L'agence de Constantine de la Caisse nationale de retraite (CNR), en collaboration avec l'union de wilaya de l'UGTA, a organisé, hier, à la maison du syndicat de la ville, une journée d'information et d'explication sur les mesures prises lors de la dernière tripartite et leurs retombées sur les retraités. Pour le directeur de la CNR locale, M. Benhlilou, l'abrogation du dispositif de facilitation de départ à la retraite avant l'âge légal, instauré par l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997, ne concerne que les travailleurs qui ne réunissent pas les conditions d'ouverture du droit à la date de son abrogation. Autrement dit, les travailleurs qui remplissent les conditions d'ouverture du droit (âge et durée de travail) pour le bénéfice d'une pension de retraite proportionnelle ou sans condition d'âge, pour 32 ans d'activité avant cette date, continueront d'en bénéficier même après l'abrogation de la l'ordonnance en question. Abrogation qui peut d'ailleurs intervenir dans 6 mois ou plus. Mais ce qui est certain, c'est que ceux qui y ouvrent droit pourront le faire à n'importe quel moment même après la suppression de l'ordonnance 97-13. Pour ce qui concerne la revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG) de 12.000 DA à 15.000 DA, à partir du 1er janvier 2010, le montant minimum des pensions des retraites passera de 9.000 DA à 11.250 DA par mois, soit un relèvement de 2.250 DA. L'augmentation touchera aussi les anciens moudjahidine retraités, qui verront leurs pensions relevées de deux fois et demi le SNMG, etc. Toujours selon le même conférencier, le nombre de retraités que gère son agence se monte à 82.000 pensionnaires, dont 20.000 rentrant dans le cadre de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge avec 32 ans d'activité, pour un montant de 100 milliards de centimes par mois. Dans son intervention, M. Bouchagour, dirigeant de la fédération des retraités (FNTR), chargé de la coordination des wilayas de l'Est du pays, dira que cette abrogation est une ancienne revendication de son organisation, qui a toujours dit qu'il appartient à l'Etat de prendre en charge cette catégorie de retraités et non la CNR ou alors l'abroger. Selon lui, cette retraite proportionnelle et sans condition d'âge a coûté pas moins de 3.500 milliards de centimes à la caisse des retraites, ce qui est énorme et de plus menace à tout moment ses équilibres financiers. Lors des débats qui ont suivi, plusieurs travailleurs actifs qui ont pris la parole n'ont pas manqué de contester cette suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge. Leur argument est qu'il s'agit là d'un acquis des travailleurs et que s'il y a des difficultés, c'est à l'Etat de dégager une solution, mais celle-ci n'est vraiment pas la plus indiquée, ni la bonne.