La rentrée sociale sera très dure pour les bas salaires. La reprise des classes étant prévue le 12 septembre prochain, une dizaine de jours environ avant l'Aïd El-Fitr, fait déjà trembler les petites bourses. La fin du mois de Ramadan sera pénible pour le porte-monnaie des bas salaires, avec les traditionnels achats de l'Aïd et ses préparatifs gastronomiques. Cela revient cher pour les ménages algériens de gérer les dépenses liées autant au mois de Ramadan, une période de grande consommation d'une large gamme de produits semi-industriels et agricoles. Avec une inflation officielle de plus de 4,5 pc au 1er semestre 2009, et une hausse de plus de 5 pc en moyenne au mois de juillet des produits agroalimentaires, dont ceux agricoles, le coût de la vie devient excessivement élevé en Algérie avec des salaires mensuels moyens oscillant entre 12.000 à 25.000 dinars (120 et 250 euros). La décroissance du niveau de vie en Algérie ne s'arrête pas là, malheureusement, puisque les salaires des couches moyennes, qui stagnent depuis plusieurs années alors que les prix ont triplé depuis 2006, sont devenus ridiculement bas par rapport à une structure des prix qui évolue selon des paramètres tout simplement incontrôlés par les instances habilitées à les réguler, pour éviter une surchauffe. Et c'est bien de cette surchauffe qu'il s'agit maintenant, autant avec une mercuriale des prix des produits de large consommation qui joue au Yo-Yo mais dans le sens de la hauteur avant le début du Ramadan. La situation des 'petits'' salaires deviendra intenable avec les dépenses liées à la rentrée scolaire, puisque cette année, le retour vers le chemin de l'école coïncide avec les préparatifs de l'Aïd El-Fitr. Le ministère de l'Education n'aurait-il pas de solutions pour différer d'une semaine à deux semaines cette rentrée des classes pour permettre aux parents d'élèves aux moyens modestes de la gérer sans grandes douleurs financières ? Le gouvernement est, quant à lui, le premier acteur et le principal concerné pour permettre aux Algériens de passer autant le mois de Ramadan que la rentrée scolaire dans des conditions sociales 'normales'', sinon les moins douloureuses possibles. Pour ce faire, il y a deux ministères qui doivent remplir pleinement leur rôle : celui des Finances et celui du Commerce. Et là, il s'agit surtout d'établir et faire respecter une bonne fois pour toute une mercuriale des prix la plus proche possible d'un standard national, et éviter que les prix ne fassent des montagnes russes durant les fêtes et le mois de Ramadan. Assurer un Ramadan sans hausse excessive des prix, et amortir le choc budgétaire de la rentrée scolaire pour des millions de foyers algériens, c'est en fait une des tâches importantes du gouvernement pour sa rentrée sociale. Le fera-t-il ?