Suite à l'appel de la fédération des parents d'élèves au report des examens pour «permettre aux enseignants de rattraper le retard et les cours cumulés», les syndicats autonomes ayant observé la grève ont expliqué que «c'est à l'administration d'organiser le calendrier des compositions, étant donné que le rattrapage des cours a fait l'objet d'un consentement entre les syndicats et le ministère de l'Education nationale». Pour Nouar Larbi, coordinateur du Cnapest, «les parents d'élèves n'ont pas de raison de s'inquiéter puisque le rattrapage se fera de concert avec les services du ministère de l'Education». En ajoutant qu' «une commission nationale de suivi a été installée à cet effet pour parer au plus pressé». Notre interlocuteur a indiqué que «concernant les compositions, nous avons proposé à ce qu'elles se déroulent la première semaine des vacances d'hiver. Les cours seront dispensés le samedi, jour de repos hebdomadaire». Quant aux examens du bac et du BEM, le responsable syndical ne voit pas l'intérêt du report arguant qu' «on peut rattraper les cours perdus sans difficulté». Le SG du Satef, Sadali Mohamed Salem, privilégie la piste du cas par cas. Il a expliqué que «c'est à l'administration d'étudier les possibilités de rattraper les cours de façon à ne pas surmener les élèves tout en veillant à ce que ces cours soient assimilés» en renvoyant la balle dans le camp des établissements scolaires qui «restent les seuls à connaître leurs capacités à dispenser ces cours sans qu'il y ait nécessairement report des compositions ou des examens». En précisant que «le report des examens est une décision qui revient à Benbouzid». Même son de cloche du côté de l'Unpef qui a rassuré les parents d'élèves, indiquant que son syndicat s'attelle à trouver les meilleures formules pour le rattrapage des cours et que le report n'est pas à l'ordre du jour. Quant au Cla qui vient de trancher pour la reprise des cours aujourd'hui, son porte-parole Idir Achour va à contre-courant des autres syndicats autonomes estimant «opter pour la suspension de la grève à contrecoeur» tout en réitérant la volonté de son entité à reprendre «le mouvement de protestation au mois janvier si rien de concret ne pointe à l'horizon» ajoutant que «le Cla n'effectuera pas de récupération et que la situation connaîtra encore des perturbations vu que l'essentiel des revendications n'a pas été satisfait sans oublier que le ministère fait du surplace sans se pencher réellement sur les véritables problèmes qui risquent de remonter à la surface». A signaler que la commission nationale de suivi des cours présidée par le ministre de l'Education nationale installée aux fins d'assurer ces cours dans les meilleures conditions travaille de concert avec les syndicats ayant participé aux réunions avec la tutelle pour l'arrêt de la grève sous conditions. Quant au report des examens, rien n'indique pour l'instant qu'il est à l'ordre du jour à moins d'une nouvelle perturbation pouvant intervenir après le 31 décembre date du dépôt des rapports des commission chargées d'étudier les dossiers du régime indemnitaire, de la médecine du travail et des oeuvres sociales. De son côté, le ministère de l'Education nationale a affirmé dans un communiqué qu' «une large concertation entre le ministère de l'Education nationale, la Fédération nationale des parents d'élèves, les syndicats d'enseignants et les directeurs de l'Education des wilayas, en vue de bâtir un programme de rattrapage qui sera appliqué à l'échelle nationale, dans les conditions pédagogiques les plus normales. Sans recours ni à la précipitation ni à la surcharge». Le communique précise que «pour les élèves, notamment ceux des classes de terminales, les sujets d'examen du baccalauréat ne porteront que sur les cours effectivement dispensés». En ajoutant que «la commission nationale de suivi sera chargée de la progression pédagogique par matière, au niveau de chaque classe et de chaque établissement scolaire, pour déterminer les limites des programmes à partir desquels seront élaborés les sujets d'examen». Le ministère de l'Education nationale qui a fait part de la reprise des cours dans le secondaire après celle effectuée la semaine dernière dans le primaire et le moyen, a constaté que la grève observée à l'appel des syndicats des enseignants a eu pour conséquence «un retard dans le suivi des programmes, dans des proportions différentes, d'une wilaya à une autre, d'un établissement à un autre et même d'une classe à une autre». Après avoir procédé à un état des lieux, aussi précis que possible, particulièrement des classes de terminales, le ministère de l'Education nationale a noté que «ce retard peut être comblé, sans bouleversement des emplois du temps initialement fixés, et cela compte tenu des différentes possibilités d'action à exploiter, d'ici la fin de l'année scolaire». Dans ce sens, la première mesure prise par la tutelle consiste en le report à une date ultérieure des compositions programmées durant la semaine du 23 novembre au 3 décembre 2009. Cette mesure permettra aux élèves de rattraper, d'ores et déjà, une semaine de cours, a souligné la même source, qui ajoute que les autres actions à entreprendre en vue de rattraper le reste des cours perdus sont à exploiter à travers la nouvelle configuration de la programmation annuelle de cours de l'année scolaire. Le ministère de l'Education nationale a rappelé, enfin, que les enseignements durant l'année scolaire en vigueur se dérouleront jusqu'au 25 mai 2010 (l'année passée, ils se sont arrêtés à la mi-mai 2009), ce qui dégagera un gain de temps supplémentaires d'une dizaine de jours.