Le Lycée Emir Abdelkader est un de ces lycées où tous les parents se bousculent pour inscrire leurs enfants. Situé au coeur de la ville de Khémis Miliana, il compte 35 divisions pédagogiques et 1.500 élèves, autant dire un grand établissement. Il a connu des années où les résultats au Baccalauréat ont été parmi les meilleurs de la wilaya. Cependant, d'année en année, les conditions de vie et de travail dans cet établissement ne cessent de se dégrader. Il abrite 420 filles en internat et 200 demi-pensionnaires. Au Lycée Emir Abdelkader, le chauffage est à l'arrêt depuis... 2 années consécutives, un problème de chaudière selon nos informations. L'année dernière au mois de février, la wilaya a été informée de la situation et des assurances ont été données pour qu'une opération soit inscrite au budget complémentaire. Il a été question d'abandonner le chauffage central avec options pour la climatisation. Mais depuis février dernier à ce jour rien n'a été fait, rien n'a été entrepris malgré les promesses et les assurances. La direction de l'Education, notamment le service des équipements, semble ignorer cette situation. Mais comme par miracle, la direction de l'Education de Aïn Defla, ayant eu vent de la colère qui gronde au lycée, a pris attache avec les responsables du lycée mercredi dernier par téléphone et a promis qu'une équipe serait sur place le même jour pour trouver une solution. Samedi, en fin de journée, aucune équipe n'a été envoyée et l'hiver est à nos portes «encore un autre hiver à grelotter ?», s'interroge-t-on. A ce sujet, il faut rappeler que lors de la visite du ministre de l'Education dans la wilaya, Abou Bakr Benbouzid, le problème du chauffage des établissements scolaires avait été soulevé et le wali avait informé l'envoyé du gouvernement quant à l'option pour l'installation des climatiseurs «plus rentables faciles à entretenir et amortissables», avait argumenté le directeur de l'exécutif de la wilaya. Le problème du chauffage n'est pas le seul auquel est confronté le Lycée Emir Abdelkader. Il y a aussi le matériel de cuisine et le mobiliser scolaire. S'agissant de la cuisine «les cuisiniers ont peur de travailler dans ces conditions avec les nombreuses fuites de gaz», a-t-on appris. Les cuisines sont dotées d'une batterie, mais tellement vieille que les cuisiniers n'osent plus mettre en marche de peur de provoquer une catastrophe. Elle a servi 20 années après avoir été récupérée d'un autre établissement moyen où elle avait été mise dans un débarras à la merci des intempéries. Alors, comme il faut continuer à nourrir son monde, les responsables ont été dans l'obligation de recourir aux réchauds à trépied, 3 pour chaque grande marmite. Le personnel de cuisine n'est pas, en recourant à ce système de cuisson, à l'abri des dangers qu'on peut imaginer. Le chauffage, le matériel de cuisine... mais il y a aussi le manque de chaises pour les lycées. Un déficit de quelque 300 chaises scolaires, a-t-on appris. Pourtant, après l'ouverture de plusieurs nouveaux lycées et CEM à travers la wilaya, il y a des internats entièrement équipés qui ont été fermés. «On est en droit de se demander pourquoi ces équipements ne sont pas reaffectés là où les besoins s'imposent», devaient lancer des parents d'élèves.