La promulgation de nouvelles mesures durcissant les sanctions et alourdissant les amendes à l'encontre des transgresseurs du code de la route n'a pas fait l'unanimité des conducteurs. Certains estiment que la nouvelle loi est la meilleure solution pour freiner l'hécatombe routière , alors que d'autres pensent que, au contraire, ces mesures ne pourront rien changer au comportement des automobilistes algériens qui agissent de façon irresponsable. Les nouvelles dispositions promulguées en vertu de l'ordonnance relative au code de la route émise par les pouvoirs publics a en effet soulevé de nombreuses interrogations du côté de nombre de conducteurs qui estiment que ces mesures constituent «un acharnement» à leur encontre, car prises de façon brusque et sans avoir laissé le temps aux conducteurs de se mettre à jour. Kader, jeune chauffeur, considère qu'il y a de l'exagération concernant la limitation de la vitesse autorisée sur l'autoroute (80 km/heure) et le montant des amendes appliquées, notamment celles relatives à l'excès de vitesse, revues à la hausse pour atteindre un montant allant de 10 000 à 50 000 DA. Il s'agit en effet d'une amende appliquée lorsque la vitesse est supérieure de 40 km/h à celle autorisée, qui entraînerait le retrait de permis de conduire assorti d'une amende. Certains automobilistes craignent, également, les multiplications des actes de fraudes ou encore la mauvaise application de la loi par les services de la police. Samy, chauffeur de transport public, explique : «Le gouvernement algérien vient de durcir sensiblement les sanctions contre les chauffards, mais a complètement omis de sanctionner les auto-écoles qui facilitent aux candidats l'acquisition des permis de conduire.» Ils relèvent dans un autre contexte que la plupart des accidents proviennent des mauvaises conditions du réseau routier, notamment le manque d'éclairage public et le fait que les routes à double sens soient étroites. Les accidents de la route font 4 000 morts annuellement Par contre, ces mêmes mesures ont été applaudies par la plupart des citoyens ayant fait un constat de la recrudescence des catastrophes de la route qui font plus de 4 000 morts annuellement, soit 15 décès et 200 blessés par jour. «Une nouvelle loi qui était tellement attendue pour freiner le terrorisme routier que connaît le pays» estime Mohamed, qui considère que les modifications apportées vont réduire considérablement les accidents de la route dus généralement à l'excès de vitesse. Les dégâts engendrés par ces mêmes accidents coûteraient à l'Etat un montant annuel qui dépasserait les 75 milliards de dinars, selon les chiffres officiels. L'annulation du crédit à la consommation est liée aux accidents Selon un expert, la nouvelle loi est promulguée à la veille de l'achèvement des réseaux routiers, notamment l'autoroute Est-Ouest, qui inciteraient les automobilistes à faire davantage de vitesse. Et pour sévir contre les chauffards, les pouvoirs publics introduisent le permis à points qui constitue un instrument privilégié du dispositif de prévention et de lutte contre l'insécurité routière. Le système de retrait de points indexés sur la gravité des infractions commises incite les conducteurs contrevenants à réfléchir aux conséquences de leurs comportements et des conduites à risque. Il les incite à se montrer plus attentifs dans leur façon de se comporter sur les routes. Par ailleurs, la même source a affirmé que la décision portant annulation des crédits à la consommation, dans le cadre de la loi de finances complémentaire2009, entre dans le cadre de la sécurité routière. La facilité d'acquisition de voitures est en quelque sorte à l'origine de l'accroissement du nombre d'accidents de la route. Il y a lieu de rappeler que parmi les points importants introduits dans le code de la route, le permis à points et le permis probatoire d'une durée de deux ans et l'instauration du brevet professionnel pour les transporteurs routiers et de voyageurs. Est instauré aussi le retrait automatique du permis de conduire pour une durée allant de 10 jours à quatre ans et son annulation en cas de récidive pour les conducteurs en état d'ivresse à l'origine d'accidents mortels. Parmi les nouvelles sanctions revues à la hausse, l'excès de vitesse lorsqu'il est supérieur de 40 km/h à celle autorisée et qui entraînerait le retrait de permis assorti d'une forte amende allant de 10 000 DA à 50 000 DA. Les amendes pour les auteurs d'infractions n'ayant pas causé de victimes ou de blessures ont également augmenté (selon les cas entre 2000 et 6000 DA). Les conducteurs responsables d'accidents mortels seront quant à eux sévèrement sanctionnés. Ils encourent des peines de prison pouvant aller jusqu'à 10 ans, assorties d'une amende pouvant atteindre 1 million de dinars. Il y a lieu de préciser que l'Algérie avec un parc automobile de seulement 4 millions de véhicules est classée première au Maghreb et dans le monde arabe en matière d'accidents de la circulation.