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Fiasco sur toute la ligne ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 30 - 06 - 2010

Ces derniers temps, nous observons un semblant d'accalmie, voire d'adynamie des supporters de l'équipe nationale du football, par rapport à leurs agitations et commentaires euphoriques exprimés durant des mois
C'est ainsi que l'aventure prometteuse au départ s'était terminée précocement en débâcle vers la fin En silence, comme s'il s'agissait d'une honte, notamment de la part des officiels. Il se pourrait que ce ne sera pas la seule entreprise s'achevant de cette manière par les temps qui courent.
La société algérienne, malgré son atomisation et sa diabolisation, est en train de poser en sourdine, comme à son habitude, un certain nombre de questionnements. Pour le moment, elle se contente de ce qu'on lui raconte, et qu'elle sait qu'on ne lui accorde pas la moindre considération vis-à-vis de ses profonds sentiments et préoccupations. Mais qu'à terme, et l'Histoire nous l'enseigne, c'est elle-même qui se chargera de les faire respecter. Brutalement ! Car, à force de gargariser, médiatiquement, la jeunesse de faux espoirs jusqu'à l'abus, l'on installe dans ses parterres les graines des réactions de la violence généralisée et imprévisible. Et, qu'à ce moment-là, sa tenaille redoutable n'épargnerait personne et à quelque niveau que ce soit.
En attendant, il serait toujours utile et édifiant de rappeler que des sommes considérables d'argent, en dinars et devises, ont été englouties et que les meilleurs joueurs internationaux ont été convoqués pour composer cette équipe, laquelle devrait, en principe et logiquement, démontrer plus que ce qu'elle avait obtenu comme résultats insignifiants, voire ridicules. Donc, nous n'hésitons pas à qualifier cette équipée footballistique de fiasco sur toute la ligne quoique d'autres points de vue laisseraient entendre le contraire. Comme d'habitude. Pourtant, cette fois-ci, il serait vain de camoufler la réalité. A l'image de la Vérité, d'ailleurs difficile à déceler par les temps qui courent.
C'est dans ce sens que cette contribution essayera de s'y inscrire car hurler avec les loups ne sert en rien l'intérêt du football national, alors que redire nos appréciations, déjà formulées maintes fois avant la débâcle, dans le Quotidien d'Oran, pourrait servir encore à quelque chose dans l'avenir. A ce propos, ces controverses autour du bilan de cette aventure footballistique engendreraient, à terme, d'autres rebondissements que ceux liés aux seuls résultats obtenus par l'équipe nationale du football, et ce, tout en sachant la formidable euphorie extériorisée dans les villes et villages au début de l'aventure des Verts et notamment durant la première phase des éliminatoires en Afrique du Sud.
Effectivement, ces jeunes footballeurs nous ont fourni des moments de gaieté. En revanche, ce qui est dommageable et pervers, voire abject, c'est d'avoir tenté d'exploiter ces joies. En vain ! La preuve : c'est que beaucoup de jeunes gens n'imaginaient nullement que cette épopée allait rapidement se terminer de cette façon car ils ont été enflammés à outrance sans que les initiateurs de cette fuite en avant se soucient de l'effet boomerang. Malgré cette amère réalité, il se trouve qu'il y a des gens qui osent l'adoucir. Un tempérament cachottier et chaotique d'une époque révolue.
Malheureusement, jusqu'à l'heure actuelle, des dinosauriens par réflexe d'atavisme s'y accrochent bec et ongles à la langue de bois de ladite ère. Le temps où les défaites se transformaient, par miracle, en victoires ! A ce propos, les chapelles partisanes et autres cercles liés à toutes sortes d'opportunismes ont démontré, pour la énième fois, leur insuffisance d'imagination et l'absence de ressorts de pertinence afin de concevoir de percutants moyens efficients, incitant la société à se concentrer autour d'enjeux liés à l'essentiel en terme de développement humain, socle de toutes les victoires et progrès multiformes.
Manifestement, ce changement graduel exige d'autres acteurs de la scène politique nationale et de nouvelles ferveurs patriotiques, tout en sachant qu'elles seraient jalousées d'avance, voire appréhendées par les forces politiques en présence, insérées dans les rouages du système national de gouvernance, d'une part et, d'autre part, que ce genre de progrès est ralenti par les difficultés existentielles subies par la population dans son ensemble. Ajouter à cela sa polarisation sur des médias, notamment de langue nationale, glosant parfois hâtivement les événements. A l'image des supporters algériens tués par leurs semblables égyptiens. A quelques exceptions, les médias algériens ont excellé dans ce genre de nouvelles bizarroïdes. Et surtout d'encenser abusivement le/ou leurs maîtres à penser.
