Pour quels intérêts la France de l'UMP cherche-t-elle à déclencher « une guerre des mémoires » avec l'Algérie face à la passivité des nôtres ? Durant le mois de Ramadhan, mois de piété, de miséricorde et de solidarité pour le peuple algérien, à un moment où les Algériens dans leur majorité, vivaient leur jeûne dans une ambiance de paix, de quiétude et de dévotion, sur l'autre rive de la méditerranée, 48 députés de nos voisins les Gaulois, issus de la mouvance Sarkozyste, l'Union pour un Mouvement Populaire (UPM), toutes tendances confondues, professeurs de philosophie, ingénieurs, enseignants de lettres, retraités, gestionnaires, fonctionnaires, agriculteurs, Ministre plénipotentiaire et bien d'autres corps de métiers, élus du peuple français, ont décidé, par méchanceté, haine ou nostalgie démesurée de perturber cette atmosphère. Sous la houlette, bien évidemment, de leur président de groupe, lequel agissant sur ordre exprès de son chef hiérarchique, (un scénario semblable aux fameux événements du 17 octobre 1961, où les Papon, les Mitterrand, et consorts se sont blanchies leurs mains sales), se sentant fortement majoritaire avec ses 314 membres au sein de l'assemblée nationale, (autant que les centaines de policiers d'antan), soutenue par plus de 150 sénateurs, (qui rappellent les vétérans appelés à la rescousse), à la chambre haute, jettent le 15 septembre 2009 un pavé dans la mare, (comme ils avaient jeté en 1961 des innocents dans la Seine), pour envenimer les relations déjà fragiles entre l'Algérie et la France. Une proposition de loi visant à pénaliser les injures relatives aux harkis. Première entorse Des amendements apportés à une loi scélérate qui a déjà fait l'objet d'une forte indignation en France, comme en Algérie. Destinée à réprimander ceux qui osent dénaturer leur nom et l'assimiler à une insulte, lancée en vérité à l'endroit des Algériens pour qu'ils cessent de les assimiler aux collabos. Une forme de musèlement indirect, accompagnée d'un avertissement caché. Pourtant la reconnaissance factice de cette catégorie comme étant, des citoyens français à part entière, protégés par la loi de la république, n'est qu'un leurre. Ceci est apparent à la lecture du préambule de la dite loi : « La loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des français rapatriés, a érigé les harkis en groupe protégé par la loi. L'article 5, prohibe « toute injure ou diffamation commise envers une personne ou groupe de personnes en raison de la qualité vraie ou supposée de harki, ancien membre des formations supplétives ou assimilés ». Les harkis sont circonscrits ainsi dans un enclos, appelé « le groupe protégé ». Ils sont toujours considérés comme supplétifs et assimilés. Et ce n'est pas à la faveur de cette proposition de loi, qu'ils seront dissous dans la citoyenneté à part entière. Le harki ne demeure dans la démarche politique Sarkozienne que sujet à usage multiple. D'ailleurs, ce qui témoigne du degré de rejet profondément ancré envers ces « indigènes » quelle que soit leur statut social, s'est traduit chez les tenants de ce pouvoir par le récent dérapage d'un des leurs. Deux jours auparavant, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, sans aucune retenue, déballe spontanément ses convictions racistes à l'adresse de la communauté arabe et africaine. Qualifiés de scandaleux par les milieux proches, les propos de ce ministre, sont identiques à une balle blessante et irréversible. Ce qui nous pousse s'interroger en toute légitimité sur les occultes intentions de la France Sarkozienne. Pour quelles raisons, cette France qui a attendu 47 ans durant pour tenter aujourd'hui de reconnaître les supposés loyaux services rendus à la nation par ces énergumènes, sans pour autant décider d'elle-même depuis de les considérer notoirement comme citoyens. Ce n'est sûrement pas pour leur faciès, ni même par pitié. L'objectif est exclusivement politique. L'intention machiavélique de réveiller la question des harkis, à un moment précis est tout aussi significative que surprenante. A quels desseins serait-elle vouée cette sortie parlementaire inédite, suivie d'un chapelet d'actions-réactions sur le même chapitre, à l'heure où un groupe de l'assemblée nationale algérienne, se pavanait tranquillement dans les couloirs de l'enceinte à scandale au pays des droits détournés ? Du côté de chez nous Au moment donc où la France des pieds-noirs, des assimilés et des nostalgiques tissait sa toile d'araignée pour