Le Conseil national des enseignants contractuels (Cnec) organise aujourd'hui un sit-in devant la résidence d'El Mithak. L'intersyndicale composée du Cla, Satef, Cnapest et Snapap le relayera jeudi pour une démonstration de force devant la bâtisse cossue pour protester contre l'exclusion des syndicats autonomes de la tripartite dans laquelle seule l'Ugta est représentée. Revigorés par une mobilisation sans précédent, ces dernières semaines, les syndicats autonomes notamment ceux activant dans le secteur de l'éducation ont décidé de passer à l'offensive. Hier les contacts se poursuivaient tard dans l'après-midi avec les différents syndicats autonomes pour que cette démonstration de force ait l'impact voulu. Le Conseil national des enseignants contractuels qui se sent «désabusé» par l'attitude de la tutelle qui n'a pas inscrit leur «cas» dans les négociations ayant été menées par trois syndicats autonomes préférant renvoyer la balle dans le camp de la Direction générale de la fonction publique ne lâche pas prise. Contactée, Meriem Maârouf, présidente du bureau national du Cnec, nous a indiqué que «le ministre de l'Education ne veut rien entendre et préfère se dérober à ses responsabilités. Le concours de recrutement devant se tenir en décembre qui nous exclut de facto est une injustice que nous dénonçons vivement. Nous sommes 30.000 enseignants contractuels qui espéraient leur permanisation, après plusieurs années de service. On ne comprend pas cette attitude de la part de la tutelle. Nous demandons notre intégration qui est une revendication légitime. Le sit-in que nous allons organiser est un moyen pour faire entendre notre voix». Pour sa part, l'intersyndicale s'est réunie hier et des contacts ont été entrepris avec d'autres syndicats comme ceux de la santé pour une démarche commune, à savoir l'organisation d'un rassemblement devant la résidence d'El Mithak demain jeudi. Même si certains syndicats à l'exemple du Cnapest ont négocié avec le ministre de l'Education nationale pour l'arrêt de la grève, il n'en demeure pas moins que cette entité syndicale n'en démord pas et dit par le biais de son coordinateur Nouar Larbi «marquer l'événement de manière symbolique». Le Satef affirme «que le gouvernement préfère consulter un syndicat qui n'est pas représentatif sur le terrain». Il en veut pour preuve «le débrayage le plus long de l'histoire de l'Algérie plurielle». Le Cla a lancé un appel à tous les travailleurs de la fonction publique. Dans un document, il précise que «habitué aux faux espoirs que les tripartites précédentes ont nourris afin d'acheter un mécontentement social par un marketing syndical sur des questions légitimes dans le but de légaliser en douceur les véritables revendications qui mettent en gêne les intérêts des décideurs et rentiers de la distribution des richesses, le Cla ne se fait pas d'illusions sur la prochaine tripartite qui se prépare dans le même esprit». Il affirme que «les partenaires de cette tripartite se féliciteront de la réussite du pacte social et économique et surtout de l'amélioration du pouvoir d'achat des Algériens et surtout du développement économique de l'Algérie (remboursement de la dette extérieure, réserves de change, maîtrise de l'inflation, équipe nationale dont tout le monde est fier, etc.), de l'augmentation du SNMG à 15.000 DA avec un aménagement de l'article 87 bis». Et d'enchaîner: «Ils se féliciteront aussi de l'application de la loi pour les employeurs afin de recruter le personnel mis à leur disposition dans le cadre des différentes formules de la DAS (Direction de l'action sociale)». Le Cla considère que «ces trois éléments précédents feront l'objet d'un marketing médiatique comme acquis arrachés par la centrale syndicale en faveur des travailleurs dans l'objectif de nous détourner des dossiers relatifs à la retraite: les lois relatives à la retraite seront modifiées et tous les acquis seront remis en cause, l'annulation de la retraite anticipée et proportionnelle. L'augmentation du nombre d'années de cotisations pour le départ à la retraite de 32 ans à 40 ans, l'augmentation de l'assiette de calcul du montant de la pension de retraite à la moyenne des dix dernières années au lieu des cinq dernières années actuellement». Et d'ajouter que «le droit de grève et d'organisation sera remis en question. Il y aura durcissement et alourdissement des lois relatives au droit de grève et de manifestations et le renforcement des lois permettant le recours à la justice pour réprimer tout mouvement social revendicatif».