Les importations algériennes sont en hausse de 32 milliards de dollars au terme des dix premiers mois de l'année, en dépit des dispositifs de la loi de finances complémentaire, adoptée en juillet 2009. A la fin de l'année 2008, les achats de l'Algérie à l'international avaient totalisé plus de 40 milliards de dollars, une hausse qui avait inquiété les analystes, craignant un retour à la baisse des réserves de change, actuellement au niveau d'un peu moins de 140 milliards de dollars. En fait, les importations algériennes durant les dix premiers mois de l'année n'ont pas connu de baisse, ni de répit, en dépit des objectifs de la LFC portant réduction de la facture des achats à l'étranger. Et, une des motivations de cette LFC était de réduire les importations de véhicules à travers la fin du crédit à la consommation qu'octroyaient les banques pour les particuliers. Au premier semestre 2009, les importations algériennes de véhicules se sont établies à 133.292 unités contre 171.277 à la même période de l'année 2008, selon des chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes. Cette baisse représente 10,5% en volume. Mais en valeur, les importations de véhicules ont connu une hausse, passant de 128,069 milliards de dinars au premier semestre 2008 à 142,234 milliards de DA durant les six premiers mois de 2009. Pour autant, la hausse des importations algériennes n'a rien à voir avec l'importation de véhicules et autres engins roulants industriels. En fait, la hausse en valeur des importations est le résultat de plusieurs facteurs, notamment la hausse des prix des produits sur les principaux marchés mondiaux des matières premières, mais également une forte explosion des besoins d'importation algériens. Selon le CNIS, le groupe des biens d'équipement industriels occupe le premier rang avec une part de 39,02% du volume global (12,72 mds dollars) en hausse de 24,31%, suivi du groupe des biens d'équipement agricoles avec 198 millions de dollars (33,19%) et le groupe demi-produits avec 25,34%, soit 8,26 mds de dollars, en hausse de 1,01%. Les autres groupes de la structure des importations ont connu des baisses, la plus importante étant celle du groupe des énergies et lubrifiants (-28,28%) pour totaliser 371 millions de dollars, suivi de celui de l'alimentation avec une baisse de 25,75% soit 4,9 mds de dollars, les produits bruts (-18,86%) soit 975 millions de dollars. Cette tendance baissière n'a pas épargné les biens de consommation qui ont reculé de 8,07% pour totaliser 5,12 mds de dollars. Au mois d'octobre dernier, l'excédent commercial a fléchi, soit une baisse de près de 47%, passant de 2,6 milliards de dollars en octobre 2008 à 1,38 milliard de dollars au même mois de l'année 2009. Les exportations des hydrocarbures ont chuté de plus de 28%, passant de 5,5 milliards de dollars en octobre 2008 à 3,9 milliards de dollars en 2009. Quant aux importations, elles ont baissé de plus de 13% passant de 3 mds de dollars à 2,6 mds de dollars. Mais, par rapport à 2009 à la même période, les importations algériennes restent importantes, en dépit de la volonté de l'Exécutif de réduire la facture, notamment celle alimentaire (produits agro-industriels, poudre de lait, céréales, sucre, etc.) de ses achats de l'étranger.