Le service de radiothérapie du CHU Ben Badis de Constantine n'accueillera plus de nouveaux malades. Aucun rendez-vous n'a été donné depuis hier, la priorité est aux malades déjà inscrits, car le service travaille avec un seul appareil uniquement depuis des mois. Cette décision prise par le chef de service n'a pas plu aux nombreux malades qui étaient hier en colère. «Comment allons-nous faire ?», s'interroge une patiente qui vient de la wilaya d'El Oued pour passer sa radiothérapie. Des enfants, des femmes, des hommes et des vieux, tous venus de loin pour la même chose mais ils se heurtent au refus de leur inscription. A vrai dire, depuis la notification de la décision de la direction du service de ne plus prendre des malades, la protestation est générale et les nombreux malades ne savent plus à quel saint se vouer. Selon les médecins du service, cette décision était inévitable à cause de la surcharge et du planning rempli de rendez-vous de malades actuellement sous traitement. Le seul appareil fonctionnel travaille avec une moyenne de 30 séances par jour. Le nombre de malades registrés est de 3954 qui doivent faire leur radiothérapie avant la fin de l'année. Selon les médecins toujours, chaque mois le service accueille près de 1500 nouveaux malades. «Nous avons énormément de malades sur liste d'attente et nous ne pouvons pas prendre en charge d'autres malades», affirme le professeur Filali. ffectivement, le service est chargé de la prise en charge de cette pathologie pour les 17 wilayas limitrophes de l'Est et du Sud-Est. Ceci en plus des deux cents malades qui défilent quotidiennement pour des soins en radiothérapie et/ou en chimiothérapie. Une situation devenue ingérable dans ce service qui souffre également d'un manque flagrant d'hygiène. Par ailleurs, le service de radiothérapie du CHU est «doté initialement de trois appareils, deux sont en panne depuis des mois et le troisième est boiteux», selon les médecins du service. Il est à préciser que le CAC est opérationnel depuis 1989 et fait face à d'énormes difficultés en matière de prise en charge, d'équipement et de personnel. Ayant une capacité initiale de traitement de 300 malades, il s'occupe en réalité de 4000 par mois, sans disposer pour autant des moyens humains et matériels nécessaires et suffisants pour gérer ce «surplus». Pour ce qui est du centre anticancer tant attendu, en construction depuis plus de deux ans, il est conçu pour alléger le nombre incessant de patients, l'unité de soins tarde à être livrée et équipée. Le début de l'année 2010 a été donné comme dernier délai de livraison de la structure, mais encore une fois, le retard pénalise les malades. Sur un autre volet, le CAC sera doté d'un nouvel accélérateur nucléaire pour le traitement de radiothérapie. Pour cela, l'hôpital a reçu une enveloppe de 16 milliards de centimes dans le cadre de la loi de finances 2008 pour l'acquisition de cet appareil. Le marché confié une première fois à une société française a été annulé, et depuis plus de quatre mois d'autres soumissionnaires se sont présentés, mais étant donné le coût élevé de cet appareil, il devra passer par la commission nationale des marchés avant d'être octroyé, ce qui a prolongé la durée.