Il a aussi annoncé le lancement prochain du projet de transfert d'eau d'In Salah à Tamanrasset. Le ministre des Ressources en eau s'est longuement expliqué hier en direct sur les ondes de la radio Chaîne III, sur la décision de son département de revoir la distribution de l'eau à l'échelle de tout le territoire. Cela, alors que le niveau de l'eau, qui dépasse largement les 2 milliards de mètres cubes, est actuellement de 43%. “C'est un principe de précaution”, a annoncé Abdelmalek Sellal, en rejetant les terminologies de “restriction” et de “rationnement” dans la distribution de l'eau, ainsi que celle du “ spectre de la sécheresse ”. Le ministre a pourtant invité les citoyens à prendre leur mal en patience, notamment les consommateurs de la région ouest du pays, en empruntant un ton rassurant. “ Il ne va pas y avoir une autre diminution ” , a promis M. Sellal, après avoir cité en particulier le cas de la capitale qui, bénéficiant jusque-là de 16h d'eau par jour, dispose maintenant de la moitié de l'horaire de distribution, c'est-à-dire de 8h d'eau quotidiennement. Selon l'invité de la rédaction de la chaîne III, le secteur agricole est “en fin de saison” et se trouve donc à l'abri des menaces. Il a en outre rappelé que l'Etat a engagé “ beaucoup de projets ” pour résoudre la problématique de manque d'eau, des projets qui seront fonctionnels en 2008 et 2009, à l'exemple de “la grande opération de dessalement à Alger ”, qui serait prête l'année prochaine. Abdelmalek Sellal a également tenu à informer le public de l'implication du président de la République, lequel “a donné des mesures fermes” pour le règlement de la problématique de l'eau en Algérie. Malgré l'appel d'apaisement du ministre, ce dernier a fait part d'un second scénario, qui consisterait à réduire davantage la quantité d'eau dans les robinets, si l'eau venait à manquer d'ici à la saison estivale. “Pour l'instant, nous avons le 1er scénario et nous verrons d'ici là (…). Globalement, les gens ne doivent pas s'inquiéter”, a-t-il soutenu, précisant que “l'essentiel” pour son département est d'adopter une approche “rationnelle”. Au cours du débat, le ministre des Ressources en eau a admis l'existence de différences dans le rationnement de l'eau, entre les régions. Il a indiqué que des efforts ont été déployés par les pouvoirs publics dans l'Oranie, à travers le forage de 20 000 mètres linéaires, en estimant le coût de l'opération à 3 milliards de dollars. Il a par ailleurs précisé que le principe de dessalement, bien qu'il concerne plusieurs endroits du pays, est axé surtout dans la région ouest, qui souffre le plus de la pénurie d'eau potable. Non sans rappeler la méga unité de dessalement, en cours de réalisation à Oran, qui totalise à elle seule 500 mètres cubes par jour. Interrogé sur les raisons de l'inégalité dans le remplissage des barrages, M. Sellal a révélé : “ La ressource ne se trouve pas seulement dans les barrages. Nous avons beaucoup d'eaux souterraines ”. Il a cependant confirmé la réalisation en cours de 69 barrages , dont un premier lot sera livré en 2009. “95% des projets du secteur sont lancés sur le terrain et sont dans un état d'avancement normal”, a-t-il déclaré, en ajoutant : “En général, il s'agit de gros projets consommateurs de temps et d'argent ”. L'invité de la radio chaîne III a enfin annoncé le lancement “dans les prochains jours” du projet de transfert d'eau de Aïn Salah à Tamanrasset, qui coûtera à l'Etat 12 milliards de dollars. H. Ameyar