A la veille de l'ouverture des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a réitéré la position officielle de l'Algérie, vis-à-vis du dossier du Sahara occidental, affirmant que l'Algérie, tout comme les Nations unies, souhaite que ces discussions, qui sont préliminaires au 5ème round de négociations, puissent être des discussions substantielles et productives. Invité, lundi, de l'émission « Questions d'actu» de la chaîne de télévision nationale Canal Algérie, M. Messahel a indiqué qu'il s'agit d'une réunion informelle qui se tiendra entre les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, dans le cadre de la mise en oeuvre des dernières résolutions des Nations unies, rappelant que dès 2007, le Conseil de sécurité de l'Onu avait pris acte des deux initiatives qui ont été proposées, celle du Front Polisario et celle du Maroc. «Cela veut dire que les deux parties doivent aller au fond de la question et essayer réellement de rechercher une solution qui doit promouvoir l'autodétermination sur la base des propositions qui sont faites par l'une et l'autre des deux parties », a-t-il ajouté. Le ministre a réaffirmé que l'Algérie a toujours appelé à la négociation entre les deux parties et la mise en oeuvre de toutes les résolutions des Nations unies. Dans ce dossier, la promotion de l'autodétermination du Sahara occidental est fondamentale, a-t-il dit, considérant l'autodétermination du peuple sahraoui comme «un droit sacré». Il a fait savoir que l'Algérie et la Mauritanie, en tant que pays voisins du Maroc et du Sahara occidental, assistent aux différentes rencontres tenues entre les deux parties en conflit «en qualité d'observateurs», ajoutant qu'ils sont sollicités « à chaque fois qu'il y a des questions intéressant directement l'Algérie ou la Mauritanie, comme par exemple celles relatives au statut des réfugiés ». M. Messahel a annoncé, à cette occasion, qu'il représentera l'Algérie à la prochaine réunion informelle entre les deux parties en conflit le 10 et le 11 février près de New York. Abordant la question liée à la situation dans la région du Sahel, Messahel a affirmé que la véritable menace dans la région provient du terrorisme. Il a, à l'occasion, appelé les pays voisins à renforcer, sur le plan bilatéral, la coopération dans les domaines notamment judiciaire et d'échanges d'information pour lutter efficacement contre ce phénomène. Il a en outre appelé à créer « des synergies dans tous les pays voisins et, surtout, une responsabilité de chacun d'entre nous à lutter efficacement contre le phénomène du terrorisme». Le ministre a tenu à préciser que la stabilité des pays du voisinage, que ce soit la Mauritanie, le Mali ou le Niger, « fait partie de la stabilité de toute la région », affirmant que l'Algérie a toujours été préoccupée par la stabilité des pays voisins. Interrogé sur la demande africaine de la réforme du Conseil de sécurité, il a rappelé que l'Algérie figure parmi les pays ayant été rédacteur de la résolution qui réaffirme la revendication africaine de deux postes permanents avec droit de veto et 5 postes non permanents. A propos du récent sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, et à propos de la question des conflits en Afrique, M. Messahel a affirmé que « l'Afrique doit prendre elle-même le leadership en matière de règlements des conflits. Il doit y avoir aussi un agenda commun pour les acteurs internes et de voisinage et pour ceux internationaux ».