C'est à l'issue d'un débat houleux, lors d'une réunion tenue, hier, au niveau de la Chambre d'agriculture de la wilaya de Constantine, que les éleveurs de bovins laitiers de la région est se sont, enfin, mis d'accord sur l'urgence de la création d'une coordination des éleveurs, dont le bureau sera installé lors d'une deuxième rencontre régionale, qui aura lieu très prochainement. Aussi, les participants venus des 15 wilayas de l'est du pays ont d'ores et déjà désigné à l'unanimité un coordinateur régional et le secrétaire général de ladite organisation, après avoir débattu des difficultés auxquels ils font face, depuis des années déjà. “Nos droits sont bafoués. Il est temps que la tutelle se penche un peu plus sérieusement sur nos problèmes pour qu'on puisse, ensemble, faire face à la crise du lait qui pend au-dessus de nos têtes telle l'épée de Damoclès”, fera remarquer le président de l'Association des éleveurs de Constantine qui, rappelons-le, compte pas moins de 250 membres. Ce dernier ajoutera, lors de son intervention, que “si l'Etat continue de soutenir les transformateurs et néglige les producteurs de lait cru, ces derniers seront obligés d'abandonner carrément cette filière.” Et d'expliquer : “Vu cette conjoncture, on sera obligés de nous orienter vers la production du lait en sachet. C'est plus rentable”. En effet, le renforcement des capacités locales est la seule alternative qui reste aux pouvoirs publics, d'autant que la majorité des experts a affirmé, lors de précédentes rencontres, que le prix de la poudre de lait ne connaîtra pas de baisse dans les conditions actuelles. Selon les propos de quelques éleveurs que nous avons interpellés, notamment ceux des wilayas de Batna, Khenchela ou encore Oum El-Bouaghi, la production laitière est confrontée depuis quelques années déjà à des contraintes de taille qui entravent sérieusement le rendement des bovins laitiers. Il s'agit, entre autres raisons, selon eux, de la cherté des aliments si l'on sait qu'une vache laitière consomme quotidiennement de 50 à 80 kg de nourriture. La botte de foin dépasse, quant à elle, 200 DA, alors que l'orge est vendue entre 2 000 et 2 500 DA. Pis, dans les périodes de grande sécheresse, les prix doublent, comme c'est le cas au niveau de la wilaya de Batna où un autre problème, pas des moindres, a été soulevé, celui de l'entretien et de la main-d'œuvre qui fait défaut. Radia Madani