L'application de la loi O8-15 sur la mise en conformité et l'achèvement des constructions dans la wilaya de Constantine, dont le dispositif tarde à se mettre en place, ne sera pas du tout aisée si l'on croit les différents intervenants au débat organisé hier sur le plateau de la radio régionale. Selon des chiffres avancés par des responsables du secteur de l'habitat et de l'urbanisme et ceux de la commune, il a été dénombré dans la seule commune de Constantine 54 lotissements, plus de 23 quartiers résidentiels et quelque 16 cités où les constructions illicites et inachevées pullulent, et dont la majorité est située dans le secteur urbain des Mûriers. Les responsables du secteur de l'urbanisme ont avoué qu'ils ne possèdent pas encore de statistiques sur le nombre exact de constructions à régulariser, et que l'opération en cours, lancée le 11 octobre dernier, va dénombrer avec précision. Mais de toute évidence, les quatre brigades de contrôle et d'inspection mises en place pour cette opération et comprenant chacune 3 ingénieurs, auront du pain sur la planche, d'autant plus que certaines constructions ont été érigées sans aucun document, d'autres dans des endroits dangereux, à l'instar de la cité Gammas où des édifices ont été érigés sous une ligne de haute tension de 3O.OOO volts, a-t-on signalé. De toute façon, indiquera le représentant de l'APC, les constructions qui ont été érigées sur les berges des oueds, dans les zones de glissement de terrain, comme c'est le cas pour le quartier des Maquisards et les terrains Kaïdi et Amirouche, seront évacués et détruits. De leur côté, la majorité des citoyens concernés, dont certains ignorent encore jusqu'à l'existence de cette nouvelle loi, ne semblent pas être préparés à cette opération. Pour preuve, les interventions de plusieurs auditeurs concernés qui ont été diffusées en différé sur le plateau, ont montré combien ceux-ci sont désorientés quant au chemin à prendre pour entamer la procédure de régularisation de leurs constructions inachevées. Devant la difficulté de la tâche, ils ont souhaité une aide des pouvoirs publics pour leur permettre d'achever leurs constructions car, se sont-ils plaints, les matériaux de construction, tels le ciment et le fer, sont aujourd'hui hors de prix. Malheureusement pour eux, les différents responsables du secteur invités sur le plateau n'ont répondu que partiellement à leurs questionnements, en leur indiquant les organismes auxquels ils peuvent s'adresser au niveau local pour régulariser leur situation, à savoir les services de l'urbanisme de leur commune, la direction de l'urbanisme, l'OPGI et la direction du logement et des équipements publics (DLEP), car ils se sont limités au commentaire et à l'explication du dispositif de cette loi en mettant en garde les intéressés que celle-ci leur donne un délai de cinq ans pour régulariser leur situation. Reste à dire que l'initiative prise par les animateurs de ce forum, qui ont eu le mérite de poser le problème dans toutes ses dimensions, est à saluer, même si le personnel administratif invité, occupant pour la majorité d'entre eux des rangs subalternes (chefs de service) dans leurs organismes respectifs, n'a pu satisfaire, et pour cause, les légitimes interrogations des intéressés.