Ainsi, pour la plupart des journaux, ils n'arrivent plus effectivement à initier – aiguillonner –, par des reportages et commentaires pertinents, le sens critique d'une importante couche de la jeunesse en mal d'inspiration de son côté, car constamment clouée dans l'inculture par les partisans de la castration de l'esprit instructif et constructif permettant à ces jeunes d'être au diapason avec leur temps et, surtout, d'affronter les enjeux et défis majeurs actuels et d'avenir.
En d'autres termes, il est devenu manifeste de faire davantage des efforts d'imagination afin de concrétiser les multiples objectifs tracés et, à l'évidence, d'avoir beaucoup du sens de la persuasion pour éviter, coûte que coûte, de replonger encore une fois dans l'océan des mirages démobilisateurs et – A Dieu ne plaise – de se sentir attiré par les chants de sirènes d'autrefois. Alors, comment éviter ce terrible retour en arrière ?
D'ABORD AVOIR TOUJOURS DANS L'ESPRIT QUE L'ETAT EST AU SEUL SERVICE DE LA NATION
Et non pour le plaisir – comme l'avait souligné à juste titre le défunt Président Mohamed Boudiaf, assassiné en fin juin de 1992 à cause, en grande partie, de ce genre d'état d'esprit de gouvernance, de celui d'une personne, conjecture ou encore d'un parti. En principe, cela devrait couler de source, et c'est tout à fait évident, affirmeront beaucoup de gens, et que c'est normalement cet état d'esprit qui devrait prévaloir constitutionnellement et faire animer les volontés, non pas seulement en apparence, des gens, d'autant plus que tout le monde se rappelle du temps où notre pays était dirigé par le Parti-Etat labourant d'un seul côté. A l'image d'un âne de trait… borgne !
Malheureusement, c'est justement cet état d'esprit – celui du culte de la personnalité – frustrant qui semble reprendre le dessus – du poil de la bête pour ainsi dire – après tout ce temps passé et, notamment, les lourds sacrifices consentis par des centaines de milliers de jeunes, d'hier et d'aujourd'hui, pour permettre à ceux d'avenir afin qu'ils puissent se débarrasser totalement des conduites et leurres d'un temps révolu.
Les comportements actuels des gens ligués autour du système de gouvernance actuel s'inscrivent en droite ligne des scories ci-dessus mentionnées, paraissant soudés au sommet alors qu'ils s'entrechoquent dans la plupart des wilayas, daïras, communes… A ce propos, les dirigeants de cette « entente » affirment que cet état de fait ne constitue guère un facteur de frictions. Au contraire, arguent-ils, les choses sont au beau fixe. Comme ils l'avaient déjà « assuré » par le passé avec les rebondissements prouvant tout à fait le contraire. En vérité, ils ne coexistent que par la volonté d'une personne et non par un programme d'idées rapprochées.
De par ce retour absurde vers le soi-disant glorieux passé, le parti du FLN semble vivre au temps des années 1980 où il avait, dans ce sens, un mouhafedh contrôlant le wali, dans le cadre du conseil de coordination de wilaya, le fédéral dudit parti, celui du chef de daïra et, surtout, de ses multiples commissions soi-disant de contrôles, d'animations et d'orientations… au niveau central qui avaient des prérogatives gouvernementales. A l'image de celles instaurées tout récemment. Avec une langue de bois rénovée à l'air du temps !
Pourtant, ce cafouillage concurrentiel, de nature unipolaire et monopolistique, avait abouti à ce que tout le peuple algérien sait car il l'avait enduré par le sang et les larmes et le subit toujours en de multiples aléas certes relativement « tempérés » et assortis d'oublis sciemment imposés depuis une dizaine d'années. Avec les conséquences sur les mémoires. A ce propos, un ultra nostalgique de la période coloniale avait annoncé que les Algériens, malgré la charte pour la paix et la réconciliation, continuent de s'entretuer ; tout en exigeant de la France d'assumer son passé colonial après un demi-siècle depuis leur indépendance. Un non sens d'après ce vieux de la vieille.
Notre tort, depuis 1962, c'est la reconduction successive des arrangements scellés aux intérêts du pouvoir du moment, et qui ont tous une constante : faire des pieds des mains afin de perdurer par le bais du verrouillage du champ de la libre pensée. La vraie ! A force de barricader le jeu politique, comme avant, l'on risque à tous les coups de retomber dans les affres de la lassitude des bonnes volontés salvatrices débordées par l'émergence du parasitisme politique nourri à la mamelle de la rente et l'hypocrisie en terme d'incompétences conjuguées à la vie facile pullulante dans l'ensemble des secteurs. Les convoitises externes liées à nos possibilités financières clôtureront la curée.
ENSUITE CONVOITONS AVANT LES AUTRES LES ESPOIRS FONDES SUR NOS RESSOURCES
En effet, les convoitises externes ne reculeraient devant rien pour s'accaparer du moindre brin de profits de ces ressources, notamment minières. Pour arriver à leur but, les convoiteurs utilisent tous les moyens. Ils font établir des listes noires dans les domaines de la bonne gouvernance, les droits de l'homme…, et même titiller l'ego des dirigeants imbus de leurs personnalités, etc.
