La corporation médiatique accréditée à Mascara se souvient, avec peine, de cette nuit fatidique du 29 au 30 octobre 1994 qui a vu la disparition à jamais de leur confrère Bousselham Kaddour, enlevé par des terroristes qui sévissaient à cette époque dans la région de Hacine (ex-Dublinau) à Mascara. Trois mois auparavant, un fort séisme avait frappé, le 8 août, la wilaya de Mascara dont l'épicentre fut localisé dans cette région de Hacine, faisant un lourd bilan de 172 morts et 400 blessés. Des tentes ont été distribuées pour abriter provisoirement des sinistrés parmi lesquels se trouve, avec sa petite famille, feu Bousselham en train de suivre à l'intérieur d'une tente les informations télévisées de 20 heures, lorsqu'il fut enlevé avec force par un groupe armé qui l'a emmené en direction de la forêt de Beni Chougrane. Depuis cette nuit-là, il est porté disparu, laissent derrière lui une petite famille composée de sa femme et ses enfants et d'une grande famille formée des collègues de la plume qu'il a côtoyés durant son passage dans les différents titres tels que «Horizons», «El Moudjahid» et «La République» Né le 2 septembre 1947 à Hacine, Bousselham fut contraint d'interrompre ses études afin de subvenir aux besoins de sa famille, puisqu'il était l'aîné, après la mort de ses parents dont le père était un ouvrier agricole. Après avoir exercé plusieurs tâches à Hacine (sa ville natale) comme facteur, garde-barrière, directeur d'entreprise nationale, Kaddour, doué de la vocation d'écrire, collabora en premier avec La République avant sa conversion en langue nationale, plus opta pour le quotidien «El Moudjahed» où il acquit une grande expérience en la matière. Ce qui lui permit d'avoir une belle plume, une qualité qui lui ouvrit les portes vers d'autres titres à l'image du quotidien national «Horizons» dont la direction lui confia le poste de chef de bureau installé à Hacine pour lui permettre d'être plus proche de sa famille. Un geste fortement salué par Kaddour qui donne plus d'importance à sa noble mission en alimentant son journal régulièrement en informations dans toutes les rubriques, tout en restant en contact permanent avec les plus grandes figures de la plume. Ayant obtenu le statut de victime du terrorisme, Bousselham dont le nom est porté éternellement par le jardin public de Hacine, d'où il a été ravi à sa famille une certaine nuit du 29 octobre, représente pour la nouvelle génération des correspondants et journalistes exerçant à l'échelle nationale, un vrai modèle à suivre de part les nombreuses qualités morales dont il dispose notamment la volonté, le courage et l'abnégation.