Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a réaffirmé hier que «le prix de l'eau ne changera pas, ni maintenant ni dans les années à venir, conformément aux directives du président de la République». Invité de l'émission «Tahaoulat» de la chaîne I de la radio nationale, le ministre, tout en rappelant que l'eau potable est «moins chère en Algérie que dans le reste du monde», a précisé que si dans l'ensemble des communes du pays, le citoyen venait à payer régulièrement ses factures, il n'y a aucune raison de revoir le prix de l'eau. A une question liée aux délais de réception du mégaprojet de transfert de l'eau de In-Salah vers Tamanrasset (750 km), M. Sellal a indiqué que le projet devra être livré en automne prochain et l'eau coulera dans les robinets avant la fin de l'année. Il a assuré que le projet avance à un rythme conforme au planning arrêté et qu'il est conçu pour satisfaire la demande en eau des populations locales jusqu'à l'horizon 2040-2050. Par ailleurs, le ministre a indiqué qu'en matière de gestion des eaux souterraines que partage l'Algérie avec certains pays, notamment la Tunisie et la Libye, il n'y a aucun problème. «Nous avons conclu des accords avec ces pays pour une gestion rationnelle de ces ressources», affirme-t-il. «Une première pour l'Algérie, nous allons entamer l'exploitation des eaux géothermales souterraines pour l'agriculture, comme c'est le cas en Tunisie», ajoute M. Sellal. A propos de la disponibilité de l'eau durant cet été, le ministre rassure en réaffirmant la disponibilité de la ressource en quantité suffisante. « Le taux de remplissage des barrages est rassurant, en plus de la disponibilité des eaux souterraines et des eaux acheminées des stations de dessalement. Normalement, il n'y aura aucun problème dans ce sens. Je tiens aussi à signaler que nous commençons à rejoindre les pays avancés en matière d'alimentation en eau potable. L'Algérie est arrivé à constituer des réserves de sécurité régionales en mesure de couvrir trois années de consommation en cas de sécheresse». Ainsi, ajoute-t-il, à l'Est, c'est le barrage de Beni-Haroun qui va être relié à l'ensemble des barrages de la région, au Centre, c'est le système Taksebt-Koudiet Acerdoun, et à l'Ouest, c'est le barrage de Gargar et le complexe Mostaganem-Arzew-Oran (MAO). «L'interconnexion de ces barrages constitue des réserves régionales, ce qui n'existait pas depuis quelques années», a observé M. Sellal. Le ministre soulignera par ailleurs les efforts consentis dans le domaine de l'exploitation des eaux usées épurées. «L'Algérie, qui pouvait, à la fin des années 90, traiter 98 millions de mètres cubes d'eaux usées, a aujourd'hui développé cette capacité à 650 millions de m3 destinés à l'irrigation agricole. L'objectif est d'arriver à réaliser 40 nouvelles stations d'épuration à l'horizon 2015», a-t-il affirmé. Cette capacité de traitement sera portée à 1 milliard de m3 à l'horizon 2015, a-t-il annoncé. «Nous allons lancer une expérience conjointement avec des experts américains au niveau de la station d'Oran, afin d'arriver à utiliser l'eau traitée pour l'alimentation des citoyens. Bien entendu, si l'expérience est réussie, elle sera généralisée aux autres wilayas», ajoute le ministre, qui signalera au passage l'importance de l'expérience étrangère en matière de gestion et de traitement des eaux usées. Concernant la gestion future de l'eau en Algérie et la place accordée aux opérateurs algériens, le ministre a indiqué que la gestion actuellement a été déléguée à des sociétés étrangères, mais il a insisté sur le transfert des technologies pour former davantage les futurs gestionnaires algériens. «Nous leur avons demandé de mettre en place des centres de formation et l'idée fait son chemin», ajoute M. Sellal. Ce dernier abordera au passage l'avenir de la société SEEAL, rappelant qu'aucune décision ne sera prise avant la fin du contrat avec cette société. «C'est sur la base du travail effectué lors de la durée de son contrat que le gouvernement prendra une décision concernant l'avenir de la SEEAL», assure M. Sellal.