Le verdict des urnes a créé, hier, la surprise à la chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO) par l'élection de M. Fala Rachid, de l'activité industrie, au poste de président. Cinq candidats se sont présentés aux élections pour n'en retenir que deux au moment du vote, après deux retraits à la dernière minute et le rejet par la commission de suivi des élections de la candidature d'un membre potentiel, M. Dani Kouider, classé en première position dans l'activité commerce lors de l'élection, le 15 avril dernier, des membres de l'assemblée générale. Contrairement aux élections de 2006, cette année, l'élection du président a connu une ambiance particulière et tendue marquée par des contestations et des mécontentements. Jusqu'à la dernière minute, les tractations et les négociations dans les coulisses étaient en cours avec le risque que la situation dégénère à tout moment. Les enjeux étaient tellement importants que chaque clan était sur le qui-vive durant tout le déroulement de cette opération. Première fausse note lors des inscriptions des candidats, la divergence entre la commission et les membres de l'AG sur l'application de l'article 11 du décret 311/2000 définissant les conditions de candidature à ce poste. Trois ans successifs de cotisation à la chambre de commerce était la condition pour se présenter comme candidat. C'est la pomme de discorde qui a faussé les calculs pour certains et ajusté les pendules pour d'autres, puisque ce critère a éliminé de la course le représentant potentiel de l'activité commerce et que les derniers pronostics le présentaient comme une carte gagnante. Après un long débat houleux où les voix se sont élevées parmi les membres de l'assemblée, tantôt pour demander des explications, tantôt pour contester fermement la candidature de ceux qui ne répondaient pas aux critères, la commission s'est retirée pour étudier le cas de M. Dani Kouider qui s'est présenté comme candidat, alors qu'il ne remplissait pas la condition des trois ans de cotisation successifs, selon le dossier présenté devant l'huissier de justice. Après une longue attente, le verdict de la commission est tombé. Rejet du dossier du candidat. C'est à ce moment que les esprits se sont déchaînés et les accusations de malversations fusaient dans la salle mettant en doute la crédibilité de la commission. Le débat a été détourné ensuite sur les prérogatives de l'AG et de la commission. Qui de ces deux structures avait la prérogative de veiller au bon déroulement des élections ? Pour certains, c'est l'AG souveraine qui devait chapeauter cette opération. Pour d'autres, cette mission est du ressort de la commission. Le candidat rejeté a crié à la magouille estimant qu'il avait payé les cotisations de 2007, 2008 et 2009 mais pour une défaillance de la direction de la chambre, sa situation n'a pas été régularisée. Il n'hésitera pas à dénoncer que la direction a également accepté hier le payement par un membre de l'assemblée les cotisations de trois années, alors qu'elle l'a refusé pour d'autres. Une confrontation a eu lieu sur cette question entre le directeur de la chambre et le candidat lésé mais qui a tout de même laissé le flou sur ces accusations. Constatant que ces élections risquaient de prendre une tournure autre que celle voulue, le président de la commission a pris la parole pour rappeler tout le monde à l'ordre en déclarant de vive voix, «nous sommes les représentants de l'Etat et nous veillons au respect de la réglementation». Après cette phase de turbulence, place au vote dans un climat plus calme avec l'élection du président avec 19 voix et des deux vice-présidents, dont M. Moufok Mohamed Amine, 22 voix, et M. Aït Habib Abbès, 22 voix aussi.