La France et les Etats-Unis ont adopté une position alignée sur l'approche marocaine concernant le Sahara occidental, a affirmé Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. « L'Algérie rappelle à ces deux pays qu'ils font partie des Etats responsables du maintien de la paix dans le monde », a souligné M. Messahel dans un entretien au quotidien Al Khabar de lundi. Le ministre a, dans ce cadre, estimé « étrange que les déclarations des responsables des deux pays soient en contresens de la légalité internationale ». Il a appelé la France et les Etats-Unis à jouer « leur rôle en tant que pays soucieux du rétablissement de la paix dans le monde et du respect de la charte de l'ONU », d'autant, a-t-il ajouté, qu'ils sont tous deux « membres du Conseil de sécurité, lui-même n'ayant cessé de recommander le respect du principe d'autodétermination au Sahara occidental ». Evaluant le rapport de Ban Ki-Moon, secrétaire général de l'Onu, sur le conflit au Sahara occidental, M. Messahel a rappelé la recommandation 47 contenue dans ce rapport et qui met en avant les négociations entre les deux parties du conflit et le principe d'autodétermination dans les territoires occupés. « Cette recommandation constitue la base d'un règlement réel et juste de cette question », a dit M. Messahel. Il ne s'agit pas là de la position de l'Algérie, mais de celle des Nations unies, a-t-il encore insisté. M. Messahel a, par ailleurs, précisé que « ce rapport présente trois importantes propositions portant sur l'ouverture sans conditions préalables de négociations entre le Maroc et le Front Polisario, un règlement juste et mutuellement acceptable et l'engagement de négociations dans la perspective de l'autodétermination ». Au titre du même dossier, il est à signaler, en revanche, que Van Walsum, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies a exprimé à New York son « espoir de voir le Conseil de sécurité adopter une résolution en conformité avec la recommandation du secrétaire général qui encourage des négociations directes en vue d'atteindre une solution politique mutuellement acceptable, garantissant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Revenant au cours d'une conférence de presse sur le rejet par le Maroc du Plan Baker, M. Van walsum s'est dit « surpris » par l'absence, depuis 2004, de réaction de la part du Conseil de sécurité à ce rejet. S'agissant des propositions du Front Polisario et du Maroc, l'envoyé personnel les a considérées comme « des développements positifs » en ce sens qu'elles indiquent que « les parties sont prêtes à entamer des négociations directes sous les auspices de l'ONU », relevant que chacune des propositions contient des conditions préalables. M. Van Walsum a, par ailleurs, rappelé que le secrétaire général de l'Onu avait noté, précédemment, que « de telles négociations ne peuvent s'ouvrir sans que le Conseil de sécurité ne précise clairement que l'exercice du droit à l'autodétermination constitue le seul objectif accepté de ces négociations ».