L'université de Constantine est depuis le 02 mai, le site de la cinquième étape d'une rencontre internationale qui tourne autour du projet parrainé par la communauté européenne, intitulé « Hammam », et dont l'objectif annoncé est l'étude des aspects historiques, architecturaux, hygiéniques et culturels des bains maures qui, outre le fait qu'ils soient des lieux de « purification » pour les peuples des pays musulmans, intéressent de plus en plus des chercheurs de diverses nationalités. C'est ce qui explique d'ailleurs, la présence à Constantine d'une soixantaine de spécialistes et universitaires de nationalités américaine, anglaise, française, autrichienne, turque, italienne, syrienne, marocaine, palestinienne et égyptienne, en sus de la participation des membres du laboratoire Villes et patrimoine , relevant du département d'architecture et d'urbanisme de l'université de Constantine. Selon le Dr Samira Debache Benzagouta, directrice du laboratoire Villes et patrimoine, le choix de la ville de Constantine pour abriter cette cinquième étape, après Le Caire, Ankara, Fès et Damas, n'est guère fortuit en raison du passé historique de l'ancienne capitale du beylik de l'Est durant la période ottomane, et qui demeure de nos jours la ville des hammams par excellence dans toute l'Algérie. Certains de ces lieux, éparpillés dans la vieille médina, ont pu garder leur aspect original jusqu'à nos jours, malgré l'état de dégradation que la vieille ville a connu depuis quelques années. Ils demeurent une destination privilégiée pour les Constantinois, en dépit de la concurrence des saunas modernes. « Outre les différents thèmes à aborder, le projet a choisi comme exemple à étudier, le hammam de Souk El Ghezel, situé dans une ruelle dérivant de la rue Didouche Mourad, à quelques pas de la mosquée Hassan Bey, non loin du palais du Bey, et qui reste parmi les bains maures les plus connus à Constantine. C'était même le hammam préféré du bey Ahmed, dernier souverain de Constantine avant la conquête française », nous affirme le Dr Debache. Les travaux entamés hier à l'auditorium Mohamed-Seddik Benyahia de l'université Mentouri se poursuivront jusqu'au 13 mai par des sorties sur terrain, avant l'exposition de la synthèse des rencontres dans l'espace de la Medersa de la rue Larbi Ben M'hidi. « Le projet est une opportunité à saisir par les responsables des laboratoires de recherche de l'université de Constantine, car il apportera un plus pour la connaissance et le savoir-faire en matière de conservation et de restauration pour les spécialistes et pour la ville », conclura le Dr Debache.