L'antique Medersa sise rue Larbi Benm'hidi, ex-rue Nationale, qui a abrité depuis de nombreuses années le siège de la Conférence nationale des universités, va se transformer, sous peu, en un centre universitaire de recherches spécialisé en sociologie appliquée. Celui-ci «sera à caractère régional et national et s'occupera, notamment, de la collecte et de l'analyse des données socioéconomiques impliquant la population et l'ensemble des opérateurs», annoncent des universitaires. Techniquement, «la réhabilitation en lot unique de cette bâtisse ancestrale intéressera pratiquement tous les corps d'Etat, revêtement de sol, menuiserie en bois massif, ferronnerie d'art, illumination des façades et autres réaménagements qui cibleront l'environnement extérieur», soutient un expert en urbanisme qui active au sein de la cellule de la wilaya chargée de la conservation du bâti patrimonial. Cependant, «l'autorité de régulation doit, en toute circonstance, exiger du bureau d'études techniques qui décrochera le marché, de la rigueur et du doigté dans la manière de préserver l'aspect historique du bâti, à l'intérieur comme à l'extérieur de cette bâtisse ancestrale qui ne doit en aucun cas être modifiée. Dorénavant, il n'est plus question de venir «bizuter» d'une manière légère la façade externe comme elle l'est à l'heure actuelle, par le biais de ces écriteaux géants peints en bleu «Conférence nationale des universités» et «Annexe de l'université de Constantine» et qui enlèvent toute la saveur architecturale si l'on puit s'exprimer de la sorte, à une infrastructure qui relève certes de l'université de la ville, administrativement s'entend, mais qui appartient également à l'ensemble de la communauté», ajoute notre interlocuteur qui précise, dans le même sillage, «qu'une plaque établie dans des dimensions plus modestes, comme celles que l'on rencontre sur divers frontons de monuments historiques et autres édifices publics, suffira amplement à reconnaître l'activité des locataires des lieux». A ce propos, rappelons que, lors du dernier séminaire international sur la conservation du bâti patrimonial organisé par le département d'architecture et d'urbanisme de l'université de Constantine, MM. Nouredine Yazid Zerhouni et Nouredine Moussa, respectivement chargés des portefeuilles de l'intérieur, de l'habitat et de la construction, avaient insisté, lors des cérémonies d'inauguration et de clôture des rencontres, «sur l'impérieuse nécessité de laisser en l'état les façades des infrastructures du patrimoine national, toutes périodes historiques confondues de notre pays». M. Zerhouni, prenant le soin de préciser dans le même sillage «que la réglementation en vigueur dans ce domaine spécifique est claire, et nous ne tolérerons aucun dysfonctionnement à cet égard».