Le vol des tampons de regards d'égouts ne cesse de prendre de l'ampleur, sans pour autant susciter de réactions appropriées des services concernés. Chaque mois, entre 10 à 15 tampons disparaissent de nos rues, soit presque 200 tampons par an, causant des préjudices financier à la collectivité estimés entre 150 et 200 millions de centimes. Ce sont là les statistiques officielles de la commune d'Oran. Le préjudice est davantage plus grand si l'on tient compte des vols commis régulièrement dans l'ensemble des communes de la wilaya. Pourtant, il ne s'agit pas là d'un fait nouveau, puisque les premiers vols datent de plus de cinq années. Très prisés pour leur valeur marchande, les tampons en fer ou en fonte de marque «Ducros», ont presque disparu des bouches d'égouts, devenus de véritables pièges pour les automobilistes et les piétons. Un commerce juteux qui profite aux petits revendeurs, mais aussi et surtout aux receleurs et leurs relais, ne semble pas inquiéter outre mesure, les responsables concernés à tous les niveaux. Sinon comment expliquer qu'un phénomène qui s'inscrit dans la durée, ne fasse pas l'objet d'une attention particulière de la part des responsables, partant du constat que le circuit par où transite «cette marchandise» est connu par tout le monde. «Ces tampons de bouches d'égout atterrissent généralement dans les grands marchés de la ferraille à l'image de celui de Chteibo», affirment de nombreux habitants. C'est dire que il ne s'agit nullement d'un secret et que des dispositions peuvent être prises en aval et en amont pour barrer la route à ce trafic. Les vols sont généralement commis de nuit ou avant le lever du jour, par des groupes de jeunes utilisant souvent des charrettes ou des hippomobiles pour transporter leur «butin». Outre la commune d'Oran, des sources proches de la commune de Bir El Djir nous ont indiqué que plus d'une centaine de tampons de regards fraîchement installés sur les principaux boulevards et chaussées ont été volés, dernièrement. Pour leur part, les responsables de la division de la voirie et de la circulation (DVC) de la commune d'Oran indiquent que la majeure partie des quartiers de la ville sont la cible des voleurs mais les quartiers les plus touchés sont ceux de Ibn Sina et Petit Lac. Pour éviter d'éventuels accidents, ce sont généralement les citoyens qui interviennent en posant de pneus usagés ou de fûts vides sur les bouches béantes pour attirer l'attention des automobilistes et des piétons. Conscients de l'énorme préjudice, les services de la SEOR, ont pris les dispositions qui s'imposent. Depuis quelque temps les habitants d'Oran ont remarqué l'installation de tampons de regards et bouches d'égout qui n'ont, curieusement pas été volés, justement parce qu'ils ne contiennent pas le fameux métal. Des sources proches de la commune d'Oran nous ont indiqué que la SEOR a entamé une vaste opération d'installation de tampons de regards et bouches d'égout fabriqués en résine étanche et faciles à installer. Les mêmes sources qui rappellent que la SEOR prend en charge le problème de l'assainissement, compte installer entre 15.000 à 20.000 tampons, d'ici 2013. Une initiative qui doit inciter les responsables de la commune à agir dans ce sens. Sur ce point précis, le directeur de la DVC affirme que des séances de travail ont été tenues avec l'ensemble des services concernés et il a été décidé de recourir à l'installation de tampons spécialement conçus et impossibles à arracher. Les tampons volés et ceux en fer toujours en place seront remplacés au fur et à mesure. En attendant, ceux qui s'enrichissent de ce commerce n'hésiteront pas dégarnir toutes les artères et coins de rues des tampons encore en place. Pour les responsables de la commune, le citoyen a aussi une part de responsabilité. «Il s'agit aussi d'une question de civisme. Le citoyen doit s'impliquer totalement et intervenir lorsqu'il constate un vol, en avertissant les services de police», indiquent nos interlocuteurs.