« Apparues dans les années 1960, les notions de pôle et de technopôles traduisent un cadre de regroupement d'entreprises de transformation, d'institutions de formation, de compétences et de savoir-faire pour améliorer la compétitivité, pour une plus grande performance, etc ». C'est ce qu'a expliqué succinctement M. Mekhancha, enseignant-chercheur à l'Institut de nutrition et de technologie agroalimentaire (INATAA) de Constantine et responsable de formation d'un Master sur la «gestion de la qualité des aliments», à l'ouverture, hier, à l'université Mentouri de Constantine, de la journée de présentation des technopôles agroalimentaires et agropoles dans les pays du Maghreb. Lui succédant, le docteur Abdelhamid Bencharif, administrateur-scientifique au Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) de l'Institut agronomique méditerranéen (IAM) de Montpellier (France), dira que «l'Algérie a été le pays pionnier en matière de formation et de recherche dans le domaine agroalimentaire et la réflexion concernant la création de technopôles agroalimentaires Des travaux menés au cours de la décennie 1980, a-t-il poursuivi, avaient déjà posé les termes de cette problématique de la mobilisation des compétences dans le secteur agroalimentaire des pays du Maghreb». Aussi, et selon cet expert, le contexte actuel est favorable à la création de technopôles agroalimentaires et cette opportunité s'avère certaine pour l'Algérie». Mais seule la Tunisie a persévéré dans cette voie, a noté le conférencier en citant comme exemple le technopôle agroalimentaire de Bizerte. Le conférencier a réuni, dans une définition économique commune, les notions de pôle et de technopôles en disant qu'il s'agit «de construire des réseaux localisés sur un territoire pour répondre aux nouveaux enjeux posés par la coordination des acteurs économiques et les institutions du savoir». Il présentera plus longuement cette forme d'organisation, «dont les références emblématiques furent la fameuse Route 128 et la Silicon Valley dans la banlieue de San Francisco (USA)», dira-t-il. Il s'attellera par la suite à expliquer que le concept de technopôle est particulièrement adapté au secteur agroalimentaire et que les notions de technopôles, parcs technologiques et scientifiques ou pôles de compétitivité sont timidement apparues au Maghreb au cours de la décennie 1990. Aussi, affirme-t-il, «pour relever les défis par l'appropriation des savoirs et l'accumulation technologique, les pays du Maghreb devront améliorer d'une manière radicale leur économie de la connaissance. Il s'agit d'un défi majeur qui ne peut être relevé qu'en édifiant une véritable culture de la concertation, du partenariat, une culture basée sur les notions de contractualisation et de «réseaux». Notons, pour terminer, que cette rencontre d'une demi-journée, animée par trois conférences du Dr. Bencharif, a été organisée avec la collaboration de la direction de la PME, de l'artisanat et du tourisme de la wilaya de Constantine, et s'est déroulée devant un auditoire composé essentiellement d'universitaires, de professionnels, notamment ceux du secteur agroalimentaire et d'étudiants.