La meilleure note de la wilaya a été obtenue par la lycéenne, M.Katia, de l'établissement Krim-Belkacem de Draâ Ben Khedda. Le lycée Ouerzeddine Achour se trouve dans la commune de Tizi Ghennif. On en parle car il est, pour la seconde fois consécutive, l'établissement qui a obtenu le meilleur taux de réussite à l'examen du baccalauréat, édition 2010. Un taux de 94, 22%: un record! La wilaya de Tizi Ouzou s'impose, elle aussi, pour la troisième fois consécutive, au premier rang dans les résultats du même examen. 79,31% de réussite; une prouesse jamais égalée dans les annales de l'Education nationale. Plusieurs lectures peuvent être faites à la lumière des chiffres qui ressortent de la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou. Le meilleur lycée n'est pas obligatoirement situé dans la commune la plus riche. Deuxième point à relever: les filles écrasent les garçons. En effet, sur les 9714 élèves admis, 6627 sont des filles. Un record jamais égalé dans l'histoire. Un point qui fait l'unanimité à ce sujet est que l'avenir appartient désormais à la frange féminine. Relevons à cet effet, que la meilleure note de la wilaya a été obtenue par une lycéenne de l'établissement Krim-Belkacem situé à Draâ Ben Khedda. M.Katia a décroché son baccalauréat avec une note de 18,02/20. La qualité des résultats obtenus se caractérise également par des mentions avec lesquelles les lycéens de la wilaya ont obtenu le sésame des études universitaires. Sur ce chapitre, il convient de signaler que quelque 4729 ont eu une note supérieure à la moyenne, c'est-à-dire un Bac avec mention. Par ailleurs, hier, à travers les villages et les villes de la wilaya, les signes de la satisfaction étaient apparents sur tous les visages. Les parents comme les élèves ont poussé un gigantesque ouf de soulagement. La crainte d'une débâcle n'a pas lâché les coeurs pendant toute l'année scolaire. Pour en connaître davantage sur cet état d'esprit nous avons conversé avec des enseignants, des élèves et des parents. Le satisfecit est éloquent. Dans la ville de Tizi Ouzou comme dans ses villages, les cafés réservaient souvent des boissons offertes aux clients. «Aujourd'hui, les boissons sont offertes, quelques parents ont voulu les payer pour fêter la réussite de leur enfants au Bac» nous répondait, un serveur dans un café au Bâtiment bleu. Le geste est identique dans les cafés des villages. La liesse était générale. Certains parents n'ont pas hésité à convoquer le disc-jockey pour fêter l'exploit de leurs enfants. «Je suis heureux pour mes élèves. Ils ont eu beaucoup de problèmes durant l'année scolaire. C'est bien qu'ils réussissent, ça leur ouvre les portes des études supérieures», s'exprime un enseignant rencontré devant le lycée de Boudjima. «Au moins comme ça, à l'université, chacun est responsable de son cursus. Avec autant de semaines de grève je ne croyais pas pouvoir passer mon Bac», s'exclamait Hayat qui a obtenu son Bac avec 14/20 de moyenne. A Tigzirt, c'est la même ambiance. Après un stress qui a duré des mois, les élèves sont libérés à présent. «Je vais passer quelques semaines à la mer avant de commencer les études à l'université», se promettait un élève du lycée Bessalah, situé dans la même ville. A Aïn El Hammam, à Azazga, à Draâ El Mizan, et à Draâ Ben Khedda, les lycéens étaient aux anges. Une certaine fierté se lisait chez les parents. Sur le classement de la wilaya de Tizi Ouzou, les élèves comme les parents et les enseignants étaient unanimes. «Nous pouvons être mieux. Nous avons obtenu la première place malgré tous les tourments que connaît la wilaya», nous dit gravement Ahmed, père d'une fille qui a obtenu 17/20. L'insécurité a, en effet, nui gravement au cursus scolaire des enfants. «Vous savez, les enfants sont sensibles à ce qui se passe dans leur entourage. Les grèves, les kidnappings, les agressions au milieu des cours des établissements sont autant de facteurs qui alimentent le malaise dans le milieu scolaire». Toutefois, il est aisé de relever que la délinquance dans les établissements a largement baissé depuis la dernière année scolaire. Par ailleurs, il est à noter que les grèves de cette année qui ont paralysé les écoles durant plusieurs semaines ont poussé les parents à tirer la sonnette d'alarme. Une pression qui a contraint les enseignants grévistes à mettre un terme à leur débrayage à quelques semaines de l'examen fatidique. Bon gré mal gré, les lycéens ont repris le chemin de l'école. La peur d'un ratage était grande. Il ne restait plus de temps pour poursuivre les programmes convenablement. «C'est un miracle. Nos enfants n'ont pas eu le temps de préparer le Bac. C'était pareil pour tous les lycéens de notre pays», affirme un autre parent d'élève. Enfin, avec cette première place pour la troisième fois consécutive les lycéens de la wilaya de Tizi Ouzou ont prouvé que les études ne dépendent pas toujours des moyens et des conditions préétablies. Les moyens ne sont pas toujours un préalable pour obtenir des résultats satisfaisants. Un clin d'oeil à Fouroulou, ce fils du pauvre qui a eu accès à l'instruction dans des conditions lamentables. Autre point qui s'impose: les filles dominent le milieu scolaire. Une situation au présent qui promet un avenir pour la frange féminine.