Les mécanismes, décriés par certains importateurs, de la loi de finances complémentaire 2009 ont permis de réduire légèrement, mais pas substantiellement,le volume global des importations algériennes durant les onze premiers mois de l'année. Selon le ministre des Finances Karim Djoudi, qui intervenait hier devant le Sénat, les achats algériens de l'étranger ont atteint 34,9 milliards de dollars à fin novembre dernier. A la même période en 2008, les importations algériennes avaient atteint 36,1 milliards de dollars, soit une baisse de 3% en 2009. Devant les sénateurs, et expliquant les différents chapitres du projet de la loi de finances 2010, le premier argentier du pays précise : «Les mesures de régulation prises lors des lois de finances complémentaires précédentes ont permis de maîtriser les flux d'importation». Le gouvernement Ouyahia, ce n'est un mystère pour personne, tente depuis son installation de maîtriser, sinon de réduire drastiquement le volume des importations, quitte à effectuer des opérations jugées anti-populaires, comme le coup d'arrêt au crédit à l'achat de véhicule aux particuliers. Selon les chiffres des Douanes, l'Algérie a exporté en 2008 pour une valeur de 78,23 milliards de dollars, essentiellement des hydrocarbures, avec un prix du brut en moyenne de plus de 120 dollars. Ces exportations, appréciables d'ailleurs pour l'amélioration des réserves de change de l'Algérie, étaient ainsi en hausse de 30,04% par rapport à 2007, alors que les importations avaient culminé à 39,15 milliards de dollars (+41,71%), soit presque 40 milliards de dollars. A fin octobre dernier, les importations algériennes étaient en hausse de 32 milliards de dollars, en dépit des dispositifs de la loi de finances complémentaire, adoptée en juillet 2009. A la fin de l'année 2008, les achats de l'Algérie à l'international avaient totalisé plus de 40 milliards de dollars, une hausse qui avait inquiété les analystes, craignant un retour à la baisse des réserves de change, actuellement au niveau d'un peu moins de 140 milliards de dollars. En fait, les importations algériennes durant les dix premiers mois de l'année n'ont pas connu de baisse, ni de répit, en dépit des objectifs de la LFC portant réduction de la facture des achats à l'étranger. Car malgré le dispositif de la LFC 2009 sur l'arrêt des crédits à l'achat de véhicules neufs, le volume des importations algériennes reste important comparativement à l'année 2008. Au premier semestre 2009, les importations algériennes de véhicules se sont établies à 133.292 unités, contre 171.277 à la même période de l'année 2008, selon des chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes. Cette baisse représente 10,5% en volume. Mais en valeur, les importations de véhicules ont connu une hausse, passant de 128,069 milliards de dinars au premier semestre 2008 à 142,234 milliards de dinars durant les six premiers mois de 2009. La hausse constante des importations algériennes est, selon des experts, à rechercher au niveau des prix des matières premières, qui ont connu une hausse durant les six premiers mois de l'année, sur le sillage des signes de reprise de l'économie mondiale, après une année 2008 catastrophique. Pour rappel, au mois d'octobre dernier, l'excédent commercial avait fléchi à près de 47%, passant de 2,6 milliards de dollars en octobre 2008 à 1,38 milliard de dollars au même mois de l'année 2009. Les exportations des hydrocarbures ont chuté de plus de 28%, passant de 5,5 milliards de dollars en octobre 2008 à 3,9 milliards de dollars en octobre 2009. Quant aux importations, elles ont baissé de plus de 13%, passant de 3 mds de dollars à 2,6 mds de dollars. Mais, par rapport à 2008 à la même période, les importations algériennes restent importantes, en dépit de la volonté de l'Exécutif de réduire la facture, notamment celle alimentaire (produits agro-industriels, poudre de lait, céréales, sucre, etc.) de ses achats de l'étranger. Les chiffres définitifs de la fin de l'année 2009 devront être plus explicites sur les résultats de la LFC.