Une quantité de près de cinq quintaux de poulet provenant de l'abattage clandestin à Mer El-Kébir a été saisie avant-hier par les services combinés DCP/Gendarmerie nationale. La marchandise, transportée par véhicules, était destinée au marché d'Aïn El-Turck, selon notre source. L'abattage clandestin des volailles est connu pour être l'une des plus grandes sources d'approvisionnement du marché local. Nichés dans les près du bassin versant de cette localité coincée entre la base navale et le mont du Murjadjo, les hangars d'abattage de poulets poussent comme des champignons. Les opérations coups-de-poings lancées épisodiquement par les services combinés DCP/Gendarmerie nationale, à l'instar de l'opération d'avant-hier, ne sont pas encore venus à bout de cette activité illicite. Aussi, l'abattage et, parfois même, l'élevage de poulets, ont de beaux jours devant eux à la «Marsa», tant rien n'augure d'une lutte sérieuse contre ce phénomène de la part de la municipalité. Les quelques saisies de marchandise, transportée le plus souvent par des Mazda, opérées, très tôt dans le matin, par les éléments de la Gendarmerie nationale au niveau du branchement de Haï Dada Youm (ex-Sainte Clotide), Haï Hansali (ex-Longs-Champs) et le lieu-dit Aïn Khdidja restent plutôt symboliques, plus pour faire l'exemple qu'autre chose. Mais l'effet dissuasif recherché à travers ces opérations intermittentes ne suit pas. Et pourtant, ce n'est plus un secret de Polichinelle, Mers El-Kébir est connue pour être le point d'approvisionnement n°1, en viande blanche, du marché local de toute la wilaya. Il est vrai qu'il existe dans cette région des éleveurs agréés par la direction des Services agricoles (DSA), qui sont également autorisés à faire dans l'abattage par les services vétérinaires relevant de la même institution. Ces gens-là sont de vrais professionnels qui exercent le métier de père en fils. Ils disposent, en particulier, de tous les moyens d'hygiène et de salubrité adéquats. Les déchets organiques et chimiques générés par leur activité sont brûlés dans des incinérateurs spéciaux implantés dans l'enceinte de leurs fermes. La viande blanche qu'ils écoulent sur le marché est dûment contrôlée par un vétérinaire. Cependant, ceux-ci sont une goutte d'eau dans un océan par rapport au nombre des éleveurs clandestins, qui ne respectent rien. Ni l'art et les règles d'élevage ni les dispositions inhérentes aux déchets. Tout d'abord, les poussins qu'ils ramènent d'ailleurs ne sont pas examinés par un vétérinaire. Ensuite, l'élevage se pratique dans de sordides hangars d'où se dégage une odeur nauséabonde. Enfin, les déchets (aliments de volaille, excrément, engrais, abats et plumage...) sont jetés dans la nature.