La polémique qui a enveloppé, jusqu'au bord de l'asphyxie, le lancement des travaux du projet du tramway de Constantine, il y a de cela un peu plus d'une année, s'est considérablement estompée, mais les difficultés ne se sont pas pour autant entièrement effacées. Aujourd'hui, c'est le terrain, terriblement accidenté, qui se trouve au coeur des appréhensions. «Des inconvénients qu'on ne peut pas prévoir, pourraient freiner l'avancement des travaux, et perturber les délais de livraison du tramway, prévue dans 31 mois à partir du 26 octobre 2008», a laissé entendre le premier responsable de la société italienne (PIZZAROTTI) en charge de la réalisation du projet en question, lors d'une récente rencontre d'évaluation technique. «Au fur et à mesure de l'avancement des travaux, l'on se trouve confrontés à des difficultés imprévisibles, qui nous obligent à opérer beaucoup de corrections», soulignent d'autres techniciens dans le même sillage. Des remarques du genre, qui s'insèrent timidement dans les allocutions des intervenants, afin de ne pas froisser l'optimisme, ont ponctué cette rencontre, où l'on a annoncé que les travaux d'exécution de ce projet structurant, dont le coût est évalué à 330 millions d'Euros, laisse quand même espérer « une montée en puissance, qui doit atteindre son rythme de croisière dans les prochains mois, pouvant au bout faire tenir le pari de livrer le tramway au délai fixé », comme le souligne pour sa part le wali. Dans ce contexte, on apprendra que toutes les déviations des réseaux ont été effectuées, et que 111 pieux ont été réalisés tout au long du tracé de la ligne du tramway, en sus des 400.000 mètres cubes de déblais qui ont été dégagés lors des travaux de terrassement sur la voie. Cependant, faut-il le souligner, les travaux sont pleinement engagés uniquement au niveau du stade 'Benabdelmalek'' et sur le tronçon qui va de la zone industrielle jusqu'à la station de dépôt de la cité Zouaghi, un espace assez ouvert, sans trop de contraintes, permettant une évolution assez rapide des travaux. Le plus dur est laissé pour la fin. En effet, l'entame de la prochaine phase du chantier au centre ville, prévue pour les premiers mois de cette année 2010, fait peser beaucoup de craintes. L'intervention en zone urbaine peut constituer un véritable casse-tête pour les responsables en charge de l'exécution du projet en question. « Jusqu'à présent, les travaux n'ont pas causé trop de désagréments aux citoyens », comme l'a noté le wali, mais une fois entamés à l'intérieur de l'espace urbain, les problèmes ne manqueront pas. A commencer par les déviations de la circulation, qui vont certainement créer une paralysie quasi totale sur les routes. Dans le but de remédier un tant soit peu aux embouteillages monstrueux, le chef de l'exécutif local a installé une commission de facilitation du déroulement des travaux de réalisation du projet du tramway, dont la mission est aussi celle de «trouver des solutions pour faciliter la vie quotidienne sans pour autant freiner l'avancement des travaux». A ce niveau, les autorités locales misent essentiellement sur la sensibilisation de la population, afin de tempérer les mécontentements qui résulteront des désagréments en question. «Le tramway, dont le trajet sur 8 kilomètres va du centre-ville jusqu'à la cité Zouaghi, et qui sera prolongé vers la nouvelle ville Ali Mendjeli, ne manquera pas de transformer totalement le paysage de la ville des ponts, et apportera tous les bienfaits du confort et de la modernité », n'a-t-on pas cessé de répéter. Dans ce sillage, on relève que « le tramway, qui devrait transporter 6000 passagers par heure, avec une rame de passage toutes les 3 minutes au niveau des 11 stations qui jalonnent son trajet, apporterait beaucoup de bienfaits dans les déplacements des citoyens». En attendant l'arrivée des rames du tramway, le wali annonce sur un air de défi que «le tour inaugural aura lieu au premier semestre de l'an 2011».