Les femmes enceintes ne se bousculent pas pour se faire vacciner contre la grippe A et certaines structures sanitaires à Alger n'avaient enregistré au cours de la matinée aucune vaccination de cette catégorie, durant toute la matinée d'hier, première journée de l'opération de vaccination contre le virus A/H1N1 pour les femmes enceintes, et qui doit concerner 650.000 futures mamans, à travers le territoire national. A la polyclinique d'Abderrahmane Mira, à Bab El-Oued, du moins pour cette première journée de vaccination, aucune femme enceinte ne s'est fait vacciner durant la matinée. Pourtant, la polyclinique en question est très fréquentée par les habitants de Bab El-Oued et d'Alger-centre. Le personnel médical ne parle pas de réticence, mais explique cette situation par le fait que cette journée est réservée à l'organisation de l'opération. «On doit tenir compte du nombre des femmes à vacciner durant la journée», explique un agent de santé qui précise «qu'il n'est pas question d'ouvrir un flacon qui contient 10 doses pour une ou deux femmes enceintes seulement». Il poursuit «si on n'atteint pas une moyenne de plus de 5 femmes par jour, on travaillera sur la base de rendez-vous en essayant de regrouper davantage les femmes qui veulent se faire vacciner». Le même constat a été fait, hier, jusqu'à midi, au centre sanitaire de Zoudj Ayoune, à la Basse Casbah. Là, le personnel de santé affirme que l'opération commencera progressivement aujourd'hui, car ça coïncide avec la journée de mercredi réservée habituellement à la vaccination des enfants et au cours de laquelle «les femmes enceintes seront mieux informées». Une femme enceinte de 5 mois, rencontrée non loin du centre sanitaire, nous a affirmé qu'elle n'était pas au courant du début de la campagne de vaccination. Interrogée, si elle va se faire vacciner, elle répond «non» et affirme que «beaucoup se dit sur les effets secondaires du vaccin contre la grippe A». Elle poursuit «certes, je ne suis pas spécialiste mais un médecin de mes connaissances m'a déconseillé cette vaccination, qui pourrait avoir des conséquences sur ma santé après 4 ans». Interrogée, si elle avait demandé des conseils auprès de son médecin traitant (gynécologue), elle répond «non, je n'ai pas demandé à mon gynécologue, mais lui, non plus, ne m'a pas recommandé ce vaccin». Une autre femme enceinte que nous avons croisée sur notre chemin, dit elle aussi refuser de se faire vacciner. Elle explique sa réticence par le fait «qu'elle a entendu dire que le vaccin en question provoque le diabète !». Elle ajoute qu'elle n'a pas demandé à son médecin, s'il était nécessaire ou pas de se faire vacciner. «Mon gynécologue n'a pas évoqué cette histoire de grippe durant mes précédentes consultations».