Le titre de cet article est la question qui a dominé les débats depuis plus d'une semaine dans les médias satellitaires privés égyptiens à la veille de l'arrivée de l'équipe nationale de football au Caire, annoncé pour ce jeudi 12 novembre, à deux jours de son dernier match qualificatif de la CM 2010 dans le chaudron Cairo Stadium International. Est-ce que les frères égyptiens n'ont-t-ils pas été bien reçus à leur arrivée à l'aéroport d'Alger au match aller avec des roses et des embrassades pour poser cette absurde question ? Jusqu'à ce qu'ils étaient eux-mêmes surpris par l'accueil naturel réservé aux hôtes. La réciprocité et l'hospitalité ne semblent plus de mises chez le frère aîné comme il aime à être ainsi encensé. • LE TRISTE MUR MEDIATIQUE Triste situation et une interrogation stupide au moment où en ce 9 novembre 2009, on commémorait partout en Europe avec un faste sans précédent le 20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin qui a permis à la majorité des pays à se fédérer en l'Europe actuelle. Cet évènement historique était retransmis en direct par les télévisions du monde entier. J'ai bien peur que le 14 novembre prochain, sera la risée du monde entier de notre désunion pour une épreuve sportive entre 22 compétiteurs sur une surface d'à peine 5000 mètres carrés, enflammés par 80 000 spectateurs métamorphosés en de véritables endoctrinés, à la limite de la folie perdant toute raison et exaltés volontairement par certains médias dont les desseins sont sournois. C'est un exemple typique, un cas d'école unique dans les annales du football. Dans le pays d'Oumdounia, c'est un mur médiatique qui s'érige en maître absolu et fait dériver un peuple de son frère. Quelle contradiction avec les festivités européennes qui partagent leur sœur et amie l'Allemagne dans sa fête des retrouvailles de ses deux parties jumelles. Sommes-nous sûr que l'on habite aux portes de cette Europe ? Nos voisins du Nord doivent à coup sûr se poser des questions sur notre devenir et regretter cette pénible proximité. • DES ROSES FANEES Dès que la fameuse initiative des fleurs est venue du journal El-Masry El-youm, de nombreuses personnalités sportives et de la société en général se sont jointes à cette idée qualifiée de civilisée et qui honore ses concepteurs mais tout de suite après ce sont les contres qui se sont élevés et se sont déchaînés pour mener une campagne virulente contre cette idée classée d'hérésie. Il y a même ceux qui prônent l'offre des fleurs mais après le match, pas une minute avant. Ils appréhendent d'être accusés de stimuler davantage la confiance des joueurs algériens. Il faut les déstabiliser par le manquement du bouquet de fleurs. Leur moral doit être affecté et entamé dès qu'ils touchent le sol du pays frère. On ne peut aucunement se mettre contre les plans de maître Shehata. Il ne faut surtout pas sympathiser avec l'Algérien avant la confrontation fatidique. Il faut l'éviter. Ne pas le regarder dans les yeux. Il doit avoir peur, se sentir mal dans sa peau. Il doit être intimidé et terrorisé. Sommes-nous vraiment au 21ème siècle ? Les premiers appuyés par Ahmed Shobeir, la star d'Elhayat TV, qui s'est rendu la semaine dernière à Alger pour se joindre à l'apaisement de la situation catastrophique médiatique générée par ses collègues de Dream TV et de ses soeurs. En effet, l'ancien gardien international et député de son état, a assisté au siège du journal Echorouk, à une rencontre, le plus naturellement du monde, avec ses confrères algériens. Dès son retour en Egypte, l'appareil infernal de ses totalitaires détracteurs, s'est alors mis en branle. Il a été tout simplement broyé, déchiqueté, tailladé sur Dream TV et sur Mehwer Tv par Khaled Elghandour, Mustapha Abdou et leurs acolytes. On a fait même appel à la barre d'accusation ses adversaires animés d'anciennes rancunes. Ils se sont acharnés tels des fauves blessés sur leur proie et ensuite jeté en pâture au châtiment cathodique. Du 100% diffamation en live ! Ainsi, ils l'ont démonté en pièces, l'ont menacé de dévoiler de mauvaises choses sur sa personne s'il ne renie pas à son projet d'accueillir ses frères de façon sentimentale. Dîtes chers lecteurs, sommes-nous dans quelle ère ? Primaire ? Cela me taraude toujours l'esprit. C'est du chantage en direct sur ces chaînes sans aucune moralité ni remords. C'est de la sauvagerie brute. Aucune limite ou ligne rouge ou éthique ne sont admises. Pourvu que l'audimat explose ! Son acte impardonnable a été même traité par ses contradicteurs de haute trahison à sa nation ! S'est-il déplacé dans un pays ennemi en pleine belligérance contre le sien pour être lynché