Organisée conjointement par la Chambre d'agriculture de la wilaya de Constantine et l'Association des producteurs de lait de 11 wilayas de l'Est, une rencontre régionale ayant pour thème «la problématique de la production du lait» s'est déroulée jeudi dernier au niveau du Centre de contrôle et de certification des semences (CNCC), sis à El-Baaraouia, près d'El-Khroub. Ce regroupement a vu la participation des présidents d'associations de producteurs de lait, des présidents de chambres d'agriculture de ces wilayas, ainsi que cinq directeurs généraux des groupements interprofessionnels des producteurs du lait des wilayas de Constantine, Annaba, Bordj Bou Arr2ridj, Sétif et Batna. Selon ses initiateurs, cette réunion, dite de coordination, «se veut une approche globale pour trouver les voies et moyens de garantir la production laitière et de sauvegarder les intérêts des éleveurs producteurs». Lors de son intervention, le secrétaire général de la Chambre d'agriculture de Constantine, M. Gridi Brahim, dira «que la filière lait est confrontée à de multiples contraintes d'ordres technique, administratif et organisationnel. Pratiquement, dit-il, tous les problèmes sont identifiés et sont presque les mêmes à travers toutes les wilayas concernées. Pour cela, ajoute-t-il, nous devons nous concerter et sortir enfin avec des recommandations pratiques qui seront transmises à la tutelle». Les présidents d'associations se sont relayés pour soulever toutes les préoccupations et les inquiétudes de la profession, à l'exemple des représentants des wilayas de Tébessa, Khenchela et d'Oum El-Bouaghi, qui ont parlé de l'absence des collecteurs de lait malgré une production importante. «Cette situation nous porte préjudice, car notre production de lait ne trouve pas preneur, et cet état de fait représente pour nous un lourd manque à gagner», ont-ils dit. Quant au représentant de la wilaya de Batna, il fustige l'office du lait (Onil) et indique que ce dernier «a fixé un prix administré de 28 dinars le litre en fonction de sa teneur en matière grasse, à hauteur de 34 g par litre, ce qui est incohérent, dit-il, car la qualité du lait diffère d'un éleveur à un autre, en fonction surtout de l'alimentation fournie aux animaux. Nous proposons donc la mise en place de laboratoires intermédiaires d'analyse bactériologique pour déterminer le taux de matière grasse à la source». D'autres intervenants ont soulevé les problèmes de l'insémination artificielle, de l'alimentation, du rajeunissement des cheptels (achat de génisses), des retards dans le paiement des primes à la collecte, ainsi que celui relatif aux caisses d'assurances ayant trait aux remboursement des vaches malades abattues, et dont l'indemnité octroyée est dérisoire». Dans son intervention, le représentant de Giplait dira que «nous sommes des exécutants des pouvoirs publics, et notre souci est d'arriver à intégrer tous les éleveurs dans notre réseau de collecte de lait, afin de réduire la facture des importations. Et d'ajouter que l'achat de 1.600 vaches pour les éleveurs de la wilaya de Constantine sera fait au deuxième semestre 2010. Il souligne que «les problèmes de la filière lait ont tous été répertoriés dans leur ensemble». Les participants, à l'unanimité, ont convenu de passer à l'action pour la création d'une Fédération régionale des producteurs du lait. Ce qui fut fait. Le bureau a été installé après la clôture de cette rencontre et se compose des représentants des 11 wilayas présentes. «La mission principale de cette fédération, c'est d'être une force de proposition afin de défendre les intérêts de la filière lait auprès des décideurs, nous a indiqué M. Achi Bachir, président de l'association des producteurs de la wilaya de Constantine, et dorénavant membre de ce nouveau bureau de la fédération.