La semaine dernière, une onzième opération de transplantation rénale a eu lieu au service d'urologie du CHU Oran, que dirige le professeur Attar Abderrahmane. L'opération, qui n'a duré que deux heures, s'est soldée par un succès. Cette prouesse est à mettre sur le compte de toute l'équipe, des chirurgiens jusqu'aux infirmiers, sans oublier le néphrologue, tient à souligner le chef de service. Le donneur, une femme, a déjà quitté le service et le receveur rejoindra son foyer dans les jours à venir. Mais ce qui est notable sur ce plan, c'est que les donneurs sont toutes des femmes. La dernière, âgée de 36 ans, a offert son organe à son frère jumeau souffrant d'insuffisance rénale. Nous ignorons si elle est mariée ou non. Ce sont deux mères qui ont offert leurs reins à leurs enfants lors des deux autres opérations de transplantation réalisées dans ce même service, par la même équipe médicale, à un jour d'intervalle. La jeune Hayat, âgée à peine de vingt ans, disparue dans la nature, ce qui signifie qu'elle se porte bien, porte depuis quelques semaines le rein que lui a offert sa génitrice. On peut dire autant du jeune homme, venu de Sidi Bel-Abbès et qui doit actuellement sa vie normale à sa mère. Il fallait voir le bonheur des deux femmes, partageant la même chambre pendant quelques jours après l'opération. Auparavant, un homme dans la force de l'âge, venu des Hauts Plateaux, a lui aussi bénéficié d'un organe que lui a offert sa propre soeur. Se cantonnant au constat, le professeur Attar relève le fait. Les donneurs de reins sont toutes des femmes. Avec cette précision, cependant: le lien de parenté direct liant le receveur au donneur. Les sociologues et les anthropologues de la santé, spécialité existante au niveau de l'Université d'Es-Sénia, peuvent nous fournir des éléments d'explication de ce phénomène.