de la sorte ? Heureusement que cette frange de schizophrènes ne représente qu'elle-même. Ces chaînes ont alloué trop de promesses et de mirages à leurs fervents. Au final, la déception risque d'être fatale et les conséquences incommensurables. Certaines de ces chaînes ont sorti la grosse artillerie en passant en boucle des chants patriotiques et non de simples chansons sportives à la gloire de l'équipe comme c'est le cas chez nous. Cette brouille entre les médias égyptiens, qui n'est pas loin de connaître son épilogue, est encore incriminée aux algériens qui sont la cause de tous les maux et de la division de leurs journalistes autour de l'énigme posée en titre de cet article. • LA MALADIE CHRONIQUE DU FOOT Voilà, mes chers lecteurs, comment certains forcenés journalistes ont transformé un match très loin de son cadre, surpassant toutes les bornes impensables. Je n'ai jamais vu ça de ma vie. Nous sommes en face de gens anormaux. Ajouter à cela les implorations à Dieu pour une large victoire contre l'Algérie comme si en face ils vont jouer contre des impies. Peut-être ne croiraient-ils pas que nous adorons le même Dieu. Mais ce sont des tarés me disais-je, pétrifié par une telle révélation. Parler que du foot, respirer l'air du foot, manger en sandwich du foot, dormir avec du foot, ne rêver que de l'illusion du foot, exister dans cette vie que pour le foot, mon Dieu mais ce n'est plus du foot ! Ces médias lourds en ressassent d'idioties et de sottises tous les jours. A mon avis, beaucoup de ces présentateurs, devraient consulter des psychologues et des psychiatres. Quant à mon sort, cela m'a rendu vraiment vomitif de ce foot. Cela constitue une sensationnelle découverte d'une nouvelle maladie chronique au pays qui a vu naître les titanesques pyramides. Les aïeux pharaons de Ramsès II à Toutankhamon ne seront pas du tout fiers de leurs progénitures qui ont inventé cette épidémie. S'il était encore de nos jours, Omr Ibnou El Ass serait sans doute en train de maudire. Son noble projet était l'instauration de la vaste civilisation musulmane qui a enfanté par la suite nos illustres savants que l'universalité les a sacralisés pour l'éternité. Il n'aurait jamais prétendu participer à propager l'islam et sa civilisation de Cordoue à Samarcande, laissant le soin de la transcription à l'histoire. Depuis le soir du 11 octobre 2009, la vie s'est donc arrêtée tout d'un coup et se concentre sur ce désormais 14 novembre en montant crescendo la tension. Pour les médias des rives du Nil, cette date sera la renaissance de l'Egypte. Rien que ça ! Tant mieux si nos frères égyptiens arrivent à sauver des vies humaines menacées par la faucheuse suite à la psychose et à la l'augmentation des cas affectés par la grippe porcine et qui devait faire la une des médias et enclencher un d'état d'alarme et un cabinet de crise dans le pays. Pour le moment c'est la focalisation sur l'Algérie qui concentre le plus d'efforts. • LE BON EGYPTIEN, LA BRUTE ET LE TRUAND ALGERIENS Ne trouvant plus rien à ébruiter, ces chaînes sont donc tombées dans la facilité et la dérive en divaguant et se ressourçant même dans les poubelles de la rumeur de la rue et de l'Internet. Puisque leurs émissions respectives passent à l'antenne en même temps, le principal objectif est de retenir en haleine le plus grand nombre possible de téléspectateurs en colportant tout ce qu'elles trouvent sous les mains. Elles s'en foutent complètement de la crédibilité. Elles savent comment retourner la veste au moment opportun si jamais le vent ne souffle pas dans le sens programmé. C'est un vrai filon commercial pour ces TV certainement en difficultés financières vu l'acharnement continuel et permanent. Elles ne reculent devant rien sauf devant les signaux assignés par leurs commanditaires. Elles présentent tous les jours des Talk-shows d'au moins 3 heures par jour pour de pauvres spectateurs accrochés à leurs moindres chuchotements, en leur miroitant les rêves les plus inimaginables et qui peuvent s'avérer inaccessibles dans la vie réelle. Les accablés sont entraînés dans un vrai cauchemar dont le réveil peut être terrible. En somme, ce n'est que du virtuel en pleine extasie et une frénésie collective. De quoi convertir un simple amoureux du ballon rond en un dangereux fanatique et extrémiste. Droguée et ensorcelé, il ne voit que le triomphe de ses favoris et rien d'autres. Si son équipe perd, ses déboires peuvent se transformer en une situation dramatique surtout pour quelqu'un qui croit, comme par enchantement, à travers ce match, la fin de toutes ses misères journalières. Pourquoi et pour quels buts, ce match, quel que soit son