Des travaux de génotypage du diabète de type II ont été lancés, hier, par des spécialistes en la matière à Oran. Cette opération est la première du genre au Maghreb. Plus de 246 millions de personnes souffrent de diabète dans le monde. Chaque année, sept millions de nouveaux cas sont inscrits au registre de la maladie. L'Algérie n'est pas épargnée par le mal. Le pays compte près de deux millions de diabétiques, dont 50% ignorent qu'ils sont atteints de cette maladie, selon les spécialistes algériens. Par définition basique, le diabète est “est un trouble du métabolisme du glucose qui perturbe le stockage et l'utilisation par l'organisme de ce carburant nécessaire à son énergie. Ce trouble résulte, soit d'un défaut, partiel ou complet, du pancréas à synthétiser l'insuline, soit d'une inaptitude des cellules à utiliser l'insuline pour absorber le glucose”. Au-delà des contraintes, induites par la maladie en matière de confort de vie du malade, le diabète est dangereux par les complications qu'il engendre à court et à moyen terme. D'où l'intérêt qu'accordent le corps médical, les chercheurs et les tenants de l'industrie pharmaceutique à cette pathologie. Parmi les complications les plus redoutées, se placent l'infarctus de myocarde, l'atteinte rénale, la cécité, l'Acidocétose diabétique, état hyperosmolaire… La célébration de la Journée internationale du diabète, le 14 novembre de chaque année, a été l'occasion pour l'organisation, dans le pays, de multiples rencontres sur cette maladie chronique. Ainsi la Fédération nationale des diabétiques, en collaboration avec le laboratoire pharmaceutique Sanofi Aventis, a animé, vendredi dernier à la pépinière de Chéraga, des portes ouvertes sur le diabète. Des professionnels de la santé, principalement des diabétologues, ont répondu aux questions de malades ou de leurs proches. Le laboratoire Merck Serono a profité de la tenue d'une rencontre maghrébine sur le diabète, à l'hôtel Sheraton, pour présenter un médicament, contre cette pathologie, nouvellement enregistré en Algérie, le Glucovance. En référence aux résultats de l'étude UKPDS, cet antidiabétique réduit de 32% les complications liées au diabète et de 39% le risque d'infarctus du myocarde, considéré comme la principale cause de mortalité chez le diabétique. “Ce médicament est indiqué en première intention pour les diabétiques de type II, car les recommandations sont bien établies et le choix de la molécule est bien défini”, a expliqué le professeur Dominique Huet, du groupe hospitalier Paris Saint Joseph, invité du symposium. “Le Glucovance est une association de deux molécules avec un impact certain pour le confort du malade et son observance au traitement”, a corroboré le Dr Boutheina. En conclusion, la directrice générale de Merck Serono Algérie, le Dr Samia Sahali, a insisté sur “l'importance du dépistage précoce et le choix thérapeutique le plus adapté en termes de contrôle et de prévention des complications de la maladie”. Le département de biotechnologie de l'Institut de médecine d'Oran organise, aujourd'hui, un atelier de génotypage du diabète de type II qui affecte près de 90% des cas diagnostiqués, essentiellement des adultes. Cette activité aura lieu sur la PCR en temps réel sur 5 000 échantillons prélevés sur des diabétiques algériens dans le cadre d'un projet scientifique, piloté par l'Algérie, la Tunisie et le Maroc, avec le soutien financier d'Applied Biosystems, leader mondial des technologies pour l'ADN, les protéines et fournisseur de plate-formes technologiques, et son représentant exclusif HTDS Algérie (High Tech Detection Systemes). Cette opération, à laquelle participent des experts des centres hospitalo-universitaires de l'Oranie, se fixe l'objectif de déterminer l'identité du diabète qui existe en Algérie. Le pays est le précurseur en la matière au Maghreb, puisqu'il est premier à entreprendre des travaux sur le génotypage du diabète.