Chamboulement total dans les programmes de vols à destination d'Europe, en raison du nuage de cendres émis par un volcan en Islande qui a paralysé les transports aériens d'Europe. L'annulation des vols a été maintenue pour la journée du samedi 17 avril à destination des aéroports du nord de l'Europe et de certains du sud du continent par la compagnie aérienne nationale d'Air Algérie. La persistance de la forte activité volcanique dégageant un nuage de cendres préjudiciable à la circulation aérienne a incité Air Algérie, à l'instar des autres compagnies aériennes, à maintenir les avions cloués au sol jusqu'à nouvel ordre. En conséquence, «la fermeture par les autorités des aviations civiles des espaces aériens et des aéroports d'Europe du Nord est maintenue. Elle est actuellement étendue au sud de l'Europe», a signalé la compagnie, qui a tenu à informer les passagers que des dispositions d'annulation des vols ont été prises pour la journée de samedi comme cela a été le cas vendredi. A cet effet, elle «continuera d'informer régulièrement, par le biais de sa cellule de crise mise en place à cet effet, de l'évolution de cette situation». Une situation qui sera débloquée dès la réouverture des espaces et des aéroports concernés avec la mise en place de capacités supplémentaires. Dans ce sens, elle informe que «des vols additifs sont d'ores et déjà prévus vers le sud de l'Europe à destination des aéroports encore ouverts», précise le communiqué. Air Algérie rassure ses clients qui ont dûment réservé sur les vols concernés par ces annulations qu'ils seront exonérés du paiement de pénalités pour le changement de réservation à une date ultérieure. Pour tout renseignement, les escales de départs sont ouvertes pour orienter la clientèle avant de se déplacer. A l'aéroport international d'Alger, pour le troisième jour consécutif, les perturbations ont continué. Les compagnies aériennes continuent à annuler des vols en laissant entendre que les choses peuvent s'arranger à partir de 18 heures (samedi). La compagnie Air France a annulé, hier, l'ensemble de ses vols au départ d'Alger notamment à destination de Paris Charles-de-Gaulle et Marseille. Air France a annulé en tout et pour tout 10 vols au départ d'Alger, depuis jeudi dernier. Notons que cette situation n'arrange ni les voyageurs, ni les compagnies aériennes qui seront fortement pénalisées financièrement. «Tous les vols ont été annulés, un seul vol a été assuré, celui du départ d'Alger vers Marseille», nous dit-on, précisant que les services de l'aéroport n'ont aucune idée de l'heure ou de la date de la fin de ces perturbations, pour le moment. Pour la compagnie aérienne Aigle Azur, certains vols à destination et en provenance de Marseille et Toulouse ont été maintenus hier. Les passagers à l'aéroport d'Oran, désemparés par ce changement soudain dans le programme des vols, se sont vus contraints, pour ceux qui avaient le OK à destination de Paris, d'acheter d'autres billets pour les vols disponibles ou de changer de destination. Devant le guichet d'Aigle Azur, il y avait du monde, tous désirant avoir une place pour Marseille ou Toulouse. Le vol à destination de Lyon a été annulé. Celui de Marseille était programmé à partir de 18h. Ce chamboulement a été durement vécu par les passagers venant des autres wilayas telles que Maghnia, Tiaret ou Sidi Bel-Abbès. Pour certains, le voyage a été carrément annulé, pour d'autres, il fallait dénicher une place dans les vols disponibles. A l'aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine, hier encore, les vols des deux compagnies aériennes nationale «Air Algérie» et française «Aigle Azur» qui assurent chacune une liaison quotidienne en direction de l'aéroport de Paris «Orly-Sud» ont été annulés. Un report effectué «en raison notamment de ce nuage de cendres en provenance du glacier volcanique islandais «Eyjafjal-lajokull» en éruption, toujours aussi persistant et menaçant la navigation aérienne dans les cieux européens», dit-on auprès des aiguilleurs du ciel activant dans la tour de contrôle de l'aéroport. Néanmoins, «un programme de nouvelles réservations, étudiées au cas par cas et selon le vœu de chaque client, est déjà en cours d'élaboration à travers nos logiciels», est-il expliqué par les agents d'Aigle Azur, par exemple. Ceux-ci précisent «que pour la destination parisienne, beaucoup de passagers ont exprimé le vœu d'embarquer le moment opportun à partir des gares aéroportuaires de Annaba, Sétif, Batna ou Bejaïa, lieu de résidence afin de ne plus effectuer de déplacement hasardeux et de rejoindre celles-ci et prendre leur vol». Toujours selon les responsables des deux compagnies, «d'autres clients ont finalement opté pour se rendre à Marseille dont l'aéroport ne fait pas encore l'objet de la rétention en question. Pour ceux-là, disent-ils, nous sommes en train de revoir notre carte d'embarquement et étudier toutes les possibilités y afférentes». Du côté de bon nombre d'autres passagers, habitant Constantine et ailleurs, dont certains prétendent «commencer sérieusement d'empiéter sur leurs congés professionnels», c'est «une expectative doublée d'un lendemain incertain» qui prime. «Pour le moment, aucun vol supplémentaire en direction de la capitale de l'Hexagone, dans le cas bien entendu où la situation atmosphérique se décante et revienne à la normale, rouvrant ainsi les couloirs de l'Europe occidentale au trafic aérien», ajoute-t-on du côté de l'escale des deux transporteurs aériens. D'autres encore, des étudiants en post-graduation inscrits dans une grande école parisienne estiment «qu'il s'agit là d'un manque de pot tout à fait incongru, nous qui avions opté pour cette période afin de rendre visite aux miens». D'autres passagers, enfin, après avoir fait le pied de grue dans le hall de l'aéroport jusqu'à l'heure du décollage tel qu'il est spécifié sur les billets de transport parlent de «cafouillage», tout en préférant «rejoindre les domiciles de leurs proches pour un séjour forcé pour on ne sait quel nombre de jours encore». Toujours est-il que, malgré ces déboires, le calme est de rigueur pour l'instant dans le hall d'embarquement.