enjeu, aurait-t-il suscité autant de haine, d'agressivité et d'animosité entre deux peuples rassemblés par la race, la langue et la religion ? Par ces temps de disettes, le tristement inconnu Amr Adib est un expert en la matière pour nous répondre. C'est à celui qui rapporte le plus d'insanités et vilipendent le plus ses frères, qui est porté en haut de l'affiche. Comme nos amis excellent dans le cinéma et la comédie, l'Algérien est amplifié dans le rôle du méchant tandis que son frère égyptien joue celui du bon élève, assidu, accueillant et discipliné. Un saint, en quelque sorte. • ELEPHANT MAN Provoquée par les émissions à sensations de ces médias, une réelle vindicte populaire s'est installée sur les bords du Nil à tel point qu'un journaliste algérien du journal Liberté en reportage dans les rues du Caire, a été entouré instantanément par un groupe de passants dès qu'il a décliné son identité comme il le relate dans son reportage. Les passants voulaient le dévisager de plus près, voir ce méconnu. Ils désiraient découvrir cet Algérien dont les médias l'ont mal présenté, comme un ogre, ils l'ont analysé sur tous les plans comme s'il venait de la jungle, ne déchiffrant pas la langue des humains. Cela me rappelle un peu le célébrissime et légendaire film, dans les années 80, Elephant Man de David Lynch. C'est aussi la suite des conséquences désastreuses de ces TV coupables de semer les germes de la violence et de l'incitation à la provocation. • AU SECOURS FIFA ! Depuis la mise en garde de la FIFA, la pression s'est presque brusquement relâchée. Les nerfs se sont glacés. Le retour à la repentance, à la raison et les regrets commencent à affluer de partout laissant derrière une immense blessure très difficile à cicatriser. Cela montre que l'on ne n'arrête pas les agressivités que sous les ordres de la menace d'une tutelle. Cela démontre aussi notre échec à gérer nos problèmes internes sans l'intervention d'une quelconque autorité étrangère. Que se soit en politique ou en en sport, le constat est douloureux à dresser. N'avons pas encore atteint l'âge des adultes et du raisonnement ? Une fois encore, on devrait s'enterrer vivants à cause de la honte. • GUERRE INEGALE DES MEDIAS Cette guerre des médias est inégale avec pas moins de 4 ou 5 chaînes de télévision comme armes de destructions massives. Ces chaînes de TV égyptiennes se sont introduites de force dans les foyers algériens, avec à la clé d'incessantes rediffusions les assimilant à une pure propagande. Et de l'autre côté, on se plaint d'un journal algérien qui ne se vend pas dans les kiosques cairotes mais à télécharger de la toile en format pdf pour le lire dans sa version originale. C'est Goliath contre David. Par conséquent, Echorouk, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est très difficilement accessible pour la quasi-majorité des égyptiens. On n'ose même pas prononcer son nom sur ces chaînes par représailles de lui faire une publicité gratuite comme si on allait le trouver parmi les manchettes à Maydane Ettahrir ! Qui est-ce qui a fait le plus tort en blessant, à la moindre occasion, son frère à quelques milliers de kilomètres du Caire ? La question ne se discute même pas. • DANS LES POUBELLES DES FORUMS Les chaînes satellitaires se sont révoltées contre ce qui se trame sur Internet. Est-ce que les forums de la toile sont devenus leurs seules sources d'information ? Tout le monde admet que sur le web pullulent des milliards et des milliards d'informations émises par n'importe quelle personne lambda habitant la planète. Les forums sont totalement libres. On peut tout trouver de la sérieuse information jusqu'à la plus invraisemblable. Donc ce n'est pas une source fiable sauf celles émanant des sites officiels. Ce sont ces pseudo-médias qui ont armé les jeunes à brûler un quelconque maillot d'une équipe ou fabriquer un team avec des têtes d'actrices et les héberger sur Youtube. N'est-il pas vrai que le drapeau algérien, immaculé du sang des martyrs et des algériens morts au front du Sinaï, ait été brûlé à Port Saïd ? Le confondant peut-être avec celui d'Israël. Il est vrai que de nos jours, un petit bambin de 9 ou 10 ans peut être capable, à l'aide d'un minuscule téléphone portable, de balancer sur la toile une vidéo confectionnée et montée en quelques secondes. Et le tour est joué. La plupart des abonnés de ce type de forums sont des jeunes adolescents. Je ne pense pas que des gens adultes et réfléchis puissent s'aventurer dans ce genre de délinquances. Heureusement que l'arme du crime a été identifiée par des hommes sages tel que le talentueux acteur Salah Essaâdani, héros du mémorable feuilleton « layaly elhilmya », qui a accusé en direct sur Nile Sport ces ultras médias d'avoir allumé les feux de la discorde entre les peuples égyptiens et algériens. Bravo Monsieur Essaâdani pour cette leçon du civisme. • L'AMATEURISME DE DREAM ET DE SES CLONES Ce qui fait le plus mal, ce sont ces chaînes qui possèdent une adresse, un agrément des autorités du pays et qui véhiculent de telles informations qui n'ont aucune envisageable crédibilité. Une chaîne doit être responsable des informations qu'elle diffuse. Ces TV satellitaires ont montré leur amateurisme par ces affaires d'images. Espérons que cette amère expérience leur servira de leçons sinon ce sera leur pure disparition du champ médiatique. C'est à ce moment que le journal Echorouk est intervenu pour démentir ces fausses informations qui ont fait bouillonner la rue algérienne. Le clan des contres demande à ce que ce journal présente des excuses alors que tout le monde connaît celui qui a ouvert les hostilités. Oser comparer un journal de la presse écrite en face de télévisions spécialisées en langues crues, c'est comme si l'on compare, en terme d'armes, un fusil d'assaut à des missiles balistiques. • NOS DEUX HEROS DE SERIES C, TOUJOURS NARCISSIQUES À EUX-MÊMES Des présentateurs comme Mustapha Abdou et Khaled Elghandour ont continué dans leur extrémisme et leur fuite en avant et ne veulent rien savoir sur l'initiative de paix lancée par leurs pairs si j'ose dire. Ils se cloîtrent dans leurs convictions et dans leur chauvinisme primaire. C'est dommage lorsqu'on sait que ce sont deux anciens joueurs ayant connu des victoires et aussi des défaites dans leur carrière. Que ce Mustapha Abdou persiste et signe que même si l'Algérie sera qualifiée au Mondial, il ne le reconnaîtra pas ! Vaille que vaille, l'anti-sportivité jusqu'au bout ! Plus chauvin et extrémiste que Mustapha Abdou, tu meurs ! Mais ils sont en train d'essuyer les plus mauvais moments de leur vie. Leurs fréquents et soutenus prêches sont en train de leur porter malheur. Ce match les a complètement démasqué et ils seront à coup sûr bannis de la mémoire algérienne sauf s'ils arrivent à se repentir. Même la diva Algérienne Warda, puisque son nom symbolise une fleur, n'a pas échappé à leur carnage pour avoir souhaité la victoire de l'équipe de son pays, n'oubliant pas de supporter son pays d'accueil s'il arrive à passer cette échéance. Dans Elhayat TV, Khaled Eldjoundi, le célèbre prédicateur a présenté le match comme le synonyme caractéristique de l'extrémisme dans toutes ses couleurs. Sincèrement, je dois plaindre ces pauvres joueurs égyptiens dans quel climat terrible ils sont en train d'évoluer. Au moindre accroc, ils seront anéantis. Attisés par ces médias, des millions d'égyptiens ne leur exigent que la qualification en bouffant de l'Algérien et pas moins. Ils doivent se surpasser de la première jusqu'à l'ultime minute même s'ils doivent rendre l'âme sur le terrain. Aucun répit n'est permis. Ils ne doivent pas se comporter comme des humains mais comme des robots dopés et aveuglés par leurs xénophobes. • QUELLES LEÇONS À RETENIR ? Ce match doit servir de leçons. Des relations bâties à la sueur du front et de l'histoire par des hommes et des femmes qui se sont tant sacrifiés pour souder les deux peuples et raffermir des liens forts. Ce sont les années 1956, 1967 et 1973 qui sont à retenir le plus dans l'histoire contemporaine commune des deux peuples et non cette malheureuse date du 14 Novembre. Un simple jeu d'un maudit ballon, invité par les Anglais, est en train de dégénérer, faisant beaucoup de mal à nos rapports. Ceci prouve que le sous-développement a encore de beaux jours devant lui. Et puis, est-ce qu'une qualification va changer l'avenir de nos jours ? Certes, elle va procurer aux amateurs un plaisir le temps d'un match ou d'une journée en cas de victoire. Le ventre sera toujours creux. Les vraies batailles sont celles de l'éducation, du progrès, d'une économie saine et forte, d'une université performante et d'une industrie concurrente, créatrice d'emplois et de prospérité. Voilà les vrais défis qui nous attendent. L'Egypte est allée en 1990 en coupe du monde après un match contre l'Algérie qui a fait couler beaucoup d'encre et laissé beaucoup de malaises. Nos frères sont allés quelques jours en Italie le temps de jouer 3 matchs et de rentrer bredouilles au bercail. Une qualification ne doit pas servir à peindre nos tares et nos faiblesses et nous entraîner vers un litige. Elle n'aura un véritable impact que si elle doit être un exemple de réussite, propulsant le pays vers le développement et le progrès. Dans ce cas, vivement alors le Mondial !