enregistré plus de dix affaires relatives à des meurtres, violence contre des mineurs, enlèvement et exploitation dans la prostitution. L'année écoulée a été marquée par une hausse considérable dans le nombre des délits perpétrés sur des mineurs. Selon des chiffres avancés par des sources averties, la justice a prononcé plus de 740 condamnations à l'encontre de mineurs dont l'âge ne dépassait pas les 13 ans. Ces mineurs ont été jugés coupables dans des affaires, liées principalement au vol, à la violence, aux agressions contre ascendants également ainsi que dans celles liées à des réseaux du crime organisé. Une sociologue explique que «ce sont les circonstances sociales difficiles, la misère et l'explosion familiale, qui exposent les enfants à un tel danger moral et qui les conduit, parfois, à de graves délits et même des meurtres. La déperdition scolaire est, elle aussi, un facteur à ne pas négliger.»