Pas moins de 200 hectares de chaumes et quelques étendues de buissons ont été ravagés par le feu, samedi soir, dans la région de Aïn Izdiel, wilaya de Aïn Témouchent, apprend-on des services des forêts. Le sinistre s'est répandu jusqu'aux limites de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Le plan de lutte contre les incendies, piloté par les services des forêts, a été mis en branle aussitôt le feu déclaré. Eu égard à l'ampleur du sinistre, des renforts ont été dépêchés de Sidi Bel-Abbès pour éteindre le feu et circonscrire son étendue de peur qu'il ne se dirige en direction des massifs forestiers. Fort heureusement, les lutteurs oeuvraient, alors que les légers vents qui soufflaient n'étaient pas orientés vers les forêts. Il a fallu plus de 10 heures pour arriver à bout du sinistre. Et pour cause, selon un officier de la Protection civile, le terrain était tellement accidenté que les camions des sapeurs-pompiers ne pouvaient pas accéder à proximité de l'incendie. A cet effet, dix troupes de sapeurs-pompiers et des éléments de la conservation des forêts ont été mobilisés et opéraient à l'aide de soupapes dorsales, ce qui n'était pas une chose aisée pour gagner la bataille contre un sinistre de cette envergure. Les dix équipes ont dû donc faire des va-et-vient incessants des lieux du sinistre vers les camions de ravitaillement en eau, ce qui leur a fait perdre un temps précieux. Néanmoins, grâce à leur persévérance, ils ont pu circonscrire l'incendie. Cependant, l'on continue toujours à spéculer sur les véritables causes ayant provoqué l'incendie. Les scénarios sont multiples: les uns évoquent le fait d'un pyromane ou d'un déséquilibré qui errait dans la zone affectée. Si c'est le cas, cela veut dire que les groupes d'intervention n'ont pas été avisés à temps où le fameux déséquilibré a mis le feu dans plusieurs endroits pour provoquer un incendie d'une telle ampleur. Les autres évoquent le fait d'étincelles provenant d'une machine qui moissonnait dans la zone et que l'incendie s'est orienté des hauteurs vers les plaines direction sud-ouest-nord. Les autres disent que c'est l'oeuvre de fellahs voulant se débarrasser des mauvaises herbes qui ont été surpris par l'ampleur du sinistre. Pour rappel, pas moins de 17.000 hectares de broussailles et de maquis ont été ravagés par les flammes durant la période allant du 1er juin au 31 juillet à travers le territoire national où il a été enregistré 1.477 foyers d'incendie, selon un bilan établi par la direction générale des Forêts (DGF), soit une moyenne de 24 foyers par jour. Sur une superficie totale de 17.100 ha, 8.160 ha en forêts ont été détruits. Cette situation est due essentiellement à la vague de chaleur qui a touché le pays où le mercure a affiché des températures entre 42 et 46 degrés. A noter que 6.800 hectares sont partis en fumée au cours d'une semaine seulement. Durant cette période, 323 foyers d'incendie ayant parcouru une superficie de 6.800 hectares, dont 3.750 ha en forêts, ont été enregistrés, soit une moyenne de 46 foyers par jour. La DGF appelle les citoyens, notamment les populations riveraines, à observer plus de vigilance et à apporter leur contribution en matière de prévention et de contacter les services des forêts et de la Protection civile les plus proches en cas de détection d'un feu.