Pas un seul instant de doute, même durant les moments critiques du match. Une telle combativité et une telle fraîcheur ne peuvent mener qu'au succès... final. En plus des cafés-bars habituels, diverses associations algériennes de Belgique, telle l'AIB, une association regroupant les jeunes Algériens vivant en Belgique, ont loué des salles pour chanter jusqu'au bout (et soutenir) les Fennecs qui affrontaient la redoutable équipe de Côte d'Ivoire. Emblème national, écharpes, tee-shirts, casquettes... Bruxelles s'est mise à l'heure d'Alger. Chose pour le moins surprenante, presque personne n'a douté de la victoire du onze national. Et ce deuxième but de la Côte d'Ivoire à 2 minutes de la fin du temps réglementaire ! Rien à faire, ils ont continué à hurler, chanter «One, two, three ! Viva l'Algérie !». A danser et... 3 minutes plus tard, égalisation des Fennecs ! Délire ! Sono à pleins tubes, derboukas et you-yous, larmes pour les plus émotifs et prières pour les plus nerveux. Les prolongations de jeu ont été indescriptibles. Personne n'entendait personne. You-yous des femmes, danses et jusqu'à ce jeune qui n'a pas arrêté de crier «Yahya Boumediène !». Allez-y comprendre où il était, lui. Il n'a pas perdu la tête, il a ressuscité l'Algérie d'antan, l'Algérie du respect, du courage et de la bravoure. A moins que ça soit cette équipe sur un terrain à Cabinda, en Angola, qui a ressuscité l'Algérie qui gagne. Et puis, arriva ce qui devait arriver tant les protégés de Saâdane livraient bataille de titans: et de trois ! Les bras se tendent vers les écrans de télés, les embrassades, les danses et «One, two, three ! Viva l'Algérie !». Jusqu'au bout du match et bien après. Au centre-ville, la place de la Bourse a été élevée «place de rassemblement et de ralliement» des Algériens depuis le match Algérie-Egypte de Blida. Cortèges de voitures aux couleurs nationales, klaxons, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes se sont retrouvés pour fêter et saluer la délivrance et la victoire. Depuis le dernier match contre le Mali, comme une évidence chez les Algériens, la défaite n'était pas de mise dans les têtes et les coeurs. «Ils ont du punch, ils sont combatifs et jouent jusqu'au bout les matchs. Ils ne peuvent que gagner», a toujours expliqué Salah, respecté pour ses analyses du football. Le goût de la victoire chez nos compatriotes a été savouré si intensément parce qu'ils n'y ont jamais douté. Bruxelles a résonné aux sons et couleurs de l'Algérie jusque tard, tard le soir. Et maintenant à nous la finale ! Avec une telle combativité et présence sur le terrain, quelle que serait la suite, vous êtes des héros parce que vous avez joué jusqu'aux limites de vos possibilités. Merci, merci et bravo !