En premier lieu, il serait utile de retenir que si le prochain programme, déjà en retard de six mois, évalué à plus de 280 milliard de dollars – dont les non consommés lors des années précédentes – prévus d'être injectés dans tous les domaines du développement et notamment son volet humain dont essentiellement l'éducation et les multiples activités liées dont le sport de masse, n'aboutirait qu'aux mêmes résultats d'aujourd'hui, alors il est permis de dire que le coche serait bel et bien raté pour encore longtemps. Aux horizons de 2020, prédisent des spécialistes, nos ressources financières ne suffiront plus à assurer les immenses besoins allant crescendo. Au fait, qui s'en soucie? Au contraire, la formule zaouiste : »Ah ! Si le cheikh était là», anime les états d'esprit des gouvernants actuels. En d'autres termes, après eux, le déluge !
Et, de par ce comportement de type paranoïa, notre pays traînera, malgré ses richesses naturelles en présence, à prendre la rampe de lancement vers le progrès que d'autres pays, moins nantis, ont réussi à atteindre, et ce, en comptant uniquement sur l'intelligence et l'économie du savoir. Ce qui est, en vérité, la richesse fondamentale génératrice d'autres.
Le dernier Sommet au Canada, regroupant les huit pays riches plus les émergents de premier et second degrés, a en réalité pour objectif principal de contrôler et de faire mainmise, ambitionne son premier cercle, sur la finance mondiale dont ce fameux Groupe des 20 contrôle plus de 85% de la richesse mondiale. Mais alors que reste-t-il à contrôler? Les 15% restants représentent une goutte d'eau dans un océan. Aujourd'hui, c'est comme il existe une entente tacite entre les tenants du dollar et ceux de l'euro. Ledit Sommet semble recentrer la crise financière dans ce sens. En vérité, nous semble-t-il, ce serait du factice pour mieux relancer l'économie du profit. Le capitalisme est ainsi fait. Sa flexibilité au temps des vaches maigres : c'est d'arriver à forcer les coffres-forts du monde. C'est-à-dire une crise mieux partagée, pertinemment programmée et ventilée contre les « dépôts toxiques ».
A ce propos, les fonds dits « souverains » et les autres dépôts publics dans les institutions financières d'Etat et privées sont en train de susciter les appétits des gros magnats de la finance internationale, gourmands en taxes ou, à défaut, par d'autres subterfuges tournant autour des nouveaux riches dont la Chine, faussant, par ses méthodes d'accumulation du capital, les visées, notamment des USA, et le noyau de l'Union européenne, lesquels n'ayant pas encore, apparemment, trouvé les moyens de la contrecarrer. En ce qui nous concerne, ces gages s'élèvent à plus de 160 milliards de dollars, soit à peu près la rallonge prévue pour le plan de développement 2010/2014. Et que, paraît-il, ce montant servirait à parachever les immenses projets hérités des précédents programmes de la décennie passée. Les dépôts en euros, s'ils existeraient, restent inconnus.
Alors qu'est-ce qu'on attend pour rapatrier ces dépôts ? D'autant plus qu'ils ne servent même pas qu'on soit à l'abri des soi-disant objecteurs de conscience se servant de nobles principes des droits de l'homme et de la bonne gouvernance qu'ils agitent dans le seul but de traire toute vache à lait se trouvant dans leurs prairies dollaresques à travers le monde. Il est utile de noter qu'à brève échéance, le poids de la balance financière mondiale serait du côté du dollar. Celui de l'euro pèserait moins dans les équilibres financiers mondiaux. Ainsi, en ont décidé les décideurs superviseurs des deux camps.
Les effets d'annonce formulés ces derniers temps par nos décideurs, liés à ce plan de développement 2010/2014, ne constituent nullement de l'argent comptant. La preuve par les carences et les tergiversations sans fin autour du précédent programme ainsi que sur d'autres projets annexés.
A ce sujet, le tronçon de l'autoroute entre Bordj Bou Arreridj et Sétif ressemble à un parcours désertique, morose et monotone. Et il n'est pas le seul tronçon qui dégage cette impression de lassitude. La preuve : les gens préfèrent l'ancien axe, malgré ses cabossés, agrémenté de bosquets, achalandé de boutiques variées et, surtout, moins fatigant malgré, répète-t-on, la présence des ralentisseurs embêtants, l'étroitesse des voies ainsi que les embouteillages.
Une question à deux dollars… chinois : A quoi ça sert ces équipements tentaculaires, coûtant des dizaines de milliards de dollars, du moment que les gens jeunes et âgés, y compris ceux des affaires et autres impatients, ont tendance à éviter, voire les redoutent carrément ?


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