Le problème du manque de distributeurs de courriers (facteurs) à Oran prend des proportions inquiétantes et ce ne sont plus les localités avoisinantes du chef-lieu de wilaya qui en souffrent, mais plusieurs quartiers sont actuellement touchés à l'instar de Maraval où les habitants de la rue Soufi Zoubida signalent l'absence du facteur depuis plusieurs mois. Ces derniers précisent que depuis le décès, il y a quelques années, de l'ancien agent, la distribution du courrier s'est faite irrégulièrement, notamment après que le remplaçant aurait, semble-t il, remis son tablier. Depuis ce temps et durant plus de quatre mois, soutiennent-ils, cette mission a été abandonnée et nombreux ont été les citoyens qui ont été lourdement pénalisés. La désignation d'un nouveau facteur sensé faire le même itinéraire que les précédents semble, selon nos interlocuteurs, très aléatoire, du fait que la charge de travail est importante, voire inhumaine. Ceci a même contraint le facteur d'organiser dans le temps sa tournée et de ne passer, à titre d'exemple, qu'un jour sur deux dans telle ou telle rue. Et d'expliquer que si par le passé, Maraval était un quartier résidentiel, depuis une dizaine d'années il a changé de vocation pour devenir commercial d'où l'important volume de courrier à distribuer. Plusieurs habitants du quartier, comme c'est le cas de bien d'autres, iront même jusqu'à aller demander le courrier au centre de distribution sis à la cité des Amandiers. Mais cette alternative ne saurait durer, étant donné qu'il s'agit de renforcer le personnel affecté à cette mission de service public. Sur ce plan, les quelques facteurs rencontrés s'accordent à dire qu'ils exercent dans des conditions de travail inadéquates. «Par conséquent, le recours à une sélection de courrier dit «urgent» est la seule solution pour ne pas pénaliser les usagers et parfois, je me limite à faire la moitié du circuit alors que l'autre est reportée pour demain». Interrogés sur l'initiative prise par Algérie Poste dans le but d'équiper les facteurs en motocycles, ils estiment que la solution ne réside pas dans la mécanisation, mais dans le recrutement et en nombre des distributeurs de courrier sachant que la centaine d'agents affectés à cette mission n'arrivent plus à satisfaire à une demande en continuelle croissance. Cette carence est reconnue au niveau des centres de tri qui avancent que des citoyens viennent quotidiennement récupérer leur courrier faute de facteur. Mais, la première explication qui nous parait plausible revient au fait que cette situation est une répercussion directe de la mesure prise à l'échelle nationale par l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), qui a retiré le certificat d'enregistrement à sept distributeurs de courrier postal pour « absence totale d'activité ». La décision de retirer ces certificats d'enregistrement fait suite à des rapports établis en 2007 sur la situation des opérateurs postaux. L'ARPT s'est en effet basée sur « le compte rendu d'investigation administrative établi le 22 décembre 2007 par la direction de la Poste sur la situation des opérateurs relevant du régime de la simple déclaration » pour prendre sa décision.