Les 36.000 Algériens qui envisagent de partir pour le Hadj - y compris les plus de 65 ans - pourront se rendre en Arabie Saoudite, en septembre, malgré la propagation du virus H1N1 dans le royaume. Le directeur général de l'Office national du Hadj et de la Omra, Cheikh Berbara, persiste et signe. Ce responsable a déclaré, hier, sur les ondes de la radio nationale que «la décision des autorités saoudiennes de ne pas restreindre les quotas des pèlerins aux différents pays conforte l'Algérie qui n'a pas jugé utile d'appliquer les recommandations des ministres arabes de la Santé qui consistent à empêcher les personnes âgées de plus de 65 ans d'accomplir le pèlerinage.» M. Berbara a assuré, par ailleurs, que l'Algérie renforcera les mesures sanitaires pour éviter toute contamination des pèlerins de la grippe porcine. Et d'ajouter que «la majorité des inscrits algériens au Hadj 2009 est constituée des plus de 60 ans. Empêcher des milliers d'Algériens d'accomplir ce pilier de l'islam est dénué de tout bon sens.» A signaler que l'Algérie prête une oreille attentive aux recommandations de l'Organisation de la conférence islamique. La déclaration de M. Berbara anticipe ainsi la décision qui doit être prise lors d'une réunion prévue prochainement entre le ministère de la Santé et la commission de l'Office national du Hadj et de la Omra et le ministère des Affaires religieuses, qui devait trancher sur cette restriction d'âge. Dans une précédente déclaration, le premier responsable de l'Office du Hadj avait rejeté toute idée pour l'Algérie d'appliquer les décisions des ministres arabes de la Santé recommandant aux pays d'empêcher les personnes de plus de 65 ans d'effectuer le voyage sur les lieux saints. De leur côté, les autorités saoudiennes se veulent rassurantes. La direction générale des Affaires sanitaires de la région de Tabouk, en Arabie Saoudite, a déclaré que «les points de contrôle sanitaire situés dans cette région sont fin prêts à accueillir les pèlerins dont les premiers contingents sont attendus ce jeudi.» Les autorités sanitaires saoudiennes assurent que «toutes les mesures sanitaires seront prises pour assurer une meilleure couverture sanitaire durant leur séjour des pèlerins sur les lieux saints afin d'éviter toute contamination de la grippe porcine.» Il faut dire que ces déclarations interviennent dans un contexte sanitaire pour le moins inquiétant. L'Arabie Saoudite avait enregistré, cette semaine, un second décès dû au virus A (H1N1). Une ressortissante indonésienne a péri des suites d'une atteinte de grippe porcine. C'est le second décès dû au virus en Arabie Saoudite. Lundi, un Saoudien de 30 ans atteint du virus avait succombé trois jours après son hospitalisation, malgré un traitement à base de Tamiflu. Plus de 300 cas ont été diagnostiqués dans le royaume. L'Arabie Saoudite avait annoncé n'autoriser à l'accomplissement du pèlerinage que les personnes dont l'âge est compris entre 12 et 65 ans, avant d'annuler cette restriction. Les ministres de la Santé des pays arabes avaient recommandé, lors de la réunion d'urgence tenue le 22 juillet dernier au Caire, sous l'égide de l'OMS, d'interdire aux personnes âgées de plus de 65 ans, les enfants de moins de 12 ans ainsi que les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète, tension artérielle, pathologies hépatiques, rénales, et obésité...) le Hadj et la Omra, afin de limiter la propagation du virus A (H1N1). Les ministres de la Santé arabes avaient également recommandé à ce que les femmes enceintes et les personnes atteintes de maladies chroniques soient interdites de pèlerinage. Une recommandation qui a été prise en compte par l'Algérie.