Après avoir longtemps traité par le silence les pratiques peu orthodoxes de certains praticiens activant au CHU de Constantine, plusieurs médecins sortent de leur réserve entre autres le Pr Zerman, directeur du CHU Ibn-Badis qui a affirmé, lors des travaux de la session ordinaire de l'APW tenue, dernièrement, que certains médecins qui pratiquent au CHU orientent les patients vers les cliniques privées dans lesquelles ils exercent eux-mêmes. Cela étant, sur le fond, personne ne veut prendre une position ferme devant cet état de fait qui de plus en plus entraîne le secteur de la santé à Constantine dans un marasme profond. Il a, donc, fallu un signe avant-coureur pour que les langues se délient. Une visite d'inspection effectuée, au mois de décembre dernier, par le wali de Constantine, au secteur de la santé. “Le secteur sanitaire sera remis sur pied dans six mois. Peu importe les moyens, la santé du citoyen passe avant tout”, dira ce dernier. Sous prétexte que les équipements sont défaillants et qu'il y ait une insuffisance remarquée des moyens paramédicaux, quelques médecins orientent leurs patients vers les cliniques privées. Alors qu'ils peuvent d'accéder à des soins gratuits, dans un centre hospitalier public, les malades sont, malgré eux, contraints de s'adresser aux privées qui n'épargnent en rien le portefeuille de ces derniers. Une intervention banale coûterait de 5 à 10 millions de centimes, alors qu'au CHU, elle est gratuite, nous dira Ahmed qui accompagnait son épouse pour se faire opérer de la vésicule biliaire. Avec 70% du montant global alloué au secteur et qui est réservé aux personnels médicaux, on s'attendrait à un minimum de prestations, mais ce n'est guère le cas, à quelques exceptions près… Il y a mieux au service des urgences du CHU de Constantine, où les malades sont confrontés à un véritable marathon pour subir une intervention chirurgicale. Une patiente rencontré sur place nous dira qu'elle doit subir un tas d'examens entre échographie, radiographie et autre bilan sanguin, tout cela au prix fort imposé par des institutions privées parce qu'au CHU, ce genre de prestations n'est réservé qu'à certains privilégiés qui sont, souvent, les plus aisés. Pour en revenir au rapport remis par la direction de la santé, il y avait un manque flagrant en médicaments et que le montant réservé à cette charge ne couvre pas, suffisamment, les besoins du CHU. Ceci a provoqué l'endettement auprès des pharmacies et la résiliation de l'accord entre la Cnas et certains établissements hospitaliers, sans doute, entraîné par une gestion boiteuse. Il est donc nécessaire de mettre en place une batterie de mesures pour apporter un tant soit peu une amélioration à l'ensemble des hôpitaux et centres de soins de proximité, éparpillés à travers la wilaya de Constantine. Lynda Nacer