Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est réuni avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, pour une évaluation de ce secteur qui intervient à quelques semaines de la rentrée universitaire. Le ministre a fait état, dans le cadre de la poursuite des réformes, de nouvelles mesures visant l'amélioration de la qualité de la formation. Parmi ces mesures, «l'ouverture de classes préparatoires aux écoles nationales, en Sciences et Technologie, en Sciences économiques commerciales et de gestion, ainsi que des classes préparatoires intégrées en Informatique et en Architecture». Il y a également «la création de nouvelles écoles supérieures spécialisées en Technologie, Journalisme, Sciences politiques et Management», «l'ouverture de filières à recrutement national, notamment dans les disciplines scientifiques et technologiques», «l'amélioration de la qualité de l'encadrement par la poursuite de l'exécution du plan de formation des formateurs» et la «mise en place d'un dispositif d'évaluation et d'assurance qualité», dès cette rentrée 2009-2010. Selon M. Harraoubia, le nombre d'étudiants, attendus pour cette rentrée universitaire, a atteint 1.164.137 étudiants (tous cycles confondus) dont 134.981 nouveaux bacheliers en majorité des filles (57,7 %). L'encadrement est estimé à près de 35.000 enseignants, dont près de 7.000 sont de rang magistral. Le taux moyen d'encadrement est de l'ordre d'un enseignant pour 30 étudiants. Les capacités d'accueil sont estimées à 1,2 million de places pédagogiques et près de 510.000 lits d'hébergement (oeuvres universitaires). Dans le cadre du programme quinquennal de développement 2010-2014, le secteur se prépare à accueillir 2 millions d'étudiants. Pour cette année, un centre universitaire, 04 écoles nationales supérieures et 56 résidences universitaires viendront s'ajouter au réseau actuel. L'année sera également marquée par l'extension du système LMD à de nouvelles disciplines, ainsi que l'ouverture de classes préparatoires et de nouvelles écoles nationales supérieures ainsi que des filières à recrutement national. En matière de ressources humaines, il est prévu l'ouverture de quelque 7.184 postes de formation en Magister, 2.240 postes en 3ème cycle/LMD et 2.450 postes en résidanat. La décision du président de la République d'augmenter de 50 % les bourses des étudiants de graduation prendra effet à compter de la rentrée 2009-2010. Quant à la bourse mensuelle des doctorants, elle passera à 12.000 DA. Pour ce qui est du nombre de logements destinés aux enseignants chercheurs, le programme a atteint un stade avancé pour la première tranche de 3.500 logements, a précisé le ministre. Dans le domaine de la recherche, le bilan du ministre évoque «la mise en place de 12 nouveaux comités sectoriels permanents (CSP)», «l'installation prochaine du Conseil national d'évaluation», «l'augmentation du nombre de laboratoires de recherche qui passe de 640 à 783 laboratoires», et la création d'un Centre national de recherche en biotechnologie (CNRB). Le nombre d'enseignants chercheurs est passé de 17.000 en 2008 à 21.000 en 2009, et le nombre de chercheurs permanents a progressé de 1.500 à 1.900. Il a également été question de la mobilisation des compétences nationales établies à l'étranger à travers l'installation de 20 réseaux thématiques impliquant également des compétences locales, ainsi que la mise en valeur du réseau en photonique et laser «Nour 21» qui permettra à l'Algérie de se doter, courant 2010, d'une «véritable industrie des lasers». Le financement de la recherche scientifique a atteint près de 50 milliards de DA pour la période 2005-2009, et le double lui sera consacré pour les cinq prochaines années. Intervenant au terme de la réunion, le président de la République a estimé que «l'Algérie a toujours besoin de la formation en Sciences sociales et humaines, pour promouvoir sa culture et son identité, assurer une dynamique équilibrée de la société et encadrer le service public», et de renforcer les capacités d'expertise et d'étude de ces disciplines «sur les questions d'intérêt majeur et stratégique de la société algérienne». Bouteflika a réaffirmé «la volonté de l'Etat à poursuivre les efforts d'amélioration des conditions d'études et de vie des étudiants». En matière de recherche scientifique, le chef de l'Etat a souligné la nécessité pour ce secteur de veiller à «décloisonner la recherche universitaire et s'ouvrir sur les entreprises et les institutions sociales». Il a plaidé pour une «concertation avec les sociétés scientifiques, en vue d'accompagner les politiques de santé publique, les industriels et les associations professionnelles» pour aider à la mise en place de la relance industrielle. Il a également insisté pour que soient prises toutes le mesures devant aider à favoriser la «valorisation des résultats de la recherche», à travers notamment «le renforcement des dispositifs de numérisation et la consultation en ligne des thèses, mémoires et activités scientifiques».