Plus de 600 malades atteints du sida ont dû interrompre leur traitement au niveau du service infectieux d'Oran pour une rupture de stocks des antiviraux. «Depuis cinq jours, aucune molécule n'est disponible au niveau de ce service», explique un médecin. «Nous n'avons rien à donner à tous ces malades qui viennent de toutes les wilaya de l'Ouest pour suivre leur traitement. La trithérapie, qui est une combinaison entre trois molécules qui constituent les antiviraux prescrits pour les sidéens, est devenue un traitement non disponible à cause de cette rupture de stocks», ajoute le même spécialiste. Si ce problème de médicament pour les malades atteints du sida ne date pas d'hier, selon des spécialistes puisque des perturbations dans la distribution durent depuis des mois, il s'est aggravé, cette fois-ci, avec une pénurie totale des trois molécules constituant la trithérapie. Les patients, jeunes et adultes, qui font des kilomètres jusqu'à Oran pour des soins, rebroussent chemin. Avec cette interruption de traitement, les risques de résistance du virus au médicament sont élevés, explique le même médecin et c'est la santé du malade qui en subit les conséquences. Pourquoi cette rupture de stocks ? Nous avons contacté la direction de la santé pour avoir des explications; cette dernière nous a orienté vers la direction du CHU d'Oran et le service infectieux, estimant que ce problème ne relève pas de ses compétences. Nous avons tenté de joindre la direction de la santé, mais les responsables étaient en réunion. Quant au médecin du service infectieux, il souligne qu'aucune explication n'a été donnée sur les raisons de cette rupture de stocks. La seule information que nous avons pu avoir de la direction du CHU est la possibilité de l'hôpital de traiter directement avec les laboratoires pour l'approvisionnement en médicaments sans passer par la procédure habituelle qui est longue. En attendant que ce problème soit résolu, les malades prennent leur mal en patience.