Nous sommes en train de faire face à une pression trop importante de demandes en matière de radiothérapie, venant non seulement de la wilaya, mais de toute la région de l'Est et du Sud-Est, parce que notre service est le seul qui existe dans la région», a déclaré hier M. Rouabah, secrétaire général du Centre hospitalo-universitaire de Constantine, à propos de la situation particulière que vit actuellement le centre anti-cancer de cet établissement. En effet, le moins que l'on puisse dire est que la prise en charge des malades cancéreux au niveau du CHUC connaît, depuis quelque temps, de sérieux problèmes provoqués par des pannes fréquentes survenues dans certains appareils, notamment l'accélérateur qui est la machine de traitement de base pour les malades nécessitant des séances de radiothérapie. Par le fait d'une surexploitation continue, cet appareil est arrivé à un stade de vétusté avancé et nécessite un renouvellement. «Le CHUC a décroché une enveloppe de 16O millions de dinars pour le renouvellement de l'accélérateur. L'opération relative à l'acquisition de cet équipement, qui passe par la procédure de passation de marché public et par la commission nationale des marchés, rattachée au ministère des Finances, a été lancée au mois de mars 2OO8. Un avis d'appel d'offres national et international a été lancé et nous avons reçu des offres des sociétés Siemens, Electa et Varian. Cette dernière marque, qui est celle de l'accélérateur en service au CAC, a décroché le marché et nous sommes actuellement dans l'attente de sa programmation». En attendant, le service, qui fonctionne sans arrêt de 5 heures du matin à 19 heures en traitant un minimum de 25O patients par jour, travaille avec les moyens du bord. L'actuel accélérateur, très vétuste puisqu'il vient de dépasser les 25 ans d'âge, surutilisé de surcroît, tombe souvent en panne et il est pratiquement difficile de trouver des pièces de rechange parce que celles-ci ne sont plus usinées. Par conséquent, elles sont ramenées par le CHUC du centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger. Cette solution n'a été rendue possible que grâce à un accord entre les deux établissements et aussi à l'autorisation du ministère de la Santé. Dans l'attente de réalisation des centres de Annaba, Sétif, Batna et Ouargla pour la prise en charge des malades cancéreux et soulager la pression sur Constantine, ces projets venant d'être lancés il y a seulement une année et demie, cette situation risque malheureusement de se prolonger encore. «Jusque-là, nous continuerons à assumer notre mission en faisant face à une pression très importante et, malheureusement, en augmentation croissante», dira M. Rouabah. Pour ce qui est du nouveau CAC qui est en construction, M. Rouabah a assuré que le chantier a connu des avancées considérables, puisque au niveau des grosses œuvres, il en est à 8O% et les cahiers de charge pour les corps secondaires sont prêts. Une demande de réévaluation du projet pour une enveloppe complémentaire de 15O millions de dinars (ce qui portera le coût global, en matière d'infrastructures uniquement, à 55O millions de dinars) a été faite. Pour terminer, rappelons que les problèmes quotidiens auxquels fait face le CAC du CHUC, vers lequel affluent des centaines de patients venus de toutes les wilayas de l'Est et du Sud-Est pour suivre des séances de radiothérapie, ont suscité ces dernières semaines beaucoup de réclamations et de mécontentements. A ce propos, M. Rouabah a affirmé : «Certes, le nombre de patients que nous accueillons chaque jour est impressionnant, d'ailleurs très fluctuant du fait que la situation change de jour en jour. Le personnel de ce service fait de son mieux pour gérer la situation générée par les pannes des machines qui provoquent des bouleversements en chaîne au niveau de la programmation des rendez-vous».