L'Algérie est le premier des trois pays du Maghreb à avoir officiellement lancé, depuis hier, à partir du Département de biotechnologie de l'Université d'Oran, son opération «génotypage du diabète de type II». Pourquoi alors le diabète de type II ? Tout simplement, disent les spécialistes, parce que ce dernier représente 90 % des cas de diabète. L'opération, rappelle-t-on, intervient dans le cadre d'un projet du NEPAD intitulé T2D NEPAD/DIABET qui inclue les trois pays du Maghreb, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc. Pour ce qui est de l'Algérie, 5.000 échantillons seront prélevés sur des sujets atteints de diabètes et des sujets sains. Il y sera question d'identifier les gènes responsables du diabète de type II en Algérie. Ceci permettra de faire des diagnostics précoces chez les sujets saints mais qui sont génétiquement prédisposés à avoir la maladie, affirme le professeur Baba Ahmed, chef du Département de biotechnologie de l'Université d'Oran, département qui a abrité, hier, l'atelier consacré à cette opération. Ce génotypage, a-t-il encore expliqué, permettra à l'Algérie d'élaborer sa propre carte génétique et d'identifier les anomalies génétiques du diabète de type II en Algérie. Et d'ajouter : «dans quelques années, il faut s'attendre à une véritable révolution en matière de médication. Pour le traitement de la même maladie, chaque région du monde pourrait disposer d'une médication propre à elle. Une médication adaptée aux types de gènes répandue dans cette région». L'Algérie compte deux millions de diabétiques dont 5O % qui ignorent même qu'ils en sont atteints, selon les spécialistes algériens. Dans le monde, on estime à 246 millions le nombre de diabétiques. Chaque année, 7 millions de nouveaux cas sont enregistrés. Une maladie qui reste plus que préoccupante d'où la pertinence de cette opération de génotypage du diabète de type 2 en Algérie. L'atelier qui lui a été consacré, hier, au Département de biotechnologie de l'IGMO d'Oran, a été organisé en collaboration avec Applied Biosystems (AB) par le biais de son représentant exclusif HTDS Algérie (High Tech Detection Systems), leader mondial des technologies pour l'ADN, les Protéines et fournisseur de plateformes technologiques (expression, génotypage et protéomique). Des experts de l'Etablissement hospitalier universitaire EHU, du centre hospitalo-universitaire CHU, de l'hôpital militaire d'Oran et des Universités d'Oran Es-Sénia et de l'USTO, entre autres, étaient présents à cette rencontre. Au cours de cette rencontre, les participants ont pu échanger les expériences en matière de techniques et d'équipements utilisés en génotypage. Les participants n'ont pas manqué d'exprimer leurs regrets «qu'aucune institution hospitalière ou universitaire de la wilaya d'Oran» ne disposait d'équipements nécessaires pour réaliser ce génotypage.