faire barrage aux revendications légitimes des hommes libres, les nôtres vaquaient dans leur habituelle somnolence, en quête d'espace de royautés et de privilèges. D'ailleurs, ça coïncide avec la guéguerre des parties boulimiques qui se chamaillent, corrompent leurs compères aux prix forts, achètent même des voix sans vergogne, ni décence, pour accéder au poste de «Senator», de la chaise vide. Heureusement que la réaction ne s'est pas faite attendre, la Fondation du 8 mai 45, fidèle à ses principes fondateurs, et qui veille à la protection de la mémoire de nos glorieux martyrs et combattants, et grâce à ses amis et relais, malgré les moyens rudimentaires dont elle dispose, a vite fait de réagir spontanément et déclencher la sonnette d'alarme pour réveiller les esprits endormis de nos élus, nos politiques et nos organisations de masse budgétivores pour une riposte ferme et efficace qui malheureusement a tardé à venir. Son rejet et son indignation face à cette nouvelle forme d'agression de la mémoire n'a pas déclenché la secousse espérée. Loin de faire dans l'analyse politico-économique qui semble être à la racine de ces atermoiements injustifiés, ces attaques presque frontales envers l'Algérie, par l'entremise de la mémoire, aux fins de déstabiliser le pouvoir dans le but de l'acculer à renoncer momentanément à ses nouvelles options stratégiques en matière de partenariat, nous préférons rester pour l'instant dans le vif du sujet. Nonobstant, bien entendu, les questions relatives au nucléaire, à l'armement et au commerce qui semblent au cœur même du conflit. Les étroits intérêts de la douce France seraient-ils affectés ? Le seul et unique recours auquel a cru s'atteler l'UMP est celui de pousser le bouchon jusqu'au bout. En titillant la sensibilité de son méchant et « déloyale » partenaire, sur le point le plus sensible, la mémoire. Ils savent pertinemment que ce sont des sujets qui fâchent. L'Algérien, le vrai, reste cependant vif et sur ses gardes. Il refuse toute compromission quels que soient les dégâts. Le protectionnisme économique venu à un moment où la France traverse une des périodes les plus difficiles, est pour eux un facteur déstabilisateur, qui au contraire est pour nous salutaire. Le recours aux propos insultants, aux manouvres pour des indemnisations inaccessibles (1), statut surprenant pour les harkis et leur progéniture, offre de la nationalité française aux Algériens nés avant l'indépendance, la création de fondation pour la mémoire au budget colossal, le lancement d'un concours pour la meilleure œuvre littéraire positivant le colonialisme. Le retour au concept de « qui tue qui », l'affaire des moines de Tibhirine. Auxquels s'ajoute, messieurs, le comble de l'ironie, la demande de suppression de la date du 5 juillet comme date relative à la fête de l'indépendance nationale. Autant de diatribes et de machiavéliques manigances venues en bloc déclencher une véritable avalanche d'atteintes à la mémoire collective. Sachant pertinemment que de l'autre coté, en fin observateurs comme ils sont, nos représentants officiels et officieux vaquent à d'autres préoccupations. Que nos ruraux vivant dans la disette, accepteraient volontiers de changer de pays pour une vie meilleure, et au diable le ressassement vide de sens des valeurs ancestrales qui ne forment que des chômeurs. Au diable la révolution privée de voix, dévoyée, cantonnée sur une période immuable. « Un carton à Roma vaut mieux qu'une villa Fel houma », entonnent nos jeunes haragua par déchéance. Les démunis qui déclassent les pauvres, le blé acheté aux français malgré la bonne récolte, les voitures aux pays émergents, la friperie pour habiller nos concitoyens, le couffin de Ramadhan comme exploit, les sandales et les souliers aux chinois, la banane aux Brésiliens, le ciment de chez Lafarge, les métaux de chez les indiens .et bien d'autres produits sans effets pour réduire l'Algérien à sa simple expression, un primitif, un affamé. Nous ne savons même pas fabriquer un clou ou une punaise. Apprenez-moi, comme disait l'autre, à pêcher et ne me donnez pas à manger du poisson. Et c'est là ou le bât blesse !!!! Pas de suite dans les idées Au moment ou nous sommes criblés d'injures et d'insultes contre notre mémoire, avec la création d'institutions qui valorisent les harkas et les goumiers, notre ministre des affaires étrangères, n'ayant pas pignon sur le monde de l'information, cherchait à faire son métier de diplomate, organisait en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, une rencontre avec Mister Kouchner pour examiner les voies et les moyens à mettre en œuvre pour réussir la visite du Président en France et aplanir les obstacles relatifs au projet de l'UPM, au profit, bien entendu, de la France. A partir du 27 septembre, soit une semaine après l'enregistrement de la proposition de loi, se réveillent, enfin de leur somnolence caverneuse certains partis politiques, associations satellites, genre Onec et consorts. Deux jours après, c'est l'ONM, qui réagit pour fustiger comme il est d'usage, la France, tout en restant à distance, pour éviter tous reproches de la tutelle. Faire dans le commentaire, en s'abstenant de s'aventurer plus loin que de réveiller la sempiternelle redondance, sur « la repentance » et « la reconnaissance » par la France de ses crimes coloniaux. Et après ? Qu'est-ce qu'il y a lieu de faire, comme disait l'autre. Rien que ça ? Ils croient encore au père noël et qu'avec des mots sans effets, ils vont déclencher l'avalanche réciproque et secouer les imperturbables parlementaires de la doulce France. Détromper vous Messieurs les privilégiés, la France n'a nullement l'intention de répondre à vos sollicitations sur ce chapitre. C'est à vous de vous réveiller et passer à l'acte. Les paroles s'envolent et les écrits restent. Nous sommes à l'heure des droits de l'homme, des procès nationaux et internationaux. L'Algérie est signataires de conventions internationales qui lui permettent d'exercer des pressions. Les partis doivent secouer leurs élus actuellement en stand by pour nous aider à promulguer des textes de lois, fermes et efficaces, capables de faire de l'effet réciproque. Penser réduire la facture de nos importations issues de l'hexagone. Ce pays, gouverné par des révisionnistes qui faute de mieux, de reconnaître leurs torts, meublent leur quotidien à nous insulter. Revoir la copie des relations parlementaires infécondes qui ne profitent à personne. Ces comités d'amitiés déloyales, qui agissent sans égard aux valeurs de réciprocité. Ses coopérations qui ne profitent qu'aux binationaux, partisans du beurre et de l'argent du beurre. Sans oublier certains de nos érudits, les rompus à la francophilie. Ceux qui prônent des relations plus étendues et plus intenses avec leur mère patrie, la France. Loin de nous l'esprit revanchard. Il réside encore au sein du peuple français, des femmes et des hommes dignes. Celles et ceux qui ont soutenus la cause libératrice. Celles et ceux qui ont été à l'avant-garde, qui ne cessent par devoir de vérité, de mémoire, fidèles aux principes fondateurs de la nation française, celles et ceux qui refusent ce modèle de gouvernance, d'apprentis politique, qui fait honte au peuple et à la République Française, honte à sa mémoire et aux hommes de valeur qui ne cessent de construire une relation durable entre les peuples dans le strict respect des droits et des valeurs des uns et des autres, celles et ceux qui s'acceptent avec leurs différences. La réaction du Président L'attitude du président de la république, Abdelaziz Bouteflika est honorable à plus d'un titre. Elle est venue à point nommé répliquer aux avances hautaines des néo-révisionnistes. Refuser de rencontrer Sarkozy lors de son périple aux Etat Unis, à l'occasion de la 64ième assemblée générale de l'ONU, atteste d'une position ferme sur les récents développements du champ politique français envers notre nation. C'est un message fort à l'endroit des tenants de l'actuelle politique Française. C'est aussi un signe de réprobation pour ce qui se trame en outre-mer. Cependant, s'il n'est pas suffisant, il a le mérite de dévoiler l'inertie et l'incapacité des autres à faire preuve de courage. On est ainsi en droit de se demander, pourquoi et à chaque rescousse, seul le président dispose de cette liberté de réaction vis-à-vis des multiples invectives françaises. Pourquoi nos politiques demeurent-ils pétrifiés à chaque affront du genre, sans pour autant réagir en hommes libres, en politiques confirmés ou en citoyens à part entière, se sentant appartenir à une société, une nation, une histoire et à des révolutions dont on devrait être fier. A la veille du 55 anniversaires du déclanchement de la révolution algérienne, il serait temps de prendre les mesures qui s'imposent, et contrer l'invasion de ces révisionnistes d'arrière-garde, ces revanchards nostalgiques. *Président de la Fondation du 8 mai 45 (1)Dossier des essais nucléaires