La nouvelle loi relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière est entrée en vigueur. Par ce nouveau texte, le législateur a durci les sanctions et alourdi les amendes qu'encouraient jusque-là les transgresseurs du code de la route. Le nouveau tour de vis s'est imposé au regard de l'hécatombe annuelle dont nos routes sont le théâtre. L'Algérie détient en effet le triste privilège d'être dans le peloton de tête des pays où la mortalité par accident de la route est la plus élevée au monde. Ni les campagnes de sensibilisation, ni les mesures coercitives appliquées avant l'entrée en vigueur de la nouvelle loi n'ont eu d'incidences positives sur le comportement d'une frange de conducteurs de véhicules, d'où la persistance d'un taux d'accidents inacceptablement élevé et macabre dans ses conséquences. L'on ne peut que souscrire au durcissement de la loi sur la circulation routière. Ses nouvelles dispositions ont en effet de quoi dissuader les chauffards rétifs à la discipline qui s'impose aux usagers des routes. Cela étant, la loi, aussi menaçante qu'elle soit pour les chauffards ou tous autres contrevenants à cette discipline, ne peut produire d'effets que si elle est appliquée systématiquement et avec toute la rigueur nécessaire. Un pourcentage non négligeable des accidents se produisant dans notre pays est le fait de récidivistes ayant bénéficié d'une douteuse mansuétude. Ce qui pose le problème de cette corruption dont tout le monde sait qu'elle est omniprésente, de l'acte de l'obtention du permis de conduire à celui de la sanction des infractions au code de la route. L'on comprend de ce point de vue que des citoyens se montrent dubitatifs, car craignant que les véritables délinquants de la route parviendront toujours à échapper aux sévères sanctions dont ils sont menacés en ayant recours à cette corruption. Les mesures déjà alourdies instaurées le 19 août 2001 n'ont pas eu pour cette raison les résultats positifs escomptés par les pouvoirs publics. Il y a par conséquent nécessité d'aggraver aussi les sanctions encourues par les corrompus et corrupteurs dans le cas des affaires liées aux accidents routiers et au non-respect du code de la route. Comme il y a nécessité de poursuivre le travail de sensibilisation et d'éducation des citoyens au devoir d'adopter une autre mentalité quant à la façon de se comporter en tant que conducteurs. L'Etat n'est pas quitte pour avoir décidé de la batterie de mesures répressives auxquelles s'exposent désormais les contrevenants au code de la route. Il doit aussi agir de façon drastique pour veiller à ce que le parc véhicule national ne se décline pas en vieilleries roulantes qui sont autant de dangers ambulants sur nos routes. Mais aussi poursuivre l'oeuvre de modernisation, de rénovation et d'élargissement des infrastructures routières. L'autoroute Est-Ouest ne doit pas à cet effet être la seule réalisation dans ce domaine. Il reste beaucoup à faire compte tenu du développement exponentiel que connaît la circulation routière dans le pays et au regard des risques inévitables qu'il induit.