Se faire prendre les roues de son véhicule dans les mâchoires d'un sabot, tel est le cauchemar qui hante les nuits des automobilistes aux quatre coins de la ville de Tiaret. En effet, depuis plusieurs semaines déjà, les services de la Sûreté mènent une véritable chasse aux automobilistes qui s'aventurent à garer leurs véhicules là où il ne faut pas. Pour lutter contre une anarchie grandissante dans la circulation automobile et le stationnement anarchique à l'intérieur du périmètre urbain de la ville, les services de la Sûreté sillonnent les artères de tout Tiaret à la recherche des contrevenants pour «clouer» au sol leurs véhicules, parfois pendant plusieurs heures. Ces derniers jours, partout où le stationnement est prohibé, des processions de véhicules sont prises au «piège» des sabots et restent parfois des journées entières à attendre pour récupérer leurs voitures après s'être acquittés des amendes infligées. Mais s'il est vrai qu'il existe des rues et autres endroits de la ville où il est effectivement interdit de se garer, tel n'est pas le cas pour d'autres rues à l'exemple de la Rue Emir Aek (ex-Rue Bugeaud) où nombreux sont les automobilistes qui se font prendre les roues de leurs voitures dans les mâchoires métalliques d'un sabot alors qu'aucune plaque de signalisation interdisant le stationnement n'est visible à cent mètres à la ronde. «Regardez, on m'a mis un sabot neuf... à ma voiture toute neuve alors qu'il n'existe aucune plaque prohibant le stationnement», fulminait dimanche un automobiliste, stationné près d'un magasin de vêtements à la Rue Bugeaud. La «technique» du sabot, comme l'appelle certains, si elle rend la circulation automobile un peu plus fluide n'améliore pas pour autant la situation d'une ville qui ploie sous le poids d'un parc automobile très important et un plan de circulation des plus inadaptés. Le populeux quartier de «Volani» dans le sud de la ville, la trémie implantée au niveau de la place «Regina» et «Errass Soug» au nord de la ville demeurent les trois points noirs de la capitale de la wilaya, avec un engorgement qui cause des cauchemars aux automobilistes qui ne savent plus quelle rue ou ruelle emprunter pour éviter de se prendre dans un embouteillage monstre quand ils ne sont pas carrément «pris en sandwich» dans les mâchoires d'un sabot.