L'entrée en vigueur de la réforme du secteur de la Santé a entraîné une amélioration des prestations et une meilleure prise en charge des malades, que ne contestent même pas les éternels «contre tout». Une véritable mutation a été opérée à commencer par les infrastructures qui ont subi une transformation qui les a rendues plus attrayantes, plus fonctionnelles. Nous nous rappelons des hôpitaux, dont certains gardent toujours le même visage, qui rebutaient le malade à s'y rendre et le rendait sceptique quant à une possible guérison. Cette gestion était rendue difficile par l'éloignement du centre de décision des sections qui le composaient surtout que la plus grande part des investissements était dirigée vers les hôpitaux. Nous avons tous en mémoire le manque chronique de matériels, de seringues, de fil chirurgical, et même d'alcool pour les plus petits actes médicaux. C'était d'ailleurs devenu une habitude que de prendre avec soi une seringue ou du coton quand on se rendait à la polyclinique. Heureux étaient les médecins qui pouvaient se débrouiller un stéthoscope, un tensiomètre ou même un abaisse-langue. Puis vint la réforme au début 2008 et la mue commença par l'indépendance financière accordée aux nouvelles EPSP qui vont maintenant gérer les polycliniques et les centres de santé disséminés à travers le territoire national. Le ministère de tutelle alloua des budgets conséquents et on vit alors que tout commençait à changer. Les polycliniques sont donc gérées par des responsables locaux, la peinture fut refaite, beaucoup de matériel fut acquis, les seringues, le fil chirurgical, les stéthoscopes et tout ce dont ont besoin les médecins, les dentistes, les chargés de la vaccination ou des laboratoires devinrent une denrée qu'on trouve partout pour le plus grand bonheur aussi bien des malades que des médecins ou des infirmiers. Tous ces changements intervenus en un laps de temps, somme toute assez court, fit que le malade se sente déjà à l'aise avant même qu'il soit ausculté par le médecin. Et ceci, non seulement au niveau des polycliniques mais aussi dans les centres de santé où qu'ils se trouvent. D'ailleurs, il nous suffira de jeter un coup d'oeil à Magtaâ Lazreg (Hammam Mélouane) ou à Sidi Hamed (Meftah), pour saisir le vrai sens du changement. Ces deux lieu-dits sont situés dans des régions éloignées, qui ne disposent même pas de transport régulier, dont les habitants souffraient beaucoup avant de pouvoir se rendre là où il y a un médecin. Aujourd'hui, le sol en dalles très propres, les murs recouverts de faïences aux couleurs gaies, les chaises reposantes pour les salles d'attente, et puis le médecin, le dentiste qui dispose de fauteuil moderne font que la santé de proximité n'est plus un vain mot. Les hôpitaux ne sont pas en reste comme en attestent ceux de Meftah, de Blida (ex-Fabor) ou encore de Boufarik. Quand nous nous y rendons, nous sentons que le changement est là et que nous sommes en passe d'avoir des hôpitaux dignes de ce nom. Pourtant, il y a certaines EPSP et certains hôpitaux qui trainent et ne suivent pas le mouvement de manière adéquate. Là «c'est une question d'hommes et de bonne volonté», comme nous l'a affirmé le wali de Blida, lors d'une de ses nombreuses visites au sectur. Bien sûr, tout n'est pas encore vraiment rose et il reste beaucoup à faire, surtout en ce qui concerne certaines mentalités rétrogrades qu'il faudra changer, et M. El-Houari Lamine, le DSP de Blida, déclara en ce sens : «nous mettons tout en oeuvre pour améliorer les prestations, pour réserver le meilleur des accueils aux malades et, surtout, pour rapprocher la santé des habitants où qu'